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Géraud Spire tire sa révérence

CCI. Après 17 ans à la tête de la CCI des Ardennes et 44 ans de mandats consulaires, il va céder sa place à Aubin Jeanteur.

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Géraud Spire. JR

À l’occasion de la prochaine assemblée générale consulaire, programmée le 18 octobre, Géraud Spire mettra officiellement un terme à son mandat de président de la Chambre de Commerce et d’Industrie des Ardennes pour céder la place, en novembre prochain, à Aubin Jeanteur. Âgé de 71 ans, celui qui était appelé à faire une carrière militaire a finalement emprunté la voie économique. En juin 1975, il avait en effet succédé à son père, malade, à la tête de la société Spire Frères Bois Construction dont il devint le Pdg le 1er avril 1976, trois mois avant la mort de celui-ci.

Après Jules, Henri et Jacques, il représentait la quatrième et dernière génération familiale de cette PME spécialisée dans l’achat, le stockage et la vente en détail de produits pour les artisans du bâtiment. Sous son impulsion, cette société est passée de 40 à 70 salariés et propose, aujourd’hui, plus de 45 000 références. Elle a aussi procédé au rachat de six de ses concurrents. Parallèlement à son poste de chef d’entreprise, Géraud Spire a été juge au Tribunal de commerce de 1981 à 2008 et vice-président de la chambre de commerce de Charleville-Mézières. Puis il a été élu président de la Chambre de commerce et d’industrie des Ardennes le 1er janvier 2005 avant d’être réélu deux fois à ce poste.

Réduction de la voilure

Parmi ses satisfactions notoires : avoir contribué en 1997 à la fusion des deux CCI ardennaises, la création d’usines-relais, la forte empreinte laissée par la CCI dans sa mission d’accompagnement des entreprises, la relance de la chambre économique et surtout la réussite actuelle du port de Givet : « La CCI avait racheté cet équipement fin 1994 à la barre du tribunal de commerce de Nanterre. Sous l’impulsion de Suez et grâce à nos investissements, cette infrastructure est devenue un outil très bien équipé relié par gabarit européen aux ports d’Anvers et Rotterdam. C’est un atout structurant très fort pour la Pointe des Ardennes ».

Géraud Spire regrette en revanche les difficultés connues par la chambre consulaire à cause de la baisse des dotations financières imposée par l’Etat. Cela s’est traduit par un recul de la dotation fiscale passée de près de 6 millions d’euros en 2012 à 1,4 million d’euros aujourd’hui. « Notre budget a ainsi chuté de 10 à 3 millions d’euros. Nous avons donc dû reconfigurer la chambre en se séparant d’un certain nombre d’actifs (Maison de l’Ardenne, siège de Sedan, zones industrielles et différents bâtiments) et en réduisant le nombre de collaborateurs, passé de 70 à une vingtaine de personnes ».

« Faire ou agir, c’est ma devise »

Il exprime un autre regret : « Ni en Champagne-Ardenne, ni dans le Grand-est par la suite, on n’a poussé assez fort la mutualisation pour être plus efficace ». Sa fibre du service public a aussi amené Géraud Spire à s’impliquer dans la vie municipale à trois reprises et à briguer différents mandats professionnels chez Gedimat et dans les fédérations nationales de négoce du bois et des matériaux de construction.

« Faire ou agir, c’est ma devise » aime dire ce fervent gaulliste par ailleurs administrateur d’organismes comme la Caisse d’Epargne, Proteame, Arcavi, le centre de gestion agréé et CCI France. Il est même encore président par intérim de l’Institut international de la marionnette. Des fonctions qu’il est appelé à abandonner. « Cela va faire un grand vide mais je vais retrouver du temps libre pour faire des choses que je n’ai jamais pu réaliser et être un peu plus présent auprès de mon épouse ».