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Coup d’accélérateur pour former au transport scolaire

Formation. L’Aube, département pilote pour la formation au transport scolaire. La Région Grand Est, France travail et les professionnels du transport de voyageurs élaborent un programme innovant.

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  • Photo des nouveaux conducteurs
    Les diplômés de l’AFTRAL prêts à prendre le volant de leur autocar après 400 h de formation au transport scolaire. (Crédit : MBPADIRAC)
  • Photo de Gérard Collard
    Gérard Collard (au centre) président de la Fédération nationale des transports de Voyageurs. (Crédit : MBPADIRAC)

Deux mois de formation pour prendre le volant d’un autocar. Le nouveau concept de formation des conducteurs de transport scolaire permet aux candidats d’avoir leur permis D et tous les acquis nécessaires pour démarrer en entreprise immédiatement. Un concept testé au Centre de formation AFTRAL de Torvilliers (Aube) par 11 candidats en recherche d’emploi ou reconversion professionnelle. Tous diplômés après 400 h en alternance au centre et en entreprise. Diplômés le vendredi, ils étaient attendus en entreprise le lundi.

Parce que le secteur du transport scolaire recrute. Dans l’Aube, 13 200 élèves sont véhiculés chaque jour vers leur établissement de la maternelle au lycée. « Nous manquons de conducteurs. Le renouvellement des générations doit se faire », explique Gérard Collard, président de la Fédération nationale des transports de voyageurs pour l’Aube (FNTV). L’organisation regroupe plus de 80 % des entreprises de transport au niveau national et 100 % dans l’Aube avec une flotte d’environ 200 autocars et une cinquantaine de véhicules de tourisme, soit 250 conducteurs.

« Le métier n’attire pas beaucoup les jeunes et pourtant le permis D a été ramené à 18 ans. Nous avons une moyenne d’âge de plus de 50 ans pour les conducteurs avec un fort turn-over et des défections notamment depuis la Covid. Nous devons former 25 à 30 conducteurs par an pour le département pour pouvoir renouveler le personnel et ne pas en manquer ».

Opérationnels plus rapidement

Si l’ouverture de 25 sections de CAP conducteur agent d’accueil en autobus et autocar en 2023 doit contribuer à combler le manque de personnel et attirer les jeunes, les contrats de professionnalisation nécessitent quant à eux des temps administratifs longs.

Cette nouvelle proposition se veut plus efficace avec un passage du permis plus rapide dès le début de la formation. Un programme pragmatique qui répond aux besoins des futurs conducteurs pour être opérationnels : utilisation des équipements, sécurité, réglementation, entretien, gestion des conflits, spécificités liées au transport d’enfants, contrats de travail… « Avec 16 000 postes en perspective en France, le secteur embauche. C’est un métier qui a du sens, c’est du service public et cela permet de lutter contre la fracture sociale », poursuit Anne-Gaëlle Simon, déléguée générale adjointe de la FNTV.

Avec un coût global de 140 k€ financés par France Travail (40 k€), la Région (60 k €) et les professionnels du transport, cette première formation qui fait figure de modèle, doit s’affiner. Il faut en tirer les leçons et ajuster les enseignements. Pour Evelyne Dubois, secrétaire générale de la Maison des transports et de la logistique de l’Aube, « c’est une formation sur mesure. Il faut se remettre au travail pour la prochaine édition et la pérenniser ». Une réussite basée sur l’implication des parties prenantes et notamment les professionnels du transport qui y voient une solution efficace pour attirer de nouvelles recrues.