De grands chantiers en cours pour l’expertise de Perrier

Elle a tout d’une grande. La société Perrier, basée à Rethel, a connu de nombreuses évolutions depuis ses un peu plus de 60 ans d’existence. Sa principale activité est la réparation d’ouvrages d’art avec pour objectif de prolonger leur durée de vie et ainsi éviter de les démolir et de devoir les reconstruire. « Nous intervenons aussi bien dans le milieu industriel que pour des donneurs d’ordre publics. On répond à des appels d’offres publics, émis par les départements, l’État, les communautés de communes ou les communes. Nous travaillons aussi dans le domaine des fondations profondes, comme les micropieux. Cela nous permet notamment d’intervenir sur des sinistres, par exemple lorsqu’il y a des affaissements de maisons. On fait alors des renforcements pour préserver les habitations et les bâtiments. Un ouvrage entretenu régulièrement coûte 9 fois moins cher à maintenir qu’à reconstruire complètement », indique Philippe Cossus, Directeur de Perrier. L’entreprise travaille également sur des infrastructures comme les stations d’épuration concernant le traitement d’eau potable et, dans une logique environnementale, utilise des bétons bas-carbone.

Plus de 1 000 ponts réparés dans les Ardennes

Depuis le lancement du Programme national PONTS, lancé en 2020, lors du Plan de Relance, (répondant à un rapport d’information du Sénat sur la situation des ponts en France et pointant la méconnaissance du patrimoine des communes en alertant sur les risques liés à un manque de surveillance et d’entretien) Perrier oeuvre beaucoup dans ce domaine. « On s’est rendu compte que de nombreux ouvrages, surtout les ponts communaux, étaient très abîmés, parfois même proches de l’état de ruine. Ce programme est piloté par le CEREMA (Climats & Territoires de Demain) – l’office public qui s’occupe de diagnostiquer les ouvrages. Ensuite, en fonction de l’état du pont, les communes peuvent bénéficier de subventions de l’État pour financer les réparations », fait-il savoir. Perrier n’a cependant pas attendu le lancement du programme PONTS pour rénover des ouvrages. « Cela fait une trentaine d’années que nous avons développé cette activité. On a réparé environ 1 000 ponts dans les Ardennes mais nous intervenons aussi dans les départements voisins comme l’Aisne, la Marne, et pour l’État sur le réseau autoroutier, notamment avec la SANEF. On peut intervenir sur des réparations ponctuelles ou aller jusqu’à la démolition et la reconstruction complète, selon l’état de l’ouvrage », précise Philippe Cossus.

Ouvrages d’art mais aussi hydrauliques et génie industriel

Récemment, l’entreprise est ainsi intervenue sur le pont franchissant le canal Aisne-Oise, à Bourg-et-Comin, dans l’Aisne, avec comme objectif de remplacer le pont existant, datant de 1948 et présentant une « fatigue structurelle grandissante ». Elle a construit de nouveaux appuis béton, mis en place une nouvelle structure métallique avec deux poutres maîtresses de 24,5 et 35 mètres chacune reliées par 14 entretoises métalliques et réalisé une étanchéité complète de l’ouvrage. Le chantier, d’un montant de 2,5 millions d’euros a duré six mois. Perrier intervient également pour la filière du Sucre, comme pour refaire entièrement un silo de Cristal Union à Bazancourt. « Nous avons renforcé plusieurs silos en béton datant du début du XXe siècle. Dans un cas, on a dû démolir entièrement le fût central d’un silo pour en reconstruire un neuf, en procédant à un chemisage complet en béton. On a mis en place un coffrage glissant pour couler le béton en continu sur 58 mètres de haut, jour et nuit. Le chantier a duré 10 mois, mobilisé 130 personnes et coûté environ 6 millions d’euros », détaille le Directeur. Avec un panel d’activités très large – Travaux spéciaux, fondations, béton projeté, renforcements carbone, ouvrages d’art, ouvrages hydrauliques – Perrier emploie 96 collaborateurs et réalise un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros.