Entreprises

Cristal Union déjà prête pour les 25 prochaines années

Agriculture. Alors que Cristal Union célèbre ses 25 ans, les assemblées générales de section sont l’occasion pour la coopérative de rappeler les raisons de son essor et celles de sa pérennité future.

Lecture 5 min
Photo de Didier Blanckaert
Le groupe coopératif célèbre ses 25 ans lors des assemblées générales de section comme ici pour la section de Sillery et de son président Didier Blanckaert (Crédits : BB)

À sa création en 2000, Cristal Union, comptait 3 000 adhérents pour 51000 hectares de betteraves, soit 14 % de la sole betteravière française, trois sucreries et 700 collaborateurs. « Vingt-cinq ans plus tard, la croissance du groupe est impressionnante », apprécie son président Olivier de Bohan, qui comptabilise « 9 000 adhérents, 175 000 hectares, soit 45% de la sole betteravière française, 9 sucreries en France et 2 000 collaborateurs ». En résumé, poursuit-il, « Cristal Union est devenue une référence dans son secteur ». Cette année, lors des assemblées générales annuelles de section, direction et conseil d’administration rappellent aux coopérateurs présents les raisons pour lesquelles la coopérative occupe désormais une place de leader. Evidemment, en matière agricole, les rendements sont primordiaux dans les résultats, en matière betteravière, le degré en sucre l’est tout autant. De ce côté-là, la campagne 2024-2025 a été meilleure que les conditions climatiques auraient pu le laisser penser, notamment au niveau de la section de Sillery (Marne).

« Les conditions climatiques et le déficit de luminosité ne nous laissaient pas penser que nous arriverions à de tels résultats. La zone Champagne a plutôt bien tiré son épingle du jeu en matière de richesse, car certaines régions ont été particulièrement malmenées en la matière dans l’Est de la région et au sud de Paris », souligne Didier Blanckaert, président de la section de Sillery. Le rendement moyen de 89 tonnes par hectare (contre 87 tonnes l’an dernier) est supérieur à la moyenne sur 5 ans. « Sillery finit en tête des sections de Cristal Union, mais aussi au niveau national. C’est une première dans toute son histoire et l’on peut s’en féliciter tous collectivement. Avec une grande humilité toutefois, au regard des difficultés rencontrées dans d’autres régions avec des richesses (en sucre, NDLR) parfois inférieures à 14,5 ».

137 jours, année record

Autre motif de satisfaction pour la coopérative en 2024 : la surface notifiée a avoisiné les 30 000 hectares, en hausse de 12%, c’est également une jolie performance. « Cela nous a conduits à vivre la plus longue campagne jamais réalisée sur Sillery, avec un record de 137 jours pour un volume travaillé de 2,35 millions de tonnes de betteraves ». Un véritable défi logistique qui a permis à la sucrerie marnaise de tourner à une cadence de 19 000 tonnes par jour. La performance saluée par Didier Blanckaert relève l’existence d’un outil industriel efficace, obtenu grâce à de nombreux investissements sur la productivité mais aussi sur la durabilité, de l’ordre de 100 millions d’euros par an. « 25 années ont été nécessaires pour arriver à un tel dispositif industriel qui, année après année, prouve toujours sa performance », souligne Pascal Hamon, directeur industriel. « Pendant les 25 prochaines années, bien évidemment on va continuer à extraire le sucre de la betterave, nous allons produire de l’alcool, fabriquer des produits déshydratés, mais nous allons devenir aussi des producteurs d’énergie sous toutes ses formes. Nous allons exploiter des installations de plus en plus complexes et Cristal Union, à ce moment-là, pourra compter sur ses compétences internes depuis ces niveaux d’opérateurs jusqu’à ces ingénieurs en passant par tous les services de l’entreprise pour appréhender les enjeux du futur ».

Ces enjeux, la coopérative les anticipe déjà et Xavier Astolfi, son directeur général, se prend même à les rêver à haute voix : « Je rêve à l’extraction du sucre sans recours à l’énergie fossile, je rêve à la captation du CO2 de fermentation pour produire les briques de base des biocarburants de demain, je rêve à la mise à disposition au plus grand nombre de l’eau extraite de la betterave, peut-être même commercialisée en eau naturelle, je rêve à l’utilisation de la pulpe de betteraves comme énergie primaire, je rêve à l’extraction des protéines végétales pour l’alimentation animale et humaine… » Et pour que ses rêves deviennent réalité, le directeur général peut compter sur le potentiel encore élevé de la betterave : « Tant que nous n’aurons pas utilisé tout ce que la betterave peut nous apporter il nous restera du travail pour les 25 prochaines années ».