Électro-Sphère passe du stade artisanal à industriel
Industrie. Première usine de reconditionnement d’appareils électroménagers dans les Ardennes, la PME revinoise, créée en janvier 2021, par Cyril Colonval dans son propre garage, a vite grandi.
Une PME à la trajectoire fulgurante. La preuve en a été apportée avec l’inauguration récente de sa première usine de reconditionnement électroménager (lave-vaisselle, sèche-linge, lave-linge, réfrigérateurs, fours) dans de nouveaux locaux (les anciens dépôts de DGF), où l’entreprise a déménagé en avril. Un évènement symbolique quand on sait l’importance de l’électroménager dans la vie de Revin qui a vu naître les marques Arthur-Martin, Faure avant de fabriquer des produits Electrolux.
En s’associant dès décembre 2022 avec Reconomia, une start-up de l’économie circulaire, filiale d’United.b, qui l’accompagne dans sa croissance, Electro-Sphère se lance donc à la reconquête d’un secteur qui a longtemps fait la réputation de la commune de la vallée de la Meuse. « Étant une jeune entreprise, nous cherchions notre modèle économique et après avoir démarré notre activité avec beaucoup de particuliers via la réparation de gaufriers, télévisions, ordinateurs et biens domestiques ainsi que l’installation à domicile d’appareils de systèmes électroniques puis d’appareils électroniques (cartes électroniques et variateurs) pour les industriels, nous sommes par la suite monté en volume, en signant un partenariat avec Reconomia », explique son gérant Cyril Colonval, 39 ans, informaticien et électronicien passé auparavant par Innovation Developpement à Tournes et Safe Electronics à Charleville-Mézières.
Reconomia permet ainsi à Électro-Sphère d’avoir un accès régulier à des produits hors d’usage pour leur offrir une seconde vie et les revendre ensuite dans les magasins partenaires, après une remise en état qui suit un processus qualitatif rigoureux.
Huit nouvelles embauches et un magasin d’usine
Cette collaboration a tellement boosté son activité qu’Electro-Sphère travaille aujourd’hui à plus de 95 % dans le reconditionnement pour Reconomia, qui met ensuite ces produits à la disposition des magasins Electrodépôt de Charleville-Mézières, Reims-La Neuvillette, Cormontreuil, Metz et bientôt l’enseigne Boulanger de Reims-Cormontreuil et Nancy et des magasins au Luxembourg. « Je voulais aussi apporter ma pierre à l’édifice contre le gaspillage et constituer, à mon échelle, un levier essentiel pour préserver l’environnement et économiser les ressources naturelles en nous inscrivant dans l’économie circulaire. Nous sommes ainsi passés de l’artisanat à une industrialisation progressive de l’entreprise, démontrant que ce territoire pouvait encore compter sur son savoir-faire dans l’électroménager. »
À tel point que l’entreprise revinoise, qui occupe une superficie de 630 m² de bâti, 300 m² de quai de chargement et de 250 m² de stockage dans les locaux qu’elle loue, réalise actuellement un chiffre d’affaires mensuel de 35 000 euros et reconditionne 200 produits par mois. « Ce qui représente une économie de plus de 90 tonnes de CO2. » Tout en employant sept salariés : trois techniciens dont deux ex-employés d’Electrolux, un logisticien, un apprenti formé en interne et des personnes chargées de la désinfection et du nettoyage. D’ici fin 2025, Electro-Sphère envisage de reconditionner 500 machines en recourant à huit nouvelles embauches et en créant un magasin d’usine de 60 m² dans ses locaux initiaux de la rue Ferrer. Elle y vendra des produits reconditionnés ne figurant pas, bien sûr, dans les gammes Electrodépôt et Boulanger. Directrice de Reconomia, Isabelle Garcia se félicite de cette ancrage avec le réparateur revinois. « En tant qu’orchestrateur de ce projet, nous nous félicitons de cette mise en relations entre les divers acteurs de cette chaîne de valeurs qui a un triple impact positif sur les plans environnemental, social et commercial ».