Degoisey robotise pour un nouveau modèle social

« Être acteur de la réindustrialisation, c’est être ancré sur son territoire, le faire savoir et en parler. Ici, ce n’est pas de l’industrie 4.0 mais 7.0, nous avons beaucoup d’avance. Des machines autonomes, voilà ce qu’est l’industrie d’aujourd’hui », annonce fièrement Laurent Allard, dirigeant de l’entreprise Degoisey. Chaque mois, 15 000 pièces sortent de l’usine à destination des clients ETI et grandes entreprises. « Notre entreprise d’usinage travaille avec les plus grands acteurs, Dassault, Airbus, Safran, Thalès…, directement ou indirectement. Ils viennent chercher de la précision, de la qualité et de la capacité ».

L’entreprise Degoisey innove ainsi depuis plus de vingt ans pour servir les industries de l’aéronautique civile ou militaire, du spatial et de la Défense. « 20 % de nos revenus proviennent de l’aéronautique, civile et surtout militaire ». Une position qui oblige à aller de l’avant pour préserver des avantages concurrentiels et maintenir le niveau de contrats pluriannuels. « Les trois quarts de notre activité sont contractualisés », citant, en exemple, un contrat à cinq ans qui représente au global un an de chiffre d’affaires de l’entreprise.

La politique d’investissement de Degoisey est claire et se résume à « pour faire 1 € de chiffre d’affaires, il faut investir 1 € ». Un adage qui fonctionne. L’entreprise connait une croissance constante avec un chiffre d’affaires passé d’un million d’euros, il y a une quinzaine d’années, à 7 millions d’euros cette année. « Les objectifs pour la fin de la décennie, c’est d’arriver à 10 millions d’euros. Nous réussissons à construire un écosystème qui fonctionne pas mal et qui finance en totalité notre croissance… Mais, difficilement, les coûts de déménagement ! »

Pour une industrie forte

Degoisey compte 50 collaborateurs. Pour atteindre ses objectifs à 2030, Laurent Allard prévoit le recrutement de 20 personnes en plus. L’entreprise forme en permanence cinq alternants, issus de l’IUT ou l’école d’ingénieur, dont un futur ingénieur du Corps des Mines de Saint-Étienne. « Nous sommes exigeants, nos collaborateurs le sont encore plus, ce qui nous permet d’être très agressifs sur nos marchés et de défendre nos positions et nos valeurs », poursuit le dirigeant.

Avec des ilots robotisés, cinq centres d’usinage autonomes 24 h / 24, Degoisey embarque dans sa production des systèmes de haute précision. Intelligence artificielle, jumelage numérique par mémorisation de data et technologies d’automatisation sont les clés de la réalisation des pièces de très haute précision. Ainsi, la réindustrialisation et la robotisation insufflent un nouveau dynamisme à l’entreprise, y compris sur l’emploi avec une moyenne d’âge de 30 ans en production. « Nous sommes pour l’épanouissement de nos collaborateurs ». Et d’ajouter, « nous voulons laisser des traces et préserver le sens qu’on veut donner dans notre entreprise, qu’il y ait de la cohésion sociale. Beaucoup d’entreprises n’ont pas attendu des lois pour verser aux salariés, dans le cadre de plan de participation et d’intéressement, des montants supérieurs à ceux que touche l’actionnaire ».

Pour sa nouvelle usine, Degoisey a investi 4 millions d’euros. « Il n’y a pas d’économie forte sans industrie forte, nous sommes tous des acteurs de cela, nous avons une mission à accomplir. Nous prenons des risques… mais qu’est-ce qu’on se fait plaisir ! »