Bougies Marsault, une histoire de famille
Artisanat. Les deux jeunes entrepreneurs basés à Hautvillers viennent d’être labellisés Made in Marne par le Département.
Marie et Marceau Bardout sont frère et soeur. Fin 2019, alors qu’ils abordent leur entrée dans la vie active à l’issue de leurs études, ils se lancent dans la fabrication de bougies artisanales. « Au départ nous avions envie de créer quelque chose ensemble, en parallèle de nos activités professionnelles », se souvient Marie, l’aînée, qui a suivi un cursus Cesem franco-mexicain chez Neoma, puis une spécialisation en vins et spiritueux à Dijon. Après avoir envisagé de créer de tee-shirts, les deux jeunes Rémois ont l’idée de faire des bougies à partir de bouteilles de champagne récupérées. De l’« up-cycling » (ou « recyclage vers le haut », soit une action de récupérer des matériaux ou des produits dont on n’a plus l’usage afin de les transformer en matériaux ou produits de qualité ou d’utilité supérieure, ndlr) de bouteilles de champagne.
« En juin, grâce au bouche à oreille, une boutique nous a contacté pour vendre nos bougies. Nous en avons livré dix et elles sont parties en une semaine »
« Nous avons la chance de pouvoir récupérer des bouteilles en grande quantité dans la région, alors qu’elles étaient destinées à la casse ou au recyclage ». L’idée prend peu à peu forme dans l’esprit de Marie et Marceau et connaît un coup d’accélérateur à la faveur du confinement, dès mars 2020. Coincés chez eux, les deux jeunes gens investissent 500 euros pour démarrer et se consacrent corps et âme à leur projet. « Au départ, nous ne savions pas comment faire les bougies, nous avons appris grâce à des sites et à des tutos sur internet », rappelle Marceau, qui a aussi commencé à découper les bouteilles grâce à un choc thermique et à les poncer à la main.
Quant à la bougie, elle est réalisée au bain-marie dans la cuisine familiale et fait l’objet de nombreux essais avant d’obtenir une recette satisfaisante. Un travail de titan qui les occupe sept jours sur sept mais qui les fait progresser très rapidement. « En juin, grâce au bouche à oreille, une boutique nous a contacté pour vendre nos bougies. Nous en avons livré dix et elles sont parties en une semaine », rappelle Marie. La société Marsault est créée et les choses s’accélèrent. À l’approche de Noël, un premier gros client passe une commande de 200 bougies. Pour faire face à ce surcroit d’activité et la famille et les amis, viennent donner un coup de main pendant plusieurs jours pour les aider à honorer leur engagement, bien aidés en cela par leur maman Christelle, chargée de la confection des pochons.
Une diffusion progressive
À la suite de ce succès et des ventes qui décollent dans les cinq boutiques rémoises où ils sont référencés, l’année 2021 est donc celle de l’accélération pour Marie et Marceau, qui ont respectivement 25 et 23 ans. « Nous avons réussi à gagner un peu d’argent que nous avons immédiatement réinvesti dans notre outil de production », précise Marceau, qui a consacré près de 20 000 euros à l’achat d’une machine de découpe et d’une ponceuse pour transformer les bouteilles en bougies ou en vases. Les deux entrepreneurs font également appel à un « nez » pour élaborer leur gamme de parfums. En parallèle, ils peaufinent leur recette pour trouver le meilleur équilibre entre cire de soja sans OGM, huile de coco et parfum et réaliser une bougie régulière, qui offre la meilleure combustion possible.
« Pour la mèche, nous avons opté pour le bois d’érable non traité qui ne crépite pas et offre une excellente diffusion du parfum », souligne Marie, ponctuant la démarche éco-responsable de leur entreprise. Transformée en SAS, cette dernière a déjà produit près de 3 000 bougies proposées en trois formats et déclinées en trois senteurs (Côte des Blancs, Montagne de Reims et la Champenoise) ainsi que des vases, pour une clientèle champenoise pour le moment. « Nous avons beaucoup de maisons de champagne parmi nos clients mais nous ciblons aussi les entreprises, notamment pour les cadeaux clients et de fin d’année », note Marceau. « Après Reims nous allons nous faire distribuer sur Epernay et la Champagne-Ardenne. L’étape suivante sera Paris... »