Changement de direction à la tête de Métal Blanc
Industrie. Passation de pouvoirs chez le spécialiste ardennais du recyclage de batteries usagées au plomb. Julien Baillon assure le relais de Christophe Crespin, en poste depuis 17 ans comme Pdg et actionnaire.
Après plus de 15 ans à la tête de Métal Blanc, l’heure est venue de passer la main pour Christophe Crespin qui passe actuellement ses dernières semaines au sein l’entreprise de Bourg-Fidèle en assistant Julien Baillon et Alain Languillat qui ont d’ores et déjà repris la main en tant que directeur général et directeur administratif et financier.
« Tous les marqueurs étaient alignés pour concrétiser cette opération de rachat mûrement réfléchie et officialisée en début d’année 2024. Ce changement s’est donc passé dans les meilleures conditions », se réjouit le dirigeant qui avait acquis cette PME en 2007. En reprenant le centre indépendant de traitement et de valorisation des déchets ardennais avec le soutien de partenaires et d’anciens cadres de Métal Blanc, Julien Baillon a choisi de se lancer un nouveau défi. Fort d’une expérience riche dans l’industrie, il est vite apparu comme l’homme de la situation par les cédants de l’affaire.
Ingénieur chimiste, le nouvel actionnaire majoritaire, âgé de 43 ans, a vite intégré le monde de l’entreprise. Après avoir été responsable de laboratoire et QHSE, il est devenu dès l’âge de 29 ans le patron d’Eco Huile, une société de régénération d’huiles de moteurs usagés. Il a ensuite gravi grâce à son professionnalisme et son dynamisme tous les échelons le conduisant à la direction générale d’Aurea, groupe français de regroupement de PME dédiées à l’économie circulaire et comptant quinze filiales.
Dix actionnaires
En début d’année 2024, Julien Baillon, séduit par le savoir-faire de la seule société française à maîtriser l’ensemble de la chaîne de recyclage du plomb, a voulu vivre une nouvelle aventure en devenant directeur général de Métal Blanc. Pour opérer ce changement, il est accompagné de différents acteurs dont le fonds d’investissement français Axio Environnement, (la holding de Renaud Bourson, le fils du fondateur de l’entreprise et ancien actionnaire majoritaire) et Christophe Crespin, le dirigeant sortant et de plusieurs managers de Métal Blanc.
La Caisse d’Epargne Grand Est, la Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne et deux banques du groupe BPCE sont intervenues financièrement pour boucler l’opération à hauteur de 50 % du montant total d’une transaction ayant pris la forme d’un BimBo (Buy-in-Management Buy out). La répartition des parts dans la nouvelle structure mise en place comprend plusieurs actionnaires arrivants ou d’anciens cadres. Le consortium ainsi créé va assurer la pérennité du site classé Seveso seuil haut, statut qui entraîne des contraintes administratives.
Recycleur et producteur de plomb
Créée en 1947 à Paris, la société Métal Blanc s’est implantée à Bourg-Fidèle en 1968 sur une friche industrielle avant de devenir experte en recyclage de plomb à partir de 1975. En étant à la fois recycleur de vieilles batteries au plomb de voitures, camions, motos et chariots élévateurs et de tout ce qui contient du plomb, « nos matières premières », et productrice de plomb, d’alliages de plomb et plomb-étain, la PME du Plateau de Rocroi exerce ainsi deux métiers.
Employant une cinquantaine de salariés, Métal Blanc produit annuellement 25 000 tonnes de plomb dont 85 % sont destinées à l’export. « Agréé sur le London Metal Exchange (LME), qui est la bourse mondiale des métaux, nous sortons des plombs de haute pureté (à plus de 99%). Ce qui veut dire que la qualité de notre petite fonderie ardennaise est reconnue mondialement », souligne avec fierté Christophe Crespin.
L’ancien dirigeant se refuse à donner un chiffre d’affaires « parce que cela dépend des cours des matières premières qui font souvent du yo-yo. Et selon la conjoncture, nous pouvons réaliser un chiffre d’affaires qui varie de 40 à 55 millions d’euros ».