Entretien, rénovation et performance énergétique des bâtiments à la une de l’AG de la CAPEB Marne

« Trimestre après trimestre, l’artisanat du bâtiment s’enfonce dans une crise profonde, malheureusement sans réponse adaptée du Gouvernement. » En prélude de son propos d’accueil, le Président Hautem appuie sur deux constats : le secteur va économiquement mal et les décisions des pouvoirs publics ne vont pas dans le bon sens. Dominique Hautem résume ainsi l’actualité du bâtiment : un recul d’activité du secteur de 5% au premier trimestre 2025, une tendance négative persistante depuis plus d’un an et une dégradation qui touche tous les segments du marché.

Même si la chute de la construction neuve s’atténue, l’entretien et l’amélioration baissent de 2%, les travaux de performance énergétique recule de 1,5%. Pour Dominique Hautem : « Cette dégradation dans la rénovation est bien le reflet d’un déclin profond alimenté par un manque de vision stratégique de la part des pouvoirs publics ». Etayant sa critique, le Président de la CAPEB Marne évoque le constat de l’ADEME, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, constat selon lequel le besoin annuel de logements en France se situerait entre 120 000 et 350 000 unités par an, alors que, cumulé sur 12 mois, 300 000 logements ont été mis en chantier en février 2025.

L’analyse erronée des besoins dans le bâtiment

D’où la remarque de Dominique Hautem : « Faire de la construction neuve la priorité en matière de politique du logement, alors que l’offre de logements neufs est actuellement suffisante est donc la traduction d’une analyse erronée des besoins ».

À propos de la Loi de Finances 2025, le patron de la CAPEB Marne déplore la hausse de la TVA sur certains équipements, comme le passage de 5,5% à 20% sur les chaudière gaz, la réduction des aides à l’apprentissage, l’augmentation de certaines charges sociales comme l’application aux salaires des apprentis de la CSG, Contribution Sociale Généralisée, et de la CRDS, Contribution au Remboursement de la Dette Sociale.

Un manque de visibilité et de simplification

Dominique Hautem : « Nous avons besoin de visibilité. Une entreprise ne peut pas travailler, embaucher ou investir lorsque les règles changent constamment ». Et encore : « Nous avons besoin de simplification. La complexité croissante des dispositifs ne permet pas de lutter contre la fraude. En 2023, Tracfin a détecté que 400 M€ d’aides MaPrimeRenov étaient frauduleux ». Et, plus loin « Nous avons besoin d’une Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat qui comprenne la réalité de nos entreprises. Trop d’entreprises attendent le règlement direct et rapide des travaux réalisés et validés ».

Mais encore : « Nous avons également besoin que l’Etat soit exemplaire sur le respect des délais de paiement ».

Du côté de l’apprentissage, Dominique Hautem constate que les professions portées par la CAPEB, sont en tension et que réduire de 1 000 euros l’aide exceptionnelle pour l’embauche d’un apprenti va dégrader encore un peu plus l’attractivité de la filière. Exemple : une chute de 8,4% du nombre de contrats en première année de CAP enregistré à la rentrée 2024-2025.

Le temps des récompenses

Gilles Chatras, Vice-président confédéral, autant dire le numéro deux national de la CAPEB, n’est pas venu en simple observateur de l’Assemblée Générale de la CAPEB Marne et c’est avec satisfaction qu’il a décoré et salué les trois récipiendaires marnais de la médaille d’argent, plus haute distinction départementale.

Ont été ainsi honorés Jorris Ségura, 2e Vice-président de la CAPEB Marne, Stéphane Vitoux, 1er Vice-président de la CAPEB Marne et Dominique Hautem, Président de la CAPEB Marne, depuis 2010. Ont été également récompensé en clôture de la manifestation, André Secondé, Président de la CAPEB Marne, de 1989 à 2010 et Delphine Francart, médaille de bronze, Secrétaire Général depuis quinze ans.