Factory D : la nouvelle vie de l’usine Doré Doré
Artisanat. Rémy Desnoyers, propriétaire du site Doré Doré veut faire revivre les lieux avec une supérette, un restaurant, un hôtel et base de loisirs et des espaces pour les entreprises.

« Je peux le faire, je suis confiant », affirme Rémy Desnoyers. Les nouveaux propriétaires du site historique de la bonneterie Doré Doré se retroussent les manches. Tout d’abord, pour transférer à Fontaine-les-Grès leur entreprise générale du bâtiment 3GBAT implantée à Praslin (10). Puis, pour créer une supérette, un restaurant, un hôtel de niveau 3 étoiles, une piscine, des espaces entreprise et une base de loisirs et de culture dans les 18 000 m² de plateaux et les deux hectares de forêt. « Nous avons organisé une journée portes ouvertes en juin dernier et j’ai écouté les personnes. Elles m’ont fait des suggestions, et je me suis dit, pourquoi pas ! » Rémy Desnoyers et son épouse Audrey se lancent alors dans l’aventure avec Factory D. « En tant qu’entrepreneur, j’ai envie de m’amuser et de convertir ce lieu. Je veux qu’ici, ce soit un carrefour social et que tout le monde puisse participer à des activités ».
Le chantier s’annonce gigantesque. Le site de la marque bicentenaire est à l’abandon depuis 2012, année du transfert de la production Doré Doré en Italie. Dans un premier temps, Rémy Desnoyers l’a sécurisé et assuré. L’usine a, en effet, subi les assauts de visiteurs malintentionnés et des Urbex, les amateurs de vidéos réalisées dans des sites industriels désaffectés.
Une métamorphose à 17 millions d’euros
Achetée 100 000 euros, la friche doit maintenant être dépolluée avant d’engager les travaux. L’enveloppe arrêtée de 17 millions d’euros sera notamment portée par des investisseurs nationaux. « Ce n’est pas une somme qu’on engage facilement, mais une reconversion de friche, c’est plus simple qu’une construction ». Factory D a d’ores et déjà recruté un chargé de mission pour travailler sur la faisabilité technique et financière du projet. Les travaux doivent démarrer début 2026 pour s’achever en 2032.
À 42 ans, Rémy Desnoyers dirige plusieurs sociétés dont l’entreprise générale 3GBAT et PE-GASE et AMANI, des sociétés de promotion immobilières et une société de négoce de matériaux. Adhérent à l’UPREN (union patronale régionale de Romilly et Nogent) pour travailler en concertation avec ses membres, il bénéficie aussi des conseils de son voisin Olivier Choiselat, PDG de Larbaletier. La visite de Philippe Pichery, président du Conseil départemental et Nathalie Broyart, sous-préfète de Romilly-sur-Seine et du maire Ludovic Vallarcher, lui a permis de présenter la destinée de la friche industrielle et sa détermination. « Je suis un entrepreneur et j’ai un cap. Même si la mer est difficile, je sais nager et je vais y aller. Si j’ai la chance d’avoir des partenaires, ce sera très bien », souligne Rémy Desnoyers. Pour Philippe Pichery, la rencontre est l’occasion de « comprendre les projets qui peuvent se dessiner, de faire connaissance avec le propriétaire. C’est un projet qui n’est pas anecdotique. Les bonnes fées vont se pencher dessus ».
D’ores et déjà, les propriétaires ont commencé le nettoyage et dégager la façade avec l’horloge de la végétation pour lui redonner un premier souffle. « Quand nous sommes arrivés, nous avons été émerveillés par l’endroit. L’entreprise Doré Doré a créé tout le village autour, c’est de là que tout est parti et de là que tout a été abandonné. Les choses vont se faire maintenant ».