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Grand Est : pas plus touché que la moyenne nationale

Santé. Plus de 500 000 contaminés, près de 9 000 morts et 31 000 guéris sortis des hôpitaux depuis Mars 2020, plus de 2 500 personnes actuellement hospitalisées, près de 450 en réanimation, des taux d’incidence et de positivité meilleurs que ceux de la moyenne nationale, un taux d’occupation des lits de réanimation sous le seuil de saturation, voilà les grandes données du Grand Est, la veille du troisième confinement généralisé.

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Grand Est : pas plus touché que la moyenne nationale

Et si c’était la bonne solution ? Réponse le 3 mai prochain, après les quatre semaines du troisième confinement généralisé du territoire métropolitain décidé par l’exécutif national. Au départ de ce nouvel enfermement relatif, quelle est la situation du Grand Est et de ses dix départements, comparée à celle de la Métropole ?

Au 1er avril, la France compte 4 644 423 cas Covid confirmés depuis le début de la pandémie, soit 6,9% de sa population. Le Grand Est, largement touché par les deux premières vagues, en compte plus de 500 000, soit un peu plus de 9% de sa population. Près de 96 000 personnes sont mortes du virus (0,14% de la population) en France dont 8 900 dans le Grand Est (0,16% de la population régionale). Proportionnellement, le poids des décès Covid dans le Grand Est (9,3%) est supérieur au poids démographique (8,2%) de la région dans l’ensemble national.

Des taux d’incidence et de positivité meilleurs qu’au niveau national

Parmi les indicateurs de Santé Publique France, les taux d’incidence et de positivité, ainsi que leur évolution, sont favorables à la région comparativement à la moyenne nationale. D’après les derniers chiffres de la DREES, Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques, le taux d’incidence régionale était proche de 300 à fin Mars et de 380 en France, avec une progression mensuelle de 160 au niveau national contre 120 en région. Au-dessus de cette moyenne régionale figuraient au 30 mars six des dix départements régionaux, notamment l’Aube (538), la Meuse (343) et la Marne (324). À l’inverse le Haut-Rhin (189) et le Bas-Rhin (273) étaient moins touchés.

Si le taux d’incidence mesure le nombre de nouveaux cas Covid sur 100 000 habitants, le taux de positivité mesure le nombre de cas sur 100 personnes testées. Sur ce dernier indice, au 30 mars, le taux est de 8,2 en France et de 5,6 en région. S’il n’a pratiquement pas bougé sur un mois en région, il a progressé de près d’un point au niveau national.

Les taux de positivité à l’intérieur de la région vont du simple au double, de 4,3 pour la Moselle à 10,3 pour l’Aube en passant par les 7,6 de la Marne, les 6,8 des Vosges ou les 7,9 de la Haute-Marne. En termes d’évolution mensuelle, trois départements voient leur taux baisser : -1,8 pour la Moselle, -0,7 pour les Ardennes et -0,5 pour la Meurthe-et-Moselle. Les plus fortes progressions de ce taux appartiennent à la Haute-Marne (+3,1), à l’Aube (+2,7) et aux Vosges (+2,6). La Marne progresse d’un point.

Près de 450 malades en réanimation

Le troisième critère décisif pour Santé Publique France concerne l’occupation des lits de réanimation des hôpitaux. Le moins que l’on puisse dire est que ce sujet fait polémique. Selon la DRESS, on est passé de 5 433 lits de réanimation en 2020 à 6 733 lits en 2021, soit une progression de 24%. Comparativement, ce nombre de lits dans le Grand Est est passé de 505 à 620 (+22,8%). L’Agence Régionale de Santé du Grand Est évoque quant à elle dans ses statistiques régulières le nombre de 471 lits.

Où est la polémique ? Les 5 433 lits appartiennent à des services de réanimation, avec les moyens humains et techniques dédiés en adéquation. Le solde pour parvenir à 6 733 appartient à des adaptations de lits « armés », pris notamment dans les services de soins intensifs ou des unités de surveillance continue. Solution conjoncturelle pour faire face à la crise sanitaire, et ce fut le cas dès la première vague de la Covid, mais aussi et vraisemblablement par souci d’économie lorsque l’on constate le coût moyen de 50 000 euros par séjour de trois semaines (durée moyenne) en réanimation.

Le taux d’occupation de ses lits est désormais de 101% sur le territoire national. Quatre régions sont à saturation : 144,5% pour les Hauts-de-France, 136% pour l’Ile-de-France, 117,8% pour Provence-Alpes-Côte d’Azur et 96,6% pour le Grand Est. L’Occitanie, la Bretagne et la Nouvelle-Aquitaine ont un taux variant entre 55 et 67%.

Une bonne couverture vaccinale

Le Grand Est occupe la quatrième place pour sa couverture vaccinale d’au moins une dose (13,2% de sa population pour 12,3% en moyenne nationale), derrière la Corse, la Bourgogne-Franche-Comté et la Nouvelle-Aquitaine). La région fait moins bien pour la deuxième dose, critère pour lequel elle occupe la huitième place avec 4,5%.

Au-dessus cependant de la moyenne nationale, elle ne confirme pas son statut, contrairement aux trois régions qui occupent, comme pour la première dose, le podium de la couverture vaccinale. L’Ile-de-France (2,9%) et les Hauts-de-France (3,3%) sont les régions où l’on a jusqu’ici le moins vacciné.