Entreprises

Entreprendre oui, mais avec méthodologie

Entrepreneuriat. Initiative Marne en Champagne et Bpifrance Grand Est organisaient conjointement une conférence sur la création et la reprise d’entreprise, avec cette question brulante : « Est-ce le bon moment pour entreprendre ? »

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« Est-ce le bon moment pour entreprendre ? », voilà la question à laquelle devaient répondre les experts.

Franchir le pas de créer une entreprise n’est pas toujours évident, mais le faire dans un contexte économique frappé par une crise sanitaire, encore moins. Cependant, alors que la Banque de France table sur une croissance de + 4% en 2022, que les aides de l’Etat durant la Pandémie ont permis de soutenir l’emploi et que le plan France Relance a mis 100 milliards d’euros sur la table pour relancer l’économie et la transformation des entreprises, les indicateurs peuvent sembler plutôt au vert. C’est sur cette base que s’est tenue la conférence proposée par Initiative Marne en Champagne et Bpifrance lors de la Foire de Châlons.

« La création et la reprise d’entreprises ont toujours été des sujets primordiaux pour Bpifrance », a rappelé le tout nouveau directeur régional, Jean-Charles Perrette. « Notre rôle est de faciliter l’accès au crédit pour les porteurs de projets, avec un accompagnement financier et une aide à la structuration, en proposant aussi la garantie Bpifrance. » Mais avant de se présenter devant l’organisme bancaire, Audrey Dugue, juriste Bpifrance création, insiste sur la préparation du projet qui, en amont, doit être déjà « bien ficelé ». Pour éclairer les futurs entrepreneurs, elle développe les six étapes incontournables à la création d’une entreprise, à savoir : la définition et la validation de l’idée / l’étude de marché / le chiffrage du projet / la recherche de financements / le choix de la structure juridique / le lancement de l’entreprise.

Un arsenal de subvention

« Savoir à qui et comment on vend est indispensable, et pour cela, il faut effectuer une étude de marché, ce qui permet aussi d’identifier la concurrence », a-t-elle soutenu. « Grâce à cette étude de marché du business plan, l’entrepreneur pose alors la réalité des chiffres en se demandant si l’entreprise peut être rentable, connaître le montant de l’investissement à mobiliser et vérifier si le chiffre d’affaires prévu est suffisant pour couvrir les charges et dégager une marge. » Pour cela, Audrey Dugue renvoie vers un outil spécifique développé par la banque : www.bpifrance-creation.fr

« Le but est de contribuer à la pérennisation des entreprises »

Dans la catégorie de l’aide aux entreprises et des leviers à activer pour soutenir la création, la Région Grand Est dispose de tout un arsenal de subventions avec en tête les chèques CREA, dispositif de soutien à la création. « Le but est de contribuer à la pérennisation des entreprises », explique Virginie Develotte, cheffe du pôle transmission / création à la Région. Le chèque CREA s’adresse aux créateurs d’entreprise demandeurs d’emploi ou âgés de moins de 30 ans (porteurs de projet ou entreprise créée depuis moins de 3 ans).

Le Chèque CREA donne accès à différents accompagnements essentiels au parcours du créateur. « Les chèques ont des valeurs nominales différentes selon les accompagnements auxquels ils donnent accès : c’est un « coupon de règlement » remis par la Région aux créateurs et « à dépenser » auprès des opérateurs labellisés par la Région qui dispensent les accompagnements proposés. » En plus du chèque CREA, le prêt d’honneur ou le micro- crédit sont aussi des dispositifs mis en oeuvre par la Région Grand Est. « Le prêt d’honneur sert à consolider l’apport et à guider l’endettement », précise Raphael Ringeisen, délégué régional. « Il va de 1 000 à 30 000 euros. »

90% de pérennité sur 3 ans

Rappelant les nombreux moyens mobilisés pendant la crise sanitaire, Philippe Fleurentin, responsable de la création à Bpifrance indique quant à lui, que la banque mise beaucoup sur l’innovation : « En 2014, Bpifrance a octroyé 300 millions d’euros d’aides, en 2021, 1,3 milliard d’euros ont été apportés en aides à l’innovation. » Ce dernier a aussi poussé les futurs entrepreneurs à se diriger vers un réseau d’accompagnement, comme Initiative Marne Châlons-en-Champagne.

Présidée par Hervé Perrein, cette association fonctionne avec des bénévoles mais dispose d’un fonctionnement à l’échelle nationale, avec 214 plateformes réparties au plus proche des porteurs de projet dans les territoires. Et son bilan est à faire pâlir les banques. Depuis sa création, le comité d’engagement d’Initiative Marne Châlons a examiné 879 dossiers ; 748 prêts ont été accordés pour un montant de 7 millions d’euros ; et surtout, le taux de pérennité des entreprises accompagnées est de 90% sur 3 ans.