France Industrie Grand Est, le langage musclé au service de l’industrie
Industrie. Réindustrialisation prenant en compte la sauvegarde de l’existant et des talents, attractivité économique par l’emploi industriel, partenariats concrets avec la Région et l’Etat, et positionnement affirmé contre les surtaxations, France Industrie Grand Est a bien l’intention de faire entendre sa voix.
Née en 2018, France Industrie est une organisation issue d’une décision gouvernementale de co-construction de la politique industrielle nationale avec les Régions, en parallèle du dispositif Territoires d’Industrie. Représenté localement par des comités régionaux interindustriels, la structure rassemble les différentes filières de l’industrie, métallurgie, plasturgie, produits pharmaceutiques, chimie, agroalimentaire… Avec un objectif : déboucher sur des plans d’action interindustriels, promouvoir l’attractivité et la compétitivité industrielle à l’échelle des régions.
Créée en 2019 et réactivée récemment, France Industrie Grand Est fédère les acteurs industriels d’un territoire riche de plus de 300 000 emplois pesant 15% de la totalité des salariés régionaux, une surreprésentation de trois points au-dessus de la moyenne nationale. Et donc une légitimité industrielle.
Le travail de France Industrie Grand Est priorise des axes majeurs, comme la représentation et l’influence autour des politiques publiques pour soutenir la compétitivité industrielle, l’accompagnement de la transformation des entreprises face aux grands défis que sont la décarbonation, la transition numérique, l’innovation et les compétences, la valorisation des métiers et des savoir-faire et la coopération entre les acteurs économiques, institutionnels et académiques de la région.
Des actions concrètes et innovantes
Sans doublonner avec les actions des branches et des filières, à leur niveau, France Industrie Grand Est, depuis le lancement de son collectif régional, multiplie les rencontres, noue des partenariats et se lance dans des projets concrets, comme son intégration, aux côtés de la Région, dans le futur Plan d’attractivité et de réindustrialisation du territoire, ou comme sa participation au prochain Contrat de Plan Etat Région (CPER 2026-2030), avec notamment une étude sur le transport fluvial régional, à la demande de la Préfecture de région. Autre sujet d’actualité évoqué par Arnaud Bernier, Chef de file France Industrie Grand Est, Administrateur UIMM Champagne-Ardenne : l’accompagnement des entreprises, en cours de séparation de leurs collaborateurs (difficultés passagères ou plans de licenciement) et dans le but de faciliter les reclassements. Les actions envisagées passent par les prêts de main-d’oeuvre en amont des difficultés ou la détection de main-d’oeuvre fragilisée au profit d’autres entreprises du réseau France Industrie susceptibles d’embaucher. C’est un consortium Etat-Région et branches professionnelles qui serait à la manoeuvre. À partir de ce modèle existant en Occitanie, France Industrie Grand Est espère protéger les talents industriels régionaux menacés de perte d’emploi.
Parmi d’autres projets, Sébastien Guenet, Délégué Général UIMM Champagne-Ardenne et Sébastien Renault, Chef de file France Industrie Grand Est, Président de Polyvia Grand Est, le syndicat national du plastique et des composites, évoquent la parution trimestrielle d’un observatoire régional interindustriel, riche de statistiques et d’analyses poussées pour en faire un outil opérationnel d’aide à la décision.
Non à l’écocontribution du Grand Est
Au hasard des sujets abordés lors de cette conférence de presse, Arnaud Bernier s’est emparé d’un sujet polémique pour France Industrie Grand Est : « Nous sommes contre l’ écocontribution poids lourds comme nous sommes contre toutes les taxes qui viennent alourdir les entreprises, comme nous sommes contre le futur versement mobilité. Nous l’avons fait savoir au Président de la Région, fin septembre dernier. Nous sommes dans l’attente d’une réponse ». Conséquence de cette taxation pour lui : des répercussions néfastes de cette taxe sur les clients des transporteurs. « Si l’écocontribution est bien en place, ce n’est pas le cas du versement mobilité régionale et on espère se faire entendre pour que ce dernier ne devienne pas une réalité ». Sébastien Renault ajoute : « Est-ce aux entreprises de payer les transports en commun du grand public ? ».
Et enfin sur la réindustrialisation du Grand Est, l’opinion d’Arnaud Bernier : « On nous en parle beaucoup, notamment en matière de relocalisation et d’achats locaux. Force est de constater aujourd’hui que les acheteurs de nos clients se retournent à nouveau et en grande majorité vers des sources d’approvisionnement hors Europe pour accéder à des prix d’avant 2019 et ce phénomène s’est accentué depuis début 2025. Acheter local ne semble plus être la priorité, c’est un mouvement de fond assez récent que nous constatons ». Avec cette conclusion : « Nous saluons les implantations, mais nous nous battons aujourd’hui pour les entreprises qui sont déjà sur notre territoire. Se battre pour ne pas perdre ce qui existe déjà ». Sans oublier ce que pourrait être l’image souhaitée de l’attractivité du Grand Est, avec le courage d’afficher : « Ici, on a du boulot ! ». Autre annonce : le lancement de Business Industries Reims, les 28 et 29 avril 2026, la première édition d’un salon dédié à la sous-traitance industrielle régionale au Parc des Expositions de Reims. Un évènement qui réunira 200 exposants de B to B de la sous-traitance industrielle, mais également un évènement régional pédagogique ciblant les jeunes, via une partenariat avec le Rectorat de Reims.