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Des projets prometteurs au Grand Pitch #7

Start-up. Sept structures se sont présentées lors de cette septième édition du Grand pitch qui se déroulait, cette fois, à l’URCA. Le coup de coeur gagnait la possibilité de passer dans quelques semaines devant un jury composé des Business Angels de la Marne.

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Photo des pitcheurs de la septième édition
Les pitcheurs de cette septième édition réunis. (Crédit : CCI )

Cette septième édition du Grand Pitch, porté par la CCI Marne Ardennes était encore riche de projets divers et variés, avec au programme, de l’écologie, du service ou encore du gaming… Les premiers à passer sur le grill étaient les porteurs de projets de la plateforme Vesta, accompagnés par l’incubateur de Neoma.

« Le but est d’accompagner les étudiants de l’idéation aux premières levées de fonds, dès le démarrage au développement du chiffre d’affaires », indiquait Alexandre Di Marzo, responsable de l’incubateur du campus de Reims. « Vous êtes-vous déjà trouvé dans l’incapacité de conduire ? » demandent d’emblée les trois jeunes porteurs de projet, Martin Asius, Martin Chef et Paul-Henri Gammal.

« Aujourd’hui, il n’existe pas de service pour vous ramener chez vous avec votre propre véhicule : Vesta est une application où l’on commande un voiturier qui vient en trottinette électrique vous chercher et vous ramène chez vous, avec votre voiture », détaillent-ils. Suivis par Axa Assurances pour la responsabilité en tant que prestataires, les « voituriers » recrutés le sont rigoureusement : « extrait de casier judiciaire, permis de conduire, etc. »

Ces derniers ne sont en revanche pas salariés, mais auto-entrepreneurs, sur le modèle des coursiers Uber…Vesta se rémunère sur les courses, à hauteur de 30%.

« Nous avons déjà ramené plus d’une vingtaine de personnes en une heure et nous portons une ambition de développement national. » Les trois jeunes étudiants souhaitent trouver des fonds pour notamment faire une grande campagne de recrutement et de communication.

« Personne ne propose ce type de service en France », annoncent-ils. Deuxième start-up à se présenter, accompagnée par l’incubateur ardennais Rimbaud Tech, celle de Baptiste Moiny, venu livrer l’intérêt de son application Motor Box, « un carnet d’entretien digital pour les amateurs de moto cross », présente t-il.

« Quand j’ai acheté ma première moto, le propriétaire m’a remis un carnet d’entretien papier, avec des tâches d’huile. J’ai moi même continué l’entretien et fait des tâches d’huile… En me rendant compte que ce n’était pas idéal. »

Baptiste Moiny, après un sondage auprès des amateurs de ce sport, lance son concept digital : un abonnement de 2 euros par mois pour débloquer un ensemble de fonctionnalités qui peut aussi « intéresser les constructeurs dans la remontée d’informations ».

L’objectif est de réunir 50 000 utilisateurs dans deux ans dont 10 000 l’année prochaine, ce qui représenterait 20 000 euros de chiffre d’affaires en 2024 et 125 000 euros dans deux ans. Mais pour y arriver, « on a besoin d’investisseurs pour en faire un succès commercial », lance comme appel Baptiste Moiny.

De l’artisanat à l’environnement

Village by CA, accélérateur d’innovation, soutenait pour sa part la start-up Tessiture, manufacture d’enceintes acoustiques, portée par Kirwan Lelievre, lancée il y a quatre ans, « à la croisée des mondes du design de l’architecture et du son. » Un brevet européen a été déposé pour protéger « le monopavillon qui est la principale innovation d’amélioration de la diffusion acoustique », précise celui qui est architecte de formation.

La destination du produit est la vente dans les magasins hi-fi haut de gamme – puisque le modèle a un prix d’appel de 16 000 euros – mais aussi les CHR, petites salles de concerts et studios d’enregistrement.

« J’évolue dans un marché concurrentiel et extrêmement varié, qui va de l’artisan à la grande multinationale. » Travaillant avec des artisans locaux (ébéniste, fabricant de haut-parleurs) Kirwan Lelievre assure le montage final avec un approvisionnement situé à120 km autour de Reims.

« Qu’est-ce qui vous différencie ? » interroge alors le jury présent : « Tout est fait à la main et l’innovation du monopavillon qui permet une meilleure diffusion du son. » « Et la capacité de production ? » poursuivent-ils.

« 10 paires par an, il va falloir se structurer pour en faire beaucoup plus », reconnaît le passionné. Innovact, l’incubateur du réseau Quest for change, soutenait Vermichel, une solution pour le traitement des déchets organiques, alimentaires.

« Au 1er janvier 2024, la loi va imposer à tous collectivités et entreprises, le trie à la source », rappelle Arnaud Bauer, fondateur de la start-up. « Vermichel est un service global car on met à disposition un composteur, équipement qui conserve les déchets organiques. On assure son entretien et son nettoyage tous les mois et tous les trois mois on vient le collecter. C’est facile, écologique et économique. »

Au niveau du fonctionnement, Vermichel est dans le local poubelle où on renverse les déchets. « Ensuite, ce sont les lombrics contenus dans l’équipement qui prennent le relai et assurent la diminution de 80% du contenu en quelques jours », précise Arnaud Bauer.

« Nous sommes rentables dès 2024 dans la Marne et les Ardennes, et, en 2028, c’est 20 millions de chiffre d’affaires et une marge supérieure à 40% », assène le jeune homme qui sort de Centrale Paris, aussi accompagné par un « ancien senior VP du groupe Veolia » sur la partie stratégie.

Gamerverse (soutenu par l’URCA) s’adresse aux gamers et permet à chacun de partager ses compétences. « Plus d’un joueur sur deux n’est pas satisfait des coéquipiers attribués dans les jeux en ligne durant ses parties. C’est pourquoi nous avons réfléchi à développer une application pour critériser les joueurs dont on aurait besoin pour développer sa pratique », développe William Pierquin.

Gamerverse s’adresse aux gamers professionnels en e-sport par exemple. « Nous nous adressons à un marché de 4,8 millions de pratiquants en France actuellement. La plateforme est gratuite mais grâce à un abonnement mensuel, le joueur peut bénéficier d’une meilleure visibilité et des éléments visuels exclusifs pour personnaliser son espace. »

Gamerverse s’adresse aussi aux marques afin de leur permettre de se présenter comme des acteurs incontournables de la pratique, « avec des abonnements de trois mois minium pour les partenaires ».

Gamerverse bénéficie actuellement d’une communauté de 14 000 personnes sur les réseaux sociaux. La CCI Marne Ardennes présentait quant à elle Performdata pour accompagner la transition data des entreprises, de toutes tailles.

Avec 10 ans d’expérience dans la comptabilité et la gestion, Edouard Savart a « souvent constaté le manque d’automatisation ».

Or « l’entreprise, si elle a problème dans un de ses indicateurs, va devoir creuser. C’est là qu’intervient Performdata qui accompagne ses clients dans leur automatisation et leur rapport aux données », explique Edouard Savart.

Deux offres sont proposées : « Dans le reporting, les données vont être collectées pour créer un reporting dynamique ». La seconde offre concerne la partie Excel, « qui va optimiser les fichiers, créer des programmes dédiés et maquetter sur mesure. »

La démarche de Performdata est « de faire gagner du temps » en développant des outils qui collectent des données hebdomadaires voire quotidiennes et d’apporter une « réelle autonomie au client ».

Le dernier pitcheur à se présenter était Kemal Aklan pour l’entreprise JK Home qui développe des maisons individuelles à ossatures métalliques, en acier galvanisé. « Une construction solide, rapidement assemblable, modulable et rapide. Nous sommes ouverts à tous types de clients souhaitant construire, de la construction ex-nihilo à l’extension ou l’élévation. »

JK Home propose des prestations allant de 1 300 euros du m2 à 1 800 euros avec finitions. L’objectif final reste celui de monter une usine. Kemal Aklan a déjà signé deux maisons sur Reims. « Les projets présentés avaient tous une valeur ajoutée », a insisté Sébastien Gressent, membre du jury et de BAMA.

Le prix coup de coeur a été attribué à Vermichel, « avec un aspect RSE qui vient télescoper un événement environnemental avec l’arrivée de cette législation. »