Gérard Larcher pour une reprise de la décentralisation
Distinction. Le président du Sénat a remis les insignes de chevalier de la Légion d’honneur à Philippe Adnot, ancien sénateur.
Pour l’une de ses premières sorties depuis qu’il a, au début du mois, été réélu président du Sénat pour la cinquième fois, Gérard Larcher ne pouvait rêver mieux pour illustrer les vertus d’une décentralisation qu’il appelle à renforcer. Président du conseil général de l’Aube de 1990 à 2017, sénateur de 1989 à 2020, Philippe Adnot s’est beaucoup investi pour le développement de son département, et au niveau national pour des thématiques qui lui sont chères parmi lesquelles l’innovation, le monde de l’entreprise et l’enseignement supérieur.
« C’est un homme qui a profondément transformé son département en lui gardant à la fois ses racines, son identité, sa ruralité tout en en faisant une terre d’ingénieurs, je dirais presque contre l’avis de tous : lui, l’homme de la terre, l’agriculteur, a toujours eu en quelque sorte le regard porté vers le futur », estime Gérard Larcher. La liste des réalisations à l’actif de l’ancien patron, pendant 27 ans, du département est longue : celles de l’UTT et des écoles d’ingénieurs, de la technopole, du parc logistique, de la cité du vitrail, du centre de congrès, du centre sportif ont été énumérées par son successeur, et ancien bras droit, Philippe Pichery.
Le président du conseil départemental de l’Aube reconnaît bien volontiers que son prédécesseur « a profondément marqué ce département », en saluant au passage « sa solide vision d’avenir ». Pour Philippe Adnot, cette vie d’engagements qui lui vaut ces insignes, « est la reconnaissance de la République pour un travail effectué tout au long d’une vie mais c’est un travail collectif auquel [il a] pu associer toutes les parties prenantes du développement de l’Aube ».
Il voit également dans le fait que « le 3e personnage de l’État se déplace alors même qu’il est dans une semaine parlementaire chargée montre l’estime qu’il a pour nous et l’importance qu’il accorde à institution départementale ».
Le souffle de la décentralisation
« Dans les territoires, on voit bien que le couple communes-département est essentiel. J’insiste d’ailleurs sur un nécessaire retour du souffle de la décentralisation, sujet que j’ai évoqué en tête-à-tête avec le président de la République et qui était au centre de mon discours d’investiture au Sénat. Pour redresser ce pays, il faut faire confiance aux collectivités territoriales, il faut leur redonner les leviers et les moyens, sans pour autant opposer les collectivités les unes aux autres, c’est indispensable pour le développement économique et la cohésion sociale dans les territoires », conclut le président du Sénat.
Une maison que Philippe Adnot connaît bien pour y avoir siégé pendant plus de 30 ans. « Le Sénat c’est la maison des territoires, c’est là où les territoires se sentent représentés et compris », estime-il aujourd’hui. Au sénat, il a aussi présidé pendant longtemps le groupe des non-inscrits. Il y a aussi mené des missions, par exemple pour le compte du ministre de l’Industrie sur la Relocalisation d’entreprises sur le territoire national, une thématique redevenue d’actualité.
« Je me souviens d’une de ses premières visites, alors que j’étais tout nouveau président du Sénat, pour me parler du concours Tremplin entreprises : le début de ce qui aura toujours été la démarche de Philippe Adnot, trouver comment donner aux entreprises les moyens de se développer, les moyens humains, les moyens financiers, la capacité d’innover et de créer », conclut Gérard Larcher. Plus de 450 invités étaient présents au centre de congrès pour la remise de cette distinction.