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Fabs Day : Des objets utiles et plus durables

Consommation. Fabs Day, 3e édition. À l’invitation d’Antony Villeger, président de Samm Trading et créateur de cette journée, une vingtaine de fabricants sont venus présenter leurs objets publicitaires. Leur particularité ? Faire de l’éco-responsabilité une véritable philosophie.

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  • Photo de Clément Prunier
    SG Ball est venu présenter sa nouvelle marque "Rebond", devenue première marque française de ballons labellisée Commerce équitable. (Crédit : ND)
  • Photo des crayons
    (Crédit : ND)

Communiquer oui, mais de façon responsable. C’est l’objectif principal auquel s’attachent les vingts « fabuleux fabricants », venus présenter leurs produits innovants lors de la 3e édition du Fabs Day, organisé par Antony Villeger, président de Samm Trading, agence de communication par l’objet. Et l’ambition n’est pas mince et même plutôt ardue, car lorsque l’on discute avec ces fabricants convaincus par l’écoresponsabilité, on s’aperçoit que la mise en œuvre est loin d’être simple.

Prenez la fabrication 100% française par exemple. Pour un simple tee-shirt, c’est en réalité très compliqué. Car si le tissage, la teinture ou l’impression, la conception et le contrôle peuvent être effectués en France, la matière première, le coton, provient essentiellement de Chine, d’Inde ou des États-Unis. C’est donc en effectuant un maximum de tâches avec des matériaux biosourcés ou recyclés que les fabricants s’approchent le plus de leurs ambitions.

Présent lors de ce Fabs Day, l’entreprise SG Ball, basée à Nantes (3,5M€ de CA et une dizaine de salariés) et spécialisée dans la conception de ballons de sport, vient de lancer non seulement une nouvelle gamme éco-conçue mais a également réimplanté une partie de sa production en France. Lors de la coupe du monde de rugby, l’entreprise a vendu 400 000 ballons comme objets publicitaires.

Parmi ses clients, Burger King, la Caisse d’Épargne ou encore la SNCF. « Nous proposons aux clients de communiquer via un objet ludique, durable tout en véhiculant les valeurs du sport », indique Clément Prunier, Directeur commercial (photo). Leader du marché dans le retail pour les clubs de Ligue 1 et 2 (boutiques de supporters), l’entreprise a à cœur d’être « toujours en mouvement sur les techniques de production ».

Création de marque spécifique

C’est pourquoi depuis l’année dernière, elle a lancé sa marque « Rebond ». « Alors qu’aujourd’hui un ballon se fabrique essentiellement à base de PVC ou de polyuréthane (dérivé du plastique), l’idée est d’aller chercher de nouveaux matériaux biosourcés. » Après 3 ans de travail et un investissement de 300 000 euros de développement, Rebond sort un ballon constitué à 52% de déchets de soja et 92% au total de matériaux biosourcés. Cette composition permet désormais le recyclage du ballon, ce qui était auparavant impossible.

Par ailleurs, pour des gammes particulières, haut-de-gamme en cuir, SG Ball a relocalisé sa production en France, en Loire Atlantique : « Le savoir-faire pour le ballon s’est exporté à partir des années 80 en Asie, principalement dans la région du Pendjab qui réalise 85% de la production mondiale manuelle de ballons de sport. » Elle travaille également avec une usine en Rhône Alpes spécialisée dans le travail du PVC liquide et des déchets de plastique. Soucieux de s’intégrer dans une économie circulaire, SG Ball entend lancer un programme de leasing sportif où les ballons seraient récupérés "en fin de vie" pour être recyclés.

Le stylo BIC, groupe français fondé en 1945, suit aussi la tendance de l’écoconception. Sa gamme « responsable » est produite en France, à Marne-la-Vallée, à base d’huile de ricin, de poudre de talc et de farine de bois « sans plus aucun plastique », affirme Léa Kalika, Responsable grands comptes de la marque. « Fabriquée avec des encres françaises comme tous nos stylos, la gamme éco-responsable est également garantie 2 kilomètres d’écriture. » Numéro 1 de la marque, le "quatre couleurs" se réinvente lui aussi, avec une économie de 13% de plastique dans l’agrafe du stylo.

Autre fabricant présent sur le salon, celui de la Compagnie française des crayons, entreprise bicentenaire labellisée EPV (Entreprise du Patrimoine Vivant). « L’esprit de la marque trouve sa source dans le génie de son créateur Nicolas Conté, inventeur du crayon bois en 1795 », raconte Stéphane Dheilly, Responsable commercial. Basée à Lay, près de Roanne (Loire) elle est la seule entreprise fabricant encore des crayons à papier en France. 17 étapes de fabrication sont nécessaires pour sortir un outil qui permettra 42 km d’écriture ! Cinq essences différentes de bois sont utilisées dont deux françaises, le peuplier de Bretagne et le pin sylvestre de Rhône Alpes. La mine est, elle, composée d’argile et de graphite. Des centaines de milliers de ces crayons sortent des ateliers chaque année. Durant cette journée où se sont croisés clients fabricants et clients, tous s’accordaient sur le nécessaire changement de modèle aussi bien sur la fabrication que des modes de consommation des objets, « plus utiles, plus fonctionnels, plus durables »