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Guy Cotret et deux associés comptent assurer le repêchage du CSSA en National

Sport. Après une longue période de mutisme, le président Marc Dubois a fini par accepter, le 13 juillet, la cession de 100% des parts qu’il détenait dans la Société par Actions Simplifiées du CSSA à trois investisseurs à la tête desquels se trouvent les Marnais Guy Cotret et Arnaud Le Gal.

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Photo du stade de Sedan
(Crédit : PR)

Après trois jours d’âpres négociations, le triumvirat composé du banquier d’affaires, du chargé de mission auprès de la Capeb de la Marne et par ailleurs consultant e-sport et commentateur-organisateur dans l’évènementiel et d’un collègue francilien ont repris le club ardennais pour l’euro symbolique. Ils résorbent ainsi la dette de 696 000 euros, régénèrent aussi le capital (1,2 million d’euros) en essayant enfin, de bâtir un budget de 3,2 millions d’euros.

Marc Dubois a, par ailleurs, abandonné son compte courant avec toutefois une clause de retour à meilleure fortune. Autrement dit un remboursement d’une somme de 1,2 million d’euros ans dès que la future situation financière du club sera bénéficiaire. Soit, tout de même, 200 000 euros par an sur six ans.

Francis Roumy en mission pour sauver un club en péril

À l’origine de cet accord peut-être crucial pour l’avenir du CSSA, Francis Roumy qui dirigea le club ardennais de 1989 à 2001. Celui qui a toujours gardé une belle côte populaire auprès du peuple « vert et rouge » s’est dépensé sans compter en jouant quotidiennement le médiateur, à un moment où le CSSA était dans une impasse. Pour « assurer la survie de mon club de cœur et lui éviter de repartir en Régional 1. Ce qui constituerait un séisme pour cette institution ardennaise », souligne celui qui pourrait devenir dans ce projet président-délégué.

Sa ténacité, sa force de persuasion et sa verve ont rendu possibles les longues et intenses négociations pour le sauvetage du club ardennais passé par un rapprochement avec Guy Cotret, lequel avait déjà voulu racheter le CSSA mais sans succès en 2013 parce que le Département et la Ville de Sedan lui avaient alors préféré… Marc Dubois pour prendre les rênes du club après sa liquidation judiciaire.

Le CNOSF immédiatement saisi pour une audience dans la semaine

Aussitôt l’accord intervenu la veille du 14 juillet, le Comité National Olympique et Sportif Français a été saisi. Si lors de l’audience de conciliation, le CNOSF était convaincu par cette requête et proposait la réadmission du CSSA au troisième niveau français, il contraindrait alors le conseil d’administration de la Ligue de Football Professionnel à se réunir pour suivre ou non cet avis favorable. Si tel n’était pas le cas, le club pourrait peut-être obtenir une compensation avec une place en N2. Sinon, il lui faudrait tenter un ultime recours devant le Tribunal administratif.

Pour avoir une chance d’avoir gain de cause et sortir d’un cycle négatif, Guy Cotret comptera sur son fils Laurent, avocat pour le cabinet parisien August Debouzy, lequel s’est déjà illustré il y a un an en évitant à Bordeaux une descente administrative et plus récemment encore, en accompagnant le maintien de Châteauroux, désormais encadré par Olivier Saragaglia, en National lors d’une audience d’appel auprès de la DNCG.

Guy Cotret a déjà présidé trois clubs français

La personnalité et l’expérience de Guy Cotret, 74 ans, constitueront aussi un atout incontestable dans ce difficile challenge qui consiste à remettre en cause la décision prise le 4 juillet dernier par la DNCG qui, une semaine après avoir envoyé Sedan en N2 l’a ensuite… exclu des championnats nationaux. Un grand écart dû au fait qu’aucun élément n’a été transmis dans le cadre de la contestation de la décision du 6 juin par Marc Dubois en appel.

Pas même les 250 000 euros de subventions exceptionnelles abondées par trois collectivités locales… Le nouveau propriétaire a effectué toute sa carrière au sein du groupe Caisse d’Epargne où il a été de 2001 à 2012 membre du directoire national et directeur exécutif, chargé tour à tour des ressources humaines, de l’informatique et de l’exploitation bancaire. Il fut aussi directeur général et président du Crédit Foncier avant de devenir président du réseau d’agences immobilières franchisées Elysée Avenue.

Se définissant comme « un dingue de foot », Guy Cotret a remporté la Coupe Gambardella sous le maillot du Stade de Reims. Mais n’ayant pu réaliser son rêve de devenir pro, il s’est rattrapé en assurant, par la suite, de hautes responsabilités de dirigeant. Après avoir été membre du comité directeur du club rémois (1986-1988), ce mordu de ballon rond a présidé la SASP du Paris FC de 2003 à 2012 en succédant à Noël Le Graët, puis l’AJ Auxerre de 2013 à 2017 et enfin les Chamois Niortais durant trois mois en 2020.

Cet homme d’affaires a aussi été président de l’Union des Clubs Professionnels Français (UCPF) et membre de la LFP. Autant dire que ce businessman connait parfaitement les rouages du foot. Ayant déjà évité au CSSA le spectre d’un nouveau dépôt de bilan, la nouvelle gouvernance espère maintenant relever un autre défi de taille en maintenant au mieux Sedan au troisième niveau français. Il sera temps ensuite de penser au terrain et bâtir, après le départ de l’entraîneur Olivier Saragaglia et d’une dizaine de joueurs, l’équipe la plus compétitive possible pour un retour en National ou une place en N2.