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Cabaret Vert : bien plus qu’un festival

Territoire. La 19e édition du Cabaret Vert se déroulera du 14 au 17 août 2025 à Charleville-Mézières sur un site en pleine mutation.

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Photo Cabaret Vert
Le festival a accueilli plus de 100 000 spectateurs en 2024. (Crédits : BB)

Pour continuer à rayonner sur son territoire et au-delà, le Cabaret Vert peut compter sur plus de 600 partenaires qui contribuent grandement à alimenter son budget mais aussi à s’inscrire dans l’organisation de l’événement grâce à des contributions en nature. « Ce nombre de partenaires est exceptionnel, ça n’existe pas ailleurs en France », rappelle Julien Sauvage, le directeur du Cabaret Vert. « Nous sommes convaincus des retombées économiques grâce à deux études réalisées par la CCI qui ont démontré que pour 1 euro de fonds publics engagés dans le Cabaret Vert, les retombées pour le territoire s’élevaient à plus de 11 euros », rappelle Julien Sauvage. Ces études datant déjà de quelques années et le festival ayant beaucoup évolué lors de ses dernières éditions, le maire de Charleville et Président d’Ardenne Métropole Boris Ravignon a d’ailleurs relancé une nouvelle étude qui sera réalisée prochainement pour actualiser ces données.

Sur un budget de 12 millions d’euros, les organisateurs peuvent compter sur 2,4 millions d’euros de fonds privés et 400 000 euros de fonds publics, le reste étant composé d’autofinancement. Une stratégie défendue depuis les débuts du festival en 2005 et totalement assumée par Julien Sauvage : « Le fait de ne pas faire appel aux fonds publics, nous le considérons comme un élément plutôt positif dans le contexte actuel ».

Au-delà du festival en lui-même, l’association Flap, qui est la structure organisatrice de l’événement, multiplie les initiatives dans un objectif de calendrier bien plus étalé que celui ouvert au grand public pendant les quatre jours du Cabaret Vert « Plus qu’une association culturelle, le Cabaret Vert s’est toujours revendiqué comme un acteur du développement local ». Parmi ces projets figure la création d’un atelier bois partagé, inauguré en mars dernier au coeur du site. Initialement destiné à accompagner les équipes du Cabaret Vert dans la conception et la fabrication d’éléments de décor et de scénographie du festival, celui-ci s’étend sur 1500 m2 et a vocation à être partagé avec la population locale. « Le projet d’atelier baptisé La Halle, a été soutenu par le plan France Relance et a été doté de matériel qui va bien au-delà de nos besoins qui couvrent trois mois de l’année. Alors nous jouons collectif et nous proposons aux particuliers, entreprises, artisans, artistes… de pouvoir louer et utiliser des machines professionnelles pour travailler le bois », souligne Julien Sauvage qui souhaite donc mettre cet investissement de 800 000 euros au service du territoire. « Ça n’est pas la première initiative de ce genre que nous menons. Par exemple, au moins une fois par semaine, nous avons du matériel qui sort de nos locaux en quasi-gratuité ». Par ailleurs, au-delà des prêts et de la location, des formations diplômantes seront réalisées sur le site de La Halle à la rentrée de septembre 2025, en partenariat avec le BTP-CFA Ardennes de Poix-Terron.

Décarbonation et réhabilitation

L’atelier bois se situe au coeur d’un projet lui-même bien plus vaste, celui de la réhabilitation de l’ancienne usine de La Macérienne pour en faire un haut lieu de la vie économique, touristique, culturelle et durable. Bar, restaurant, hostel, brasserie, ateliers de réparation de vélos, commerces, lieu de diffusion culturelle… sont prévus au niveau des bâtiments ainsi que la réhabilitation d’une quinzaine d’hectares pour en faire un parc urbain.

Un projet qui est aussi axé sur la décarbonation, fil conducteur du développement de la Macérienne et du Cabaret Vert. Après les mobilités et la restauration, c’est la partie énergétique, avec la Ville et Enedis qui est en cours de mutation. « L’idée est de supprimer, d’ici 2030, la totalité des groupes électrogènes sur le site, avec pour objectif de consommer 100% d’énergie renouvelable », souligne Julien Sauvage.

Entre 6 et 8 M€ seront alors investis sur La Macérienne, que ce soit pour la centre électrique ou les panneaux photovoltaïques pour rendre le site autonome à 95% d’ici 2030 et faire profiter le tissu local de l’énergie produite par les installations du site pendant toute l’année via une boucle d’autoconsommation.

Et pour associer les habitants et les entreprises locales au développement du festival tout en lui permettant de solidifier son budget notamment en termes de fonds propres, Julien Sauvage et ses équipes testent une nouvelle idée : « Nous réfléchissons à ouvrir la propriété du festival à des entreprises ou à des particuliers sur le modèle des "socios" (sorte de supporters-actionnaires des clubs de football espagnols, NDLR ) », explique le directeur qui prévoit une phase de test pour vérifier la faisabilité juridique du modèle En attendant, le festival du Cabaret Vert prépare sa 19e édition qui se déroulera du 14 au 17 août prochain dans le coeur battant des Ardennes.