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Des sols drainants au service de la transition écologique

Infrastructure. Les entreprises de travaux publics de la région mettent en avant des réalisations exemplaires dans l’Aube, la Marne et la Haute-Marne.

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Photo des sols drainants
Le trottoir, ramené au même niveau que la chaussée, absorbe les eaux pluviales pour qu’elles s’infiltrent vers les nappes souterraines au lieu de finir dans la rivière. (Crédit : LL)

À Saint-Julien-les-Villas, la rue Jean-Jacques Rousseau préfigure ce que seront les voiries urbaines de demain. « Nous devions refaire cette voirie qui en avait bien besoin, et nous avons saisi l’occasion pour repenser totalement la gestion des eaux pluviales dans une optique de transition écologique », précise Jean-Michel Viart, maire de cette commune de l’agglomération troyenne.
Une problématique que l’élu connaît bien puisqu’il est chargé du cycle de l’eau au niveau de Troyes Champagne Métropole et en tant que vice-président du syndicat des eaux.

Dans cette rue, dans un premier temps, les descentes d’eau pluviales des riverains ont été déconnectées de la voirie. Ensuite, les trottoirs ont été réalisés avec un béton drainant poreux vers lequel sont renvoyées les eaux pluviales de la chaussée. Pour cela, le trottoir a été ramené au même niveau que la chaussée. « Ces trottoirs drainants filtrent et épurent les eaux pluviales qui vont recharger la nappe phréatique au lieu de finir dans la rivière proche en augmentant les risques d’inondation », souligne le premier élu sancéen.

Ces trottoirs très absorbants au point d’empêcher la pousse de mauvaises herbes jouent en quelque sorte le rôle d’éponge en faveur des nappes souterraines qui pourront ainsi se recharger. Une réponse technique très efficace à l’artificialisation des sols dont on sait qu’elle accroît les risques d’inondations tout en empêchant la recharge des nappes phréatiques.

« C’est une solution parmi tant d’autres que nous pouvons apporter aux élus de plus en plus soucieux de développement durable et de lutte contre le réchauffement climatique », insiste Éric Robert, président de la fédération des travaux publics de l’Aube. « Nous considérons même que la transition écologique qui arrive et va perdurer est une chance pour nos entreprises de travaux publics », poursuit-il.

À Châlons et à Saint-Dizier aussi

À l’initiative de la FRTP (fédération régionale des Travaux Publics), des visites de terrain étaient organisées dans plusieurs départements dans le cadre de la « Semaine Acteurs pour la Planète ». L’objectif étant de mettre en avant des réalisations exemplaires qui ont pu être réalisées grâce au concours des entreprises de travaux publics.

Dans la Marne, à Châlons-en-Champagne, Hervé Noël, président de la FRTP Grand Est et de la FTP Champagne-Ardenne a visité avec les élus le chantier du réseau de chaleur Cloé qui vise à distribuer de l’énergie entièrement décarbonée à des bâtiments publics ou privés issus des apports calorifiques de l’incinération des ordures ménagères.

L’acheminement s’effectue sous forme d’eau chaude ou de vapeur d’eau surchauffée par 33 km linéaires de canalisations mises en place par les entreprises de travaux publics. Un réseau qui livre ainsi 103 GWh par an et évite le rejet de 17 000 tonnes de CO2 chaque année.

Enfin, en Haute-Marne, c’est la visite de cours d’écoles végétalisées à Saint-Dizier qui était au programme. Là aussi, l’enrobé bitumineux imperméable présent dans les cours a cédé la place à un nouveau sol permettant de drainer l’eau de pluie et d’infiltrer le sous-sol afin d’offrir des îlots de fraîcheur lors des vagues de canicule.