Enébio : des biodéchets, du gaz et bientôt de l’IA
Énergie. Gestion de la maintenance assistée par ordinateur, panneaux photovoltaïques, sécurité incendie, autonomie énergétique… Enébio sécurise son site de méthanisation.

Le méthaniseur Enébio de Dierrey-Saint-Julien, aux portes de l’agglomération troyenne, poursuit ses investissements pour favoriser la valorisation des biodéchets en biogaz et en digestat. Premier site certifié RED II en Grand Est en 2023, Enébio sécurise ses installations et réduit son impact environnemental avec l’installation d’un parc de panneaux photovoltaïques de 7 000 m² qui assure 25 % de la consommation électrique du site.
Les quatre associés ont par ailleurs investi dans un système de gestion de la maintenance assistée par ordinateur (GMAO). « Il s’agit pour le moment d’analyser les dysfonctionnements éventuels. Ensuite, dès septembre, nous regarderons pour mettre en place des capteurs d’alerte sur les moteurs et anticiper les pannes », explique Damien Dhulst, président d’Enébio. « Les pannes peuvent s’avérer coûteuses, alors nous optimisons les installations ». Le système va donc rapidement intégrer une solution préventive et prédictive pour organiser une maintenance sans rupture d’activité.
Le site de méthanisation a également procédé à une étude de sécurisation parafoudre et paratonnerre. Toutes les armoires électriques possèdent des extincteurs à déclenchement automatique en cas de feu, un système qui va au-delà des recommandations réglementaires. Pour compléter, Enébio dispose d’un groupe électrogène en mode automatique. Autant de mesures sécuritaires et environnementales nécessaires pour proposer une valorisation des biodéchets sécuritaire et apporter des solutions à la loi du 1er janvier 2024 qui implique une nouvelle organisation de la filière et impose le traitement des biodéchets des particuliers.
L’ensemble du process sur site
Enébio peut transformer 40 000 tonnes de déchets. Le site reçoit donc les camions de collecte, sépare les produits destinés à la méthanisation de leurs emballages. Il compacte les déchets industriels banaux (DIB) qui repartent en valorisation. Il dispose d’un déconditionneur et maîtrise l’ensemble des opérations de séparation des déchets de leurs emballages. Les biodéchets passent ensuite dans l’hygiéniseur avant de partir en cuve pour la méthanisation. « Le déconditionneur nous permet aussi d’avoir un digestat très propre, sans matière plastique. Puis le retour au sol du digestat se fait directement par canalisations, sans camions, sans tassement de sol et sans CO2 sur les routes », insiste Damien Dhulst.
Le réseau de 11 km de canalisations qui part d’Enébio évite le passage de 1 200 camions par an pour transporter les 33 000 tonnes de digestat sur les terres. Quant au biogaz produit, 35 GWh, il est directement injecté dans le réseau NATRAN (ex-GRT Gaz) qui part de Dunkerque et va dans le sud de la France en passant par Dierrey. Une production qui permet de chauffer 3 000 maisons par an.
Enébio, qui a réinvesti environ 100 000 € pour ses nouveaux équipements, poursuit sa veille technologique et ne s’interdit pas d’aller vers le CO2 non alimentaire. Ainsi, pour une pleine prise de conscience des particuliers, l’industriel, qui est aussi agriculteur avec ses associés, ouvre régulièrement ses portes au public. Il est localement partenaire du Festival Othe Armance dont il anime le tri amont des déchets aux abords des concerts, déchets transformés en gaz et en digestat juste à côté, à Dierrey-Saint-Julien.