France Active Champagne-Ardenne fête ses 20 ans
Social. C’est en mettant les petits plats dans les grands que France Active Champagne-Ardenne a célébré dignement ses 20 ans, au Manège, à Reims. Benoit Knibbe, Directeur France Active Champagne Ardenne, revient sur les spécificités de l’organisme.

Pour commencer, pouvez-vous rappeler ce qu’est France Active ?
Benoit Knibbe, Directeur France Active Champagne Ardenne : France Active est à la fois un réseau associatif et un organisme financier. C’est un réseau national qui oeuvre dans la finance solidaire. Pour notre part, nous représentons l’association France Active Champagne-Ardenne, qui fête ses 20 ans cette année. Le réseau, lui, a été créé en 1988. L’objectif initial est de mobiliser la finance pour faciliter la création d’emplois et le financement de structures de l’économie sociale et solidaire aini que d’entrepreneurs qui rencontrent des difficultés d’accès au crédit bancaire. Le siège est à Reims. Nous avons également une antenne à Troyes, une à Charleville et une à Chaumont.
Quelle est la différence avec d’autres organismes comme l’Adie ou le Réseau Entreprendre ?
Benoit Knibbe : L’Adie intervient sur le microcrédit, pour des personnes totalement exclues du système bancaire. Réseau Entreprendre propose du prêt d’honneur. De notre côté, nous garantissons les prêts bancaires des créateurs d’entreprise, sans prêter directement. En revanche, nous faisons des prêts pour les structures de l’économie sociale et solidaire : associations employeuses, structures d’insertion par l’activité économique, coopératives, etc.
Quels types de projets avez-vous récemment accompagnés ?
Benoit Knibbe : Dans le domaine associatif et culturel, nous avons soutenu le Cabaret Vert. À Reims, nous avons accompagné Reims Espoir, une structure d’insertion. En Haute-Marne, une école de production. Nous appuyons également des centres sociaux. Pour les entrepreneurs individuels, nous intervenons surtout sur la garantie de prêts pour des artisans et commerçants, généralement sur de petits projets.
Jusqu’à quel montant pouvez-vous intervenir ?
Benoit Knibbe : Nous avons une délégation locale jusqu’à 250 000 euros, mais nous pouvons aller plus haut au niveau national.
À quel taux sont proposés ces prêts ?
Benoit Knibbe : Pour de petites associations employeuses, nous avons des prêts à taux zéro. Pour les prêts participatifs, le taux est de 2,5 %.
Combien de dossiers traitez-vous chaque année et quelles sont les modalités de sélection ?
Benoit Knibbe : Environ 160 dossiers financés par an, et à peu près le même volume en accompagnement et conseil. Nous soutenons environ 300 entrepreneurs chaque année à l’échelle de la Champagne-Ardenne. Des comités de décision composés de partenaires bancaires, consulaires, d’experts-comptables et de chefs d’entreprise se réunissent chaque mois dans chaque département. Les conseillers financiers présentent les projets et les demandes de financement. En ce qui concerne les critères d’éligibilité, pour les créateurs d’entreprise, il faut être demandeur d’emploi ou résider dans un territoire fragile. Pour les structures de l’économie sociale et solidaire, il s’agit d’associations employeuses ou de coopératives, qui emploient déjà ou qui créent de l’emploi.
Comment êtes-vous financés ?
Benoit Knibbe : Nos principaux financeurs sont la Région, l’État, Bpifrance et la Banque des Territoires. Nous recevons aussi des soutiens de fondations et de partenaires privés, comme AG2R La Mondiale ou la Macif. Une partie de nos revenus provient aussi directement de nos activités de financement.
Avez-vous des retours sur la viabilité des projets ?
Benoit Knibbe : Depuis 2021, nous sommes passés de 130 projets financés par an à environ 170. Le taux de pérennité est d’environ 90 % sur la garantie. Pour l’ESS, il est un peu plus bas et la conjoncture actuelle fragilise certaines structures, comme des centres sociaux ou des associations d’insertion, qui parfois doivent cesser leur activité.
Propos recueillis par Nastasia Desanti