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Commerce de proximité : Reims vante son attractivité

Commerce. Au 1er janvier 2025, Reims recensait 6 001 établissements commerciaux dont 2 824 commerces de proximité.

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« Le commerce de proximité n’est pas un vestige du passé, c’est l’avenir d’une ville plus humaine, plus sobre, plus solidaire ». À l’heure de présenter l’étude sur le commerce de proximité réalisée par l’Agence d’urbanisme de Reims et sa région, Arnaud Robinet ne masquait pas sa satisfaction de pouvoir dévoiler des chiffres positifs tant en termes de création d’entreprise qu’en matière de progression de l’emploi.

« Les résultats de cette nouvelle édition sont clairs, solides et porteurs d’espoir. Reims confirme plus que jamais sa dynamique commerciale à travers une croissance remarquable du nombre d’établissements, avec l’essor soutenu de l’entrepreneuriat local et avec une attractivité urbaine qui se confirme et s’affirme au fil des années », souligne le maire de Reims et président du Grand Reims. L’étude réalisée entre 2021 et 2025, basée sur les données de l’ACOSS (URSSAF) et de SIRENE (fichier INSEE qui recense les établissements actifs sur le territoire), ne concerne pas la santé financière des commerces, elle est plutôt un outil d’observation territoriale visant à apprécier la dynamique commerciale quartier par quartier et à éclairer sur les mutations en cours. Au 1er janvier 2025, Reims recensait donc 6 001 établissements commerciaux. Parmi eux, 2 824 étaient des commerces de proximité, un chiffre en progression de 17% depuis 2021. Cette croissance est d’ailleurs largement portée par l’essor d’entreprises individuelles qui représentent désormais 43% des établissements commerciaux. « Près de 70% des nouvelles implantations leur sont dues, notamment dans les secteurs de la coiffure, du bien-être, de la restauration, de la réparation automobile. Cela témoigne une énergie entrepreneuriale forte, plus souple, plus accessible et plus proche des habitants », analyse Arnaud Robinet.

Un faible taux de vacance

« Le tissu commercial est dominé par les cafés restaurants (34%) et ensuite par les services à caractère commercial : coiffure, soins, esthétisme, bien-être, etc. (33%). À eux deux, ces secteurs d’activité représentent deux-tiers du tissu de proximité », souligne Amel Benchernine, directrice adjointe de l’Agence d’urbanisme. La densité commerciale (taux d’équipement par habitant du commerce de proximité, soit le nombre de commerces de proximité pour 1000 habitants, NDLR) est elle aussi en progression sur le territoire. Sur le territoire, il est de 16 commerces pour 1 000 habitants en 2025. En 2021, ce taux était de 13 commerces pour 1 000 habitants. Ces quatre dernières années le nombre de commerces de proximité a progressé de 17%, soit 400 entités de plus.

« Près de la moitié de ces nouveaux commerces sont portés par des entreprises individuelles, un fait qui ne concerne pas uniquement Reims, mais la France entière », précise Amel Benchernine. Preuve de la bonne dynamique de son centre-ville, Reims enregistre une très faible vacance commerciale dans ce quartier, tous commerces confondus. Ce taux s’élève à 6,4% contre 11% au niveau national. Reims se situe alors au même niveau que Strasbourg (6,6%) et largement en-dessous du centre-ville de Metz (15,5%), d’Amiens (12,3%) ou de Nancy (10,5 %). Quant aux conséquences supposées des lourds travaux de la voie des Sacres qui ont débuté en septembre 2024, ils ne semblent pas affecter la dynamique commerciale, selon Arnaud Robinet : « 14 commerces ont été créés ou repris sur le secteur depuis le début des travaux ».

Sur le plan de l’emploi, « la tendance est positive », poursuit le maire. Le commerce rémois représente 17 540 salariés, soit 31% de l’emploi salarié privé local. Le commerce de proximité emploie 8 730 personnes (15% de l’emploi privé). Parmi ces emplois, une grande part est occupée par ceux liés aux établissements de restauration qui en concentrent 38%. Puis viennent les services 25%, les commerces alimentaires et les commerces à prédominance alimentaire (13% des emplois chacun), puis les commerces non alimentaires (11%).

911 emplois créés

911 emplois ont été créés par le commerce de proximité entre 2021 et 2025 soit + 12 %, une progression supérieure à la moyenne régionale et nationale. Un bilan sur lequel le maire invite à rester « lucide » rappelant que l’année 2021 était une année de creux, notamment dans la restauration qui était alors encore frappée par les effets de la crise sanitaire. Si des emplois ont été créés sur les quatre dernières années, d’autres ont disparu dans le même temps. « Les principales baisses qu’on observe sont structurelles. Ça concerne les services postaux et bancaires. C’est quelque chose qui s’observe au niveau national. Il y a effectivement beaucoup moins d’entités et de structures bancaires et postales qui se développent sur le territoire », souligne la directrice adjointe de l’Agence d’urbanisme.

Pour cette dernière, la dynamique du commerce de proximité à Reims, s’explique par l’essor du tourisme, qui accompagne le développement de la restauration notamment. « Nous avons également la forte présence d’étudiants à ne pas oublier : un habitant sur cinq est un étudiant sur le territoire de Reims ». Sans oublier l’aménagement commercial très encadré dans le cadre du schéma de cohérence territoriale. Ainsi, le SCOT de 2016 interdisait déjà la création de nouvelles zones d’envergure métropolitaine et le SCOT qui vient d’être révisé en mars 2025 a réaffirmé cette volonté. « L’idée n’est pas de freiner le développement, mais étant donné que la densité commerciale est très correcte il s’agit d’éviter de déstabiliser et de déséquilibrer l’appareil commercial qui aujourd’hui fonctionne bien ». D’ailleurs, pour le maire, ces résultats sont à la fois « le fruit des politiques volontaristes menées depuis plusieurs années : animation décentralisées, soutien à l’implantation, attractivité renforcée… » mais aussi d’une certaine « vision urbaine », souligne-t-il : « Celle d’une ville des courtes distances où chaque quartier offre des services essentiels à la vie quotidienne et où le commerce de proximité est un levier de cohésion sociale, d’équité territoriale et de résilience économique ».