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CREPI : Un réseau aux fortes valeurs

Réseau. Le CREPI (clubs régionaux d’entreprises partenaires de l’insertion) est né au niveau national il y a 30 ans. La création de son antenne rémoise date en revanche de 2019. Et en 5 ans, le nombre d’entreprises adhérentes est passé d’une dizaine à plus de 40.

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Photo de Lucie Blot
Lucie Blot est chargée de mission à l’antenne de Reims du CREPI. Les locaux sont situés dans la zone Farman. (Crédit : ND)

Réseau national créé en 1993 par Eiffage, le CREPI, association Loi 1901, a pour objet d’aider toute personne à trouver un emploi par le biais d’entreprises durablement engagées sur le territoire. « La création d’antennes dans l’Est (Metz, Nancy et Reims) répondait à un besoin des entreprises et du territoire. Notre objectif est de créer la rencontre entre des candidats à l’emploi et des recruteurs, en cassant les codes », explique Lucie Blot, chargée de mission à l’antenne rémoise du CREPI. « Ce qui nous rassemble, ce sont les valeurs impulsées par les dirigeants auprès de toutes leurs équipes. Quand une entreprise s’engage, il faut que l’ensemble des collaborateurs soient partie prenante, c’est très important. »

Car les profils recrutés par les entreprises, d’abord en stage, en alternance ou en CDD, sont, pour la plupart, des personnes éloignées de l’emploi depuis un certain temps et sans qualification. Le dirigeant qui choisit d’impliquer une personne dans un parcours d’insertion au sein de son entreprise se doit donc non seulement de faire confiance, mais aussi d’être à l’écoute et d’accompagner régulièrement.

Des entreprises fortement mobilisées

Afin de ne pas laisser le dirigeant seul dans ce parcours, le CREPI organise des rencontres entre chefs d’entreprise pour aborder des sujets transversaux et aider à l’instauration d’actions. « Ce collectif permet de donner des idées sur ce que l’on peut mettre en place, d’interroger aussi ses propres pratiques. »

L’implication des acteurs du territoire fait « boule de neige » car s’ils étaient une dizaine à la création de l’antenne rémoise en 2019, ils sont aujourd’hui plus de 40 à être officiellement membres. « Une centaine d’entreprises sont aussi partenaires de nos actions de manière ponctuelle », souligne Lucie Blot. Celles-ci sont d’ailleurs nombreuses et diversifiées. Le dispositif Rebonds tout d’abord. Il permet d’accompagner vers l’emploi un groupe exclusivement féminin, avec comme objectif de sensibiliser les acteurs du territoire à la parité mais aussi de déconstruire les stéréotypes sur les métiers « genrés ». Cette année, le dispositif a donné lieu à une exposition photographique. Le parrainage vers l’emploi est quant à lui un accompagnement privilégié entre une personne en recherche d’emploi et une personne issue de l’entreprise, qui va par exemple la coacher, sur le CV et l’attitude à adopter lors d’un entretien d’embauche.

De même, l’ambassadeur des métiers va livrer son parcours à un groupe d’une dizaine de personnes pour expliquer son activité. « Le but est d’améliorer la connaissance d’une entreprise ou d’un secteur. Nous l’avons fait par exemple chez Leroy-Merlin qui est une de nos entreprises adhérentes où les salariés ont témoigné de leur quotidien que cela soit en vente ou en conduite d’engin. Idem chez C’Mater, société spécialisée dans le recyclage des matériaux. »

Le CREPI agit aussi auprès des collégiens avec les cités éducatives, en promouvant les métiers et en sensibilisants les élèves aux codes de l’entreprises. « Nous travaillons avec deux collèges rémois, Trois Fontaines et Colbert, avec lesquels nous avons notamment effectué une visite de chantier grâce à l’entreprise Demathieu-Bard. » Cette dernière est en effet très impliquée au sein du CREPI grâce à Florent Haas, Directeur de l’agence Champagne et Directeur régional Est adjoint. « Nous avons créé des postes de coordinateur travaux locataires sur nos chantiers de rénovation énergétique. Pour cela, nous avons pris des jeunes en insertion et au final, après un accompagnement et une montée en compétences, l’un deux est devenu conducteur travaux chez nous. Un autre encadre maintenant les coordonnateurs », indique-t-il. « Le secteur du bâtiment est depuis longtemps sensibilisé à la question de l’insertion, en raison de la clause sociale, mobilisable dans les appels d’offres publics. »

En effet, lorsqu’un marché public comporte une clause sociale d’insertion, les entreprises répondant à l’appel d’offres ont l’obligation de faire appel à des personnes en insertion professionnelle. Mais si le secteur du bâtiment ou des travaux publics s’est saisi de la question, aujourd’hui, l’industrie, les services, le commerce ou la restauration s’y mettent petit à petit.

Grâce à la caravane de l’emploi − initiative menée en collaboration avec la Ville de Reims − qui mobilise une quarantaine de partenaires, entreprises et organismes liés à l’insertion, et qui sillonne et s’arrête au niveau des quartiers prioritaires de la ville, « il y a eu 25% de remise à l’emploi en 2023 », fait savoir Lucie Blot. Au niveau national, par le biais des actions du CREPI, « une personne sur deux arrive à retrouver un chemin vers l’emploi avec une solution professionnelle ».