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Éric Dupond-Moretti à l’inauguration du Centre de Troyes Lavau

Justice. Le nouveau centre pénitentiaire de 476 places accueillera les premiers détenus, à partir de décembre.

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Photo d'Éric Dupond-Moretti
Éric Dupond-Moretti a rencontré le personnel de l’administration pénitentiaire en place à Troyes-Lavau. (Crédit : LL)

Depuis quelques mois, au moins une fois par semaine, Éric Dupond-Moretti, inaugure un nouvel établissement pénitentiaire ou un lieu destiné à la réinsertion de détenus. « J’ai longtemps fait le tour des chantiers, et maintenant j’inaugure avec une grande satisfaction », souligne le ministre de la Justice, venu dans l’Aube couper le ruban inaugural du centre pénitentiaire de Troyes-Lavau. Il y était déjà venu constater l’avancée des travaux en juillet dernier.

« C’est la concrétisation du plan 15 000 places nettes de prison annoncé par le président de la République, avec la livraison déjà de 11 établissements pénitentiaires nouveaux en 2023 », précise Éric Dupond-Moretti. Au passage, le garde des Sceaux profite de l’occasion pour évoquer la revalorisation des salaires dans l’administration pénitentiaire et les moyens supplémentaires alloués à la justice. « Sur le ressort de la cour d’appel de Reims, ça signifie la création d’au moins 23 postes de magistrats supplémentaires et 24 greffiers », fait-il remarquer.

Un investissement de 110 millions d’euros

Fruit d’un investissement de 110 millions d’euros et d’un chantier de trois ans, l’établissement est doté des dernières technologies de sécurité mais aussi d’équipements adaptés à toutes les activités. Trois quartiers de maison d’arrêt et une unité d’accueil et d’évaluation pour les détenus.

Pour préparer la réinsertion, un quartier de semi-liberté et un espace de confiance. Une partie du centre pénitentiaire est réservée aux détenus psychologiquement fragiles. Côté activités, ont pris place une salle de culte, une autre pour les spectacles, deux terrains de sport en gazon synthétique. Enfin, des salles de formation et des ateliers de travail ont également été prévus.

« La prison, c’est fait pour punir mais aussi pour réinsérer, l’un ne va pas sans l’autre », souligne Éric Dupond-Moretti. L’autre aspect étant celui des conditions de travail des agents pénitentiaires et de la dignité des détenus. « Je rappelle que les douches collectives sont l’endroit le plus dangereux d’une prison », affirme-t-il encore.

Les cellules individuelles du nouvel établissement sont dotées de sanitaires et douche. Pour François Baroin, président de TCM, cette inauguration va permettre de fermer définitivement la page de la très vétuste maison d’arrêt Hennequin au centre de Troyes.

« Elle a été pour de très nombreux Troyens une forme de souffrance pour le bâtiment, pour ceux qui voyaient la qualité de vie à l’intérieur, et pour les membres de l’administration pénitentiaire qui y travaillaient », souligne-il. Cela fait longtemps que le maire de Troyes cherche une solution pour « mettre un terme à une situation indigne ».

En 2011, alors ministre de l’Économie, il avait bien failli y parvenir en inscrivant le projet d’une nouvelle prison à Troyes dans les dossiers prioritaires. Les changements politiques ont bousculé les plans. « Je n’oublierai jamais le mail reçu en 2012 de Mme Taubira, alors ministre de la Justice, m’informant que le projet de construction d’une nouvelle maison d’arrêt ne serait finalement pas retenu, alors qu’il avait été jugé prioritaire ! », déplore-t-il encore aujourd’hui...

400 emplois directs et indirects

Finalement, le centre pénitentiaire a fini par se faire, avec des retombées économiques pour le territoire, parmi lesquels l’emploi de 267 agents pénitentiaires et conseillers d’insertion et probation. « En comptant les emplois directs et indirects, c’est 400 personnes », estime François Baroin. Éric Dupond-Moretti a voulu mettre en avant le volontarisme des élus aubois, de François Baroin à Jacques Gachowski, maire de Lavau.

« Ce n’est malheureusement pas le cas partout, beaucoup d’élus réclament davantage de prisons mais peu acceptent d’en avoir près de chez eux », déplore-t-il. L’arrivée des premiers détenus, en détentions préventives ou condamnés à des peines de moins de deux ans, est programmée à partir du mois de décembre.