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CAP SAM BP : 105 emplois en péril

Artisanat. Mauvaise nouvelle pour l’économie carolomacérienne, l’entreprise CAP SAM BP va déposer son bilan. Une procédure qui soulève l’inquiétude chez les 105 salariés d’une PME emblématique qui n’a pas été en mesure de passer du stade artisanal à industriel.

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Photo de Romain Dubal
Romain Dubal, directeur du site de production depuis un an et demi, a pourtant tout fait pour redonner de la compétitivité à la SAM. (Crédits : PR)

C’est la conséquence directe de la baisse importante de la construction de logements neufs mais aussi la résultante d’un manque d’investissements significatif depuis la reprise de l’entreprise par Oxxo Evolution. Spécialisé dans la fabrication et la pose de fenêtres et coulissants en PVC, aluminium et en bois mais aussi de portes d’entrée, de volets roulants et de portails pour les professionnels de la promotion immobilière, CAP SAM Bois Plastique, fortement endetté, est en état de cessation de paiement. L’entreprise carolomacérienne pourrait bien être mise en redressement ou en liquidation judiciaire dans les jours qui viennent par le tribunal de commerce de Paris.

Telle est la teneur de l’annonce faite aux 105 salariés, le 5 mars, lors d’un comité social et économique.

Virage Râté De L’industrialisation Et De L’automatisation

Implantée depuis 1834 dans le quartier des Forges Saint-Charles, la Société Ardennaise de Menuiserie connait une baisse progressive de son chiffre d’affaires, passé de 25 millions d’euros en 2023 à 17 millions d’euros en 2024 pour une prévision de 8 à 9 millions d’euros en 2025.

Romain Dubal, directeur du site depuis un an et demi s’est pourtant attelé à restructurer cette PME. En améliorant son efficiene, en changeant l’organisation globale du travail, en réduisant l’effectif d’une quinzaine de personnes, en ne remplaçant pas les départs en retraite et en se rapprochant aussi des bailleurs sociaux locaux (Habitat 08 et Espace Habitat) et même marnais (Plurial) pour diversifier l’activité de la SAM. Ou en oeuvrant pour obtenir la certification de la menuiserie afin de répondre à de nouveaux appels d’offre. Mais le mal était déjà trop profond.

Aujourd’hui, CAP SAM BP, filiale de CAP Group qui englobe aussi CAP Champenois dans la Marne et CAP Isoplast à Harfleur, souffre à la fois d’un manque de travail mais aussi de compétitivité vis-à-vis de la concurrence. De plus, sur ses marchés habituels en Ile-de-France CAP SAM BP a enregistré une baisse importante de ses sorties de menuiseries, notamment à cause du déclin des opérations immobilières. « Alors que l’on sortait il y a quelques mois entre 35 et 40 menuiseries en bois et 40 à 50 en PVC par jour, nous sommes tombés à 50 par semaine... Aujourd’hui, notre structure est devenue surdimensionnée par rapport à son chiffre d’affaires », déplore Romain Dubal.

En Quête D’un Repreneur Pour Préserver L’activité

Au vu des dettes de l’unité carolomacérienne, de sa position très critique envers sa clientèle et de l’ancien passif de l’entreprise, Oxxo Evolution qui appartient depuis 2013 au groupe algérien Cévital, a donc dû se résoudre à faire une déclaration de cessation de paiements auprès du tribunal de commerce de Paris.

Boris Ravignon se dit prêt à soutenir toute tentative de sauvetage de l’usine emblématique, dont les bâtiments ont été rachetés par Ardenne Métropole. Si un repreneur se faisait connaître pour remettre en route l’activité, seulement une trentaine d’emplois pourraient être préservés sur place dans les services de support chargés de faires les études et les devis ainsi que l’entretien du site.

Actuellement, CAP SAM BP emploie encore 105 salariés dont cinq apprentis et 13 poseurs, techniciens SAV et managers de production.