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Cession-reprise, mode d’emploi

Association. Depuis plus de 30 ans, l’association CRA (cédants et repreneurs d’affaires) met en relation les cédants et les repreneurs d’entreprises dans leurs projets respectifs.

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Photo de Jacques Barangé et Régis Brouillon
Jacques Barangé, délégué CRA sur le secteur d’Epernay et Régis Brouillon, délégué marnais du CRA. (Crédit : BB)

Un enjeu de taille à une époque où de plus en plus de chefs d’entreprises s’apprêtent à atteindre l’âge de la retraite (un dirigeant de PME sur cinq est âgé de plus de 60 ans) sans pour autant disposer de solution de reprise de leur affaire.

« Céder sa société c’est aussi préparer sa retraite, appréhender et considérer toutes les questions qui en découlent », explique Régis Brouillon, délégué marnais du CRA. Mais face à l’absence de repreneur au sein de leur famille, les dirigeants se trouvent parfois désemparés. « Aujourd’hui, de nombreux enfants mènent leur carrière en dehors de l’entreprise, voire parfois à l’étranger pendant une longue période et ils n’ont pas forcément envie de tout quitter pour reprendre l’affaire familiale », souligne Jacques Barangé, délégué CRA sur le secteur d’Epernay.

Des conditions qui retardent le départ en retraite des dirigeants, d’autant que ces derniers ne font pas toujours savoir qu’ils souhaitent céder leur société. D’où l’intérêt de se rapprocher de l’association CRA, dont les bénévoles, souvent des chefs d’entreprises à la retraite, interviennent majoritairement auprès de TPE et de PME.

« Nous faisons surtout bénéficier nos adhérents de notre expérience et nous les mettons en relation », poursuit Régis Brouillon. L’association présente des annonces d’affaires à céder sur son site www.cra-asso.org consultable par le grand public. Les repreneurs éventuels, adhérents au CRA (individuels ou sociétés) peuvent demander à avoir accès aux dossiers qui les intéressent.

Mise en relation

« Les dossiers établis par les délégués CRA avec les cédants indiquent l’état de sa société, la structuration de l’entreprise, ses derniers bilans, etc. », souligne Jacques Barangé. Si un dossier suscite l’intérêt d’un repreneur, il peut demander à rencontrer le cédant avec l’accord de ce dernier. Après avoir mis en relation les cédants et les repreneurs potentiels, leur mission accomplie, les bénévoles du CRA s’effacent et cèdent la place aux experts désignés par les deux parties (avocats, banquiers, experts-comptables…) qui assurent ensuite la conclusion de l’affaire en cas d’accord.

« Une bonne transmission a plus de chance d’aboutir quand il y a une synergie qui s’opère entre le cédant et le repreneur lors de leur rencontre », rappelle Jacques Barangé. Surtout, le secret d’une transmission réussie réside dans sa préparation, notamment du côté du cédant. Une préparation psychologique, patrimoniale et en matière d’organisation de l’entreprise, qui peut facilement prendre 18 mois.

Du côté du repreneur aussi, le processus peut prendre du temps, du ciblage du type de société à reprendre en passant par l’étude du savoir-faire et des capacités financières. Autrement dit, des deux côtés, le succès repose en grande partie sur un mot d’ordre : l’anticipation.