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Chantier novateur basé sur le réemploi pour Reims habitat

Bâtiment. Le bailleur social Reims habitat met en oeuvre, depuis février 2024, un chantier utilisant jusqu’à 50% de matériaux issus du réemploi.

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Lauréat du Fonds Friches du programme « France relance » de l'État
Ce programme de renouvellement urbain s’étend sur une ancienne friche d’un garage automobile de 600 m2. Il est lauréat du Fonds Friches du programme « France relance » de l’État. (Crédits : ND)

C’est la deuxième visite de chantier que le bailleur social, Reims habitat organisait pour son chantier Croix Saint Marc à Reims, avec comme objectif de montrer l’avancée de ce projet pas comme les autres. Par son emplacement contraint d’abord, le chantier prenant place entre des habitations déjà existantes, avec plusieurs murs mitoyens. Par son exécution ensuite, cette opération de 10 logements utilisant 10% de matériaux de gros oeuvre en réemploi ainsi que 30% des équipements et 90 % pour les équipements sanitaires (garde-corps notamment). Une place importante accordée à l’économie circulaire donc. « Ce projet a été pour nous un véritable laboratoire. C’est une opportunité de mieux connaître et maîtriser le réemploi, qui est une volonté forte de Reims habitat », signale Juliette Lefeu, Directrice Générale. « Cela s’inscrit aussi dans la stratégie bas carbone portée par la communauté urbaine – mais qui est également dans notre ADN – avec cette volonté de rester pionnière dans les nouvelles technologies et les nouvelles pratiques. »

600 m2 d’emprise foncière

Ce chantier, sur une ancienne friche d’un garage automobile de 600 m2, a également la particularité d’être « en Z », avec une configuration des espaces hors-normes. « Ce projet a la spécificité d’avoir des volumes imbriqués les uns dans les autres, ce qui nous a obligé à aller chercher quelque chose de différent », précise Marion Monique, chef de projet chez Reims habitat. Une particularité qui saute aux yeux sitôt les portes du chantier franchies, avec d’un côté, un espace en fond de cour, de l’autre un grand bâtiment élevé sur plusieurs étages, et, au milieu, un espace recouvert d’une immense charpente métallique, typique d’anciens hangars industriels. « Faire du neuf avec de l’ancien a été notre leitmotiv », confie Philippe Zulaica, architecte pour le cabinet Haïku architecture.

« Beaucoup de matériaux utilisés sont biosourcés, 50% en bois biosourcés pour la partie isolation. Nous réutilisons la grande charpente métallique ainsi que la dalle béton et le puisard en dessous. Pour l’édification de certains murs, ce sont des briques d’autres chantiers de déconstruction qui sont utilisées. Enfin, nous valorisons des déchets du monde du bâtiment comme des chutes de PVC. En matière d’énergie également, nous avons innové avec des panneaux photovoltaïques en autoconsommation, des ballons thermodynamiques, des systèmes de valorisation des eaux pluviales ainsi qu’une limitation intelligente de la consommation d’eau. Ce programme respectera ainsi la RE2020 en vigueur, seuil 2025. »

10 logements originaux

Photo de Vincent Verstraete, Philippe Zulaica et Arnaud Robinet
Vincent Verstraete, Président de Reims habitat et Adjoint au Maire de Reims délégué aux Finances, Philippe Zulaica, architecte pour le cabinet Haïku architecture et Arnaud Robinet, Maire de Reims, découvrent les panneaux de fibres de bois utilisés pour l’isolation des appartements. (Crédits : ND)

Le cabinet s’est attaché à réaliser des logements originaux : une maison en quadriplex, deux maisons individuelles ainsi que sept logements dont deux duplex composent ainsi le projet. « Ce travail a été concret, local, avec des matériaux issus notamment de la déconstruction du secteur Europe Pommery, dans le cadre du programme de renouvellement urbain », indique pour sa part Vincent Verstraete, Président de Reims habitat et Adjoint au Maire de Reims délégué aux Finances. « C’est grâce à cette démarche que nous avons pu récupérer des menuiseries extérieures, des briques, et bien d’autres éléments, leur offrant ainsi une deuxième vie, tout en réduisant notre empreinte carbone », poursuit-il, annonçant que ces logements seront accessibles à tous types de familles, celles aux revenus modestes mais aussi à celle faisant partie de la classe moyenne. « Au-delà de ses qualités architecturales et fonctionnelles, cette opération et ses logements sont des marqueurs forts de la reconstitution de la ville sur elle-même », souligne Arnaud Robinet, Maire de Reims. Ce programme réalisé par Reims habitat en collaboration par le Groupement Picard / Haïku, avec INGEBA, T3E et SYNAPSE devrait être achevé pour la fin d’année 2025. Il aura nécessité un investissement de 2,6 millions d’euros avec des financements de la Banque des Territoires, du Fonds Friches et de l’ANRU ainsi qu’un accès à des prêts bonifiés accordés par Action logement.