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Domaines skiables de France : entre préservation et attractivité

Tourisme. La Ministre déléguée au Tourisme, Marina Ferrari, s’est rendue au Congrès des Domaines skiables de France à Reims où elle a détaillé sa feuille de route et annoncé la signature de la lettre d’engagement du 1er Ministre pour les JO d’Hiver 2030 dans les Alpes françaises.

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  • Photo des remontées mécaniques
    Les remontées mécaniques s’étaient invitées au Centre des Congrés pour le rendez-vous des Domaines skiables de France. Ce qui a fait dire à la ministre Marina Ferrari (sous forme de boutade) que l’idée pourrait être à creuser pour visiter le vigoble... (Crédit : ND)
  • Photo du congrès des Domaines skiables de France à Reims
    (Crédit : ND)
  • Photo de Marina Ferrari et Alexandre Maulin
    (Crédit : ND)

Le Congrès des Domaines skiables à Reims ? Étonnant pourrait-on penser. Certes, la ville des Sacres a sa montagne culminant à 286 mètres au Mont Sinaï, mais selon les puristes, elle ne mérite même pas sa dénomination, celle-ci ne se rapportant qu’aux sommets de plus de 600 mètres…

Il n’empêche, en matière de tourisme, il faut parfois savoir sortir des sentiers battus. « Nous tenons régulièrement nos congrès hors des zones de montagne. Le but est aussi de s’ouvrir l’esprit, de voir autre chose, de comprendre d’autres territoires. Les échanges y sont fructueux et c’est un moment pour sortir de notre carcan habituel afin que nos débats prennent un peu de hauteur », indique Alexandre Maulin, le Président des Domaines skiables de France durant 6 années, qui passait lors de ce Congrès la main à Anne Marty.

Ce dernier est revenu sur la période difficile lors du covid et sur la fermeture exceptionnelle, et pour la première fois de leur histoire, des remontées mécaniques, plongeant tout un secteur dans une incertitude et une inquiétude tenace. Or, les quelque 250 professionnels adhérents à l’organisme ont depuis remonté la pente. « Aujourd’hui l’économie du ski, c’est plus de 10 milliards d’euros, 120 000 emplois directs et c’est si on prend les emplois indirects dans les vallées et sur le reste du territoire français, 300 000 emplois. » Un secteur qui compte donc, mais victime aussi, comme d’autres, d’une image pas toujours « écolo-compatible ».

Mais ce dernier peut compter sur le soutien de la nouvelle ministre déléguée au Tourisme, Marina Ferrari, ancienne députée de la 1re circonscription de Savoie, venue assister au Congrès. « C’est important que le Premier ministre ait choisi de dénommer ce portefeuille ‘‘Économie du tourisme’’. Car celle-ci représente presque 8 % du PIB actuellement avec des chiffres de fréquentation de clientèle étrangère qui sont en hausse constante. Le secteur du tourisme et celui de la montagne notamment fait que la France aujourd’hui confirme son deuxième rang mondial comme destination hivernale », rappelle la ministre. « La question à laquelle nous devons collectivement répondre est simple : est-ce que l’on peut préserver notre environnement sans mettre en péril nos économies locales ? »

Un secteur qui fait sa mue

C’est tout ce à quoi Marina Ferrari compte s’atteler dans les prochains mois. « Il faut absolument que nous fassions confiance à l’intelligence de nos territoires. Aujourd’hui, je ne connais pas de Savoyards ou de Montagnards qui prendraient le risque volontairement de dégrader, d’affaiblir ou même de dénaturer le territoire de montagne. Ils savent que cette qualité environnementale qui leur doit beaucoup et qui souvent a été façonnée par l’homme est un atout indéniable pour l’économie et pour la prescription d’un choix de destination pour nos concitoyens comme pour nos visiteurs internationaux. »

Et ce qui est valable pour la montagne l’est tout autant pour le reste du pays. « Le secteur du tourisme pâtit souvent d’une forme de dénigrement. Il faut s’inscrire en faux sur tout ce que l’on entend aujourd’hui, parce que les professionnels se saisissent de ces problématiques de mutation de nos modèles touristiques depuis déjà un bon moment. Mais il faut aller encore plus loin. Sur les mobilités, sur la gestion de l’eau... C’est un secteur qui est vraiment en train de faire sa mue et qui, aussi, s’adapte aux attentes des nouvelles clientèles qui sont beaucoup plus portées sur le tourisme vert et le tourisme durable. »

Le tourisme, c’est aussi comment arriver, à partir d’une destination à irriguer l’ensemble du territoire qui va avec. « Une très bonne cave, ça peut vous faire vivre le village tout entier puisque vous retrouvez de l’activité qui se développe autour avec un restaurant, une boulangerie, etc. Donc on voit qu’en matière d’aménagement de territoire, on a un enjeu extrêmement important. »