Emploi : les plus de 50 ans « bancables »
Emploi. La loi du 24 octobre dernier favorise l’embauche des seniors, il s’agit maintenant de convaincre les entreprises.
« Il y a une quinzaine d’années, je travaillais chez Pernod Ricard où on célébrait le départ en retraite du DRH qui avait 50 ans », se souvient le préfet de l’Aube Pascal Courtade. Aujourd’hui, 50 ans ne signifie plus la retraite. « Et demain, nous ne pourrons pas faire l’économie du développement du recrutement chez les séniors », insistant sur le nécessaire travail collectif pour changer les états d’esprit. Initiée par la DDETS-PP de l’Aube, France Travail et le club Les entreprises s’engagent de l’Aube, la matinée de sensibilisation des entreprises autour de la conférence « Recruter des seniors, un pari gagnant » devait y contribuer, énumérant les bénéfices liés au recrutement des plus de 50 ans, dont l’expertise, la stabilité et la transmission des savoirs.
En France, en 2050, les séniors représenteront un quart de la population. Une croissance de la population de plus de 50 ans à corréler avec une baisse de la natalité et le calcul est vite fait. Il convient donc de briser les stéréotypes pour miser sur une manne employable, disponible, sérieuse et expérimentée.
Une loi pour booster les recrutements
Pour autant, France Travail recense 6 935 séniors inscrits dans l’Aube, soit un quart des personnes en recherche d’emploi dans le département. Le taux d’emploi des seniors en France, moins 54 %, est le plus bas d’Europe, qui affiche une moyenne de 60 %. L’emploi des seniors se veut donc une priorité de l’État et la récente loi du 24 octobre dernier doit faciliter le recrutement des demandeurs d’emplois expérimentés, avec des mesures très concrètes pour le maintien des plus de 50 ans dans l’emploi ou le recrutement. L’objectif vise à changer les pratiques, changer la loi, changer les regards. Le contrat de valorisation d’expérience, les avantages fiscaux pour l’embauche de personnes de 55 ans et plus en sont des leviers.
« Il est important d’avoir un oeil attentif à cette population qui peut apporter bien des services aux entreprises », poursuit Sylvain Convers, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Troyes et Aube. « Cinquante ans n’est pas la fin d’une carrière, on peut rebondir, pour ma part, je l’ai fait à 54 ans ».