Envie autonomie encourage l’économie circulaire et solidaire
Solidarité. Le réseau Envie autonomie, spécialisé dans le reconditionnement de matériel médical et qui dispose de 18 implantations dans toute la France, vient d’inaugurer officiellement son agence de Reims comprenant un magasin et un atelier.
Dans un contexte de transition démographique (vieillissement de la population) et écologique (nécessité de décarboner l’économie) Envie autonomie vient apporter une réelle réponse, basée sur l’économie circulaire et le soutien des plus fragiles. Exemple très concret avec le témoignage de Badia Allard, Adjointe au maire de Reims, déléguée au Handicap et à la ville inclusive.
En fauteuil, cette dernière raconte que « chaque matin, on se demande si le fauteuil électrique va fonctionner. » Confrontée récemment à une panne de ce dernier, elle a dû « se rendre à Nancy pour remplacer une seule pièce, comptant aussi, un délai important dû au manque de pièces détachées. »
Le témoignage suffit à prendre la mesure de la nécessité d’un réseau différent pour s’approvisionner en matériel médical. Avec Envie autonomie, essentiellement du matériel lié à l’autonomie : fauteuil roulant, manuel et électrique, chaise médicale, percée, etc.
Disposant d’un hangar de 1 500 m2, anciennement atelier de distribution de matériel automobile, l’agence Envie autonomie de Reims récupère dans des établissements médico-sociaux aussi bien que chez des particuliers, du matériel usagé afin de le reconditionner et de le remettre dans le circuit de la vente avec des prix 50 à 60% moins chers que du matériel neuf.
« En 2002, nous avons récolté près d’un millier de matériel et nous avons donné une seconde vie à 30% d’entre eux. 300 pièces ont ainsi été revendues dont une centaine pour équiper des familles marnaises », indique Lysiane Serret, déléguée régionale Envie autonomie Est.
Ce réseau d’économie circulaire repose sur un maillage du territoire avec de nombreux partenaires : Ehpad, assistantes sociales, infirmières… qui approvisionnent aussi bien qu’ils aiguillent les particuliers à la recherche d’un équipement, le plus souvent très coûteux.
« Un fauteuil roulant peut coûter de 800 à plusieurs milliers d’euros s’il est électrique », livre Philippe Robin, le directeur général d’Envie Autonomie.
Budget annuel de 400 000 euros
C’est pourquoi, les patients, outre le prix d’achat, si une pièce est défectueuse doivent bien souvent mettre la main à la poche. « Nous vendons également des pièces détachées, issues des matériels qui ne peuvent pas être entièrement reconditionnés », précise Lysiane Serret.
« Notre action de réemploi permet de lutter contre le gaspillage important dans ce secteur, grâce à une offre solidaire et de proximité », insiste Philippe Robin. En effet, le matériel qui ne peut pas être reconditionné est quant à lui, envoyé dans une filière de recyclage.
L’atelier de Reims est divisé en plusieurs postes : tout d’abord un espace réservé à la collecte et au nettoyage du matériel. Puis trois personnes, deux contrats d’insertion ainsi qu’un encadrant technique s’occupent plus particulièrement de la remise à neuf. Ensuite, un espace est dédié à l’aseptisation puis en fin de cycle, le matériel est emballé, prêt à être livré (photo ci-dessus).
Les articles sont disponibles sur un catalogue global, mais pour une demande spécifique, il ne faut pas hésiter à s’adresser directement à Envie autonomie, qui dispose aussi d’un showroom.
Cinq salariés dont trois en CDDI, contrat à durée déterminée d’insertion, soutenu par le Département dans le cadre de sa politique d’insertion composent l’équipe.
En effet, pour se développer, l’association, portée par une SCIC, a pu bénéficier du soutien du Département à hauteur de 180 000 euros sur trois ans, du CCAS de la Ville de Reims, du programme Climaxion, du Comité national de coordination action handicap ainsi que de partenaires privés comme AG2R la Mondiale, Klesia, Malakoff Humanis ainsi que de AGRICA et IRP Auto.
Avec un budget annuel de 400 000 euros, Envie Autonomie a besoin, pour continuer sa mission, de se faire connaître aussi bien du public que des professionnels médico-sociaux.
« Ce réseau est voué à connaître un fort développement en raison des enjeux de demain », souligne Christian Bruyen, Président du Département, précisant : « Sur un budget 550 millions d’euros dont 450 de fonctionnement, le Département en consacre les trois quart à la solidarité. »
Ne se considérant pas en concurrence avec les fabricants du secteur ou même les revendeurs, Lysiane Serret considère que ces derniers « investissent dans l’innovation, c’est très bien et nécessaire ». L’offre d’Envie autonomie vient en complément, pour que le matériel médical soit accessible à tous.