Crédit Agricole : 2,2 milliards d’euros pour façonner les territoires
Finance. La caisse Champagne Bourgogne du Crédit Agricole en pleine forme pour accompagner les transitions et les investissements tant des entreprises que des particuliers.
« Quand on a bien semé, on a 80 % de la récolte de faite ». Pour Jean-Yves Remillet, l’adage s’applique au Crédit Agricole Champagne Bourgogne dont il est président. Avec une stratégie proche des besoins de familles, des agriculteurs et des territoires en général, la banque suit sa ligne de conduite, traversant les crises et défiant les concurrents en prônant le maintien de ses agences et sa proximité. La vision à 10 ans du Crédit Agricole Champagne Bourgogne passe donc par les investissements, avec la rénovation des 120 agences dont 100 le sont déjà, « cela montre que nous croyons en l’agence ».
Pour autant, le digital ne doit pas être délaissé avec 11 millions de clients qui utilisent l’application. « Nous voulons améliorer les services proposés en ligne aux clients comme la banque d’affaires agriculture et viticulture, la rénovation ou la banque des RH ». La banque, leader français de l’épargne salariale, souhaite donner des outils aux entreprises pour fidéliser ou attirer les compétences. « Et nous savons de quoi nous parlons : pour les besoins RH, à Troyes nous devons être 300 employés et à Dijon 500 ».
Son budget global de plus de 5 milliards d’euros fait du Crédit Agricole le troisième acteur tech européen. « À l’échelle régionale, nous développons un outil d’assistance pour répondre au mail du client en détectant le niveau d’urgence et proposant la réponse pour décharger les collaborateurs ». Face à l’accélération des modèles de banque, le CACB revendique son modèle et poursuit son développement, se fixant des objectifs de recrutement de 100 000 nouveaux clients et de multiplication des services en ligne.
Un résultat net de 91,6 millions d’euros
« L’économie ne va pas si mal », constate Emmanuel Vey, directeur général du Crédit Agricole Champagne Bourgogne (CACB). En dépit d’un contexte géopolitique incertain, du choc de la covid, de ses dépenses liées qui ne sont pas réglées et des crises multipliées qui s’enchaînent, certes, « le contexte est assez illisible et indéterminable. Chaque jour est une nouvelle découverte et l’environnement est le grand absent des sujets ».
Pourtant, à l’heure du bilan de l’activité 2024, la banque affiche un résultat net de 91,6 millions d’euros, « c’est satisfaisant, car nous sommes une banque coopérative et notre résultat nous le gardons », soit une manne de 2,2 milliards de fonds propres. Avec des ratios de solvabilité au-dessus de la règle, le CACB qui regroupe l’Aube, la Haute-Marne, l’Yonne et la Côte d’Or, qui compte près de 305 000 sociétaires et plus de 606 000 clients, entend bien rester leader et poursuivre son développement.
« La bonne maille, c’est la maille du territoire, pour les grandes transitions, c’est là qu’il y a des solutions », souligne Emmanuel Vey. La création de la filiale, CACB’Invest et son enveloppe de 250 millions d’euros doit ainsi soutenir les investissements liés aux grands enjeux de transition agricole, d’énergie avec la rénovation de l’habitat, de vieillissement de la population et de la santé. La banque est ainsi devenue actionnaire majoritaire d’Omédys, la startup troyenne de téléconsultation médicale de la Technopole de l’Aube. Elle lui a permis d’élargir son implantation en Côte d’Or et réfléchit au moyen d’élargir son maillage national. « La Technopole est une grande fierté à Troyes, nous allons y ouvrir un village CACB pour capitaliser sur les réseaux et accompagner les jeunes ». Et pas seulement dans la recherche, en 2024, le CACB a aussi permis l’installation de 200 jeunes agriculteurs, comme le précise Jean-Yves Remillet. « Nous créons des outils pour faciliter leur installation et sur les transmissions d’exploitations. Nous finançons toutes les agricultures, maraichage, production de fromage de chèvre ou grandes cultures ».
Soutien à l‘économie locale
Concernant la rénovation du patrimoine, François Tinel, président du CACB Immobilier a présenté la solution CACB Rénov. Elle intègre la gestion globale du projet tant administrative, financière qu’opérationnelle avec le choix d’artisans labellisés, sélectionnés pour réaliser les travaux. « Nous inspirons confiance et nous connaissons les artisans », un gage de sérieux face à la complexité des offres pour les travaux de rénovation de l’habitat.
La Caisse régionale s’appuie sur 36 territoires avec 84 caisses locales qui en constituent l’actionnariat. « Nos administrateurs sont des développeurs de territoires », précise Jean-Yves Remillet, président du CACB. « Ils ont déterminé les leviers d’attractivité pour mettre en place des actions autour de la santé, du vieillissement, de la jeunesse et de la transition agricole ». Au-delà du mécénat, il s’agit de créer des projets avec des acteurs du développement durable. Le CACB finance 30 % de l’économie locale sur les 4 départements avec plus de 14 milliards d’euros d’encours de crédit, dont 40 % dans l’Aube et 45 % en Haute-Marne. Pour le directeur général, « notre modèle, c’est l’humain et le territoire et nous réaffirmons cette stratégie pour 2026/2028, nous sommes leader et entendons bien le rester ».