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Avis favorable accordé à Forgex France pour la reprise des usines Walor dans les Ardennes

Industrie. Le tribunal de commerce de Sedan a émis un avis favorable, le 21 novembre, à la reprise des deux usines Walor à Bogny-sur-Meuse et Vouziers par le groupe Forgex-France qui succède au fonds d’investissement allemand Mutares.

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Photo de l'usine de Walor à Vouziers
L’usine Walor à Vouziers. (Crédit : PR)

Placées toutes les deux en redressement judiciaire, les usines Walor de Bogny-Sur-Meuse et Vouziers qui font encore travailler 121 et 77 salariés sur leur site respectif vont être acquises en début de semaine par le groupe Forgex-France.

Sous la conduite de son président, Hugh Aiken, actionnaire principal majoritaire du fonds d’investissement Forgex Goup, l’acquéreur coiffe actuellement deux unités de production en France rassemblant 214 personnes à Monthermé et l’autre basée à Nogent, en Haute-Marne. Cet ensemble industriel qui a réalisé un chiffre d’affaires de 47 M€ en 2023 s’était positionné en présentant une offre de reprise le 27 octobre.

Néanmoins, ce projet se traduira par la suppression de 97 emplois. L’acheteur conservant 53 emplois dans la vallée de la Meuse et 48 personnes dans le sud des Ardennes, ce qui préserve 101 emplois dans les Ardennes. Concernant le plan social et économique mis en place par Walor International, les 97 futurs licenciés toucheront une indemnité supra légale de 7 000 euros et bénéficieront d’un accompagnement de 2 000 euros par salarié pour accéder à une formation et être soutenu dans une création d’entreprise en plus des 1 500 euros à recevoir des AGS.

« Une offre bien sûr insuffisante mais qui a le mérite d’exister », concèdent Fabien Pinçon, délégué CGT à Bogny-sur-Meuse, et Xavier Médeau, avocat des salariés en évoquant cette offre de reprise et le PSE.

Trois millions d’euros d’investissements sur les deux sites

À l’avenir, Walor Bogny continuera de forger des bielles automobiles avec un chiffre d’affaires prévisionnel de 15,8 M€ de chiffre d’affaires plus une enveloppe financière de 2, 5 M€ pour se diversifier dans des pièces de liaison. Alors que l’unité vouzinoise en plus de l’usinage de ces mêmes bielles, de la fabrication de boîtiers différentiels pour BMW et de collecteurs pour Stellantis ajoutera à ces activités un chiffre d’affaires prévisionnel de 500 000 euros en 2025, dans la finition de petites séries de pièces que Forgex-France faisait jusqu’alors sous-traiter.

« Notre souhait, qui est purement industriel, est de faire profiter ces deux outils de production d’une synergie avec notre groupe en les aidant à remonter vers le haut. Nous sommes conscients de la prise de risques mais nous voulons redonner de l’activité à ces deux sites pour les rendre rentables tout en profitant par là-même d’une compétence qui nous manque au niveau de la robotisation et de la maîtrise des hautes cadences car nous avons des difficultés à produire des pièces en quantité suffisantes pour nos clients », souligne Sébastien Lhote, Directeur général de Forgex France. À travers cette opération, Forgex-France entend grâce à un investissement de trois millions d’euros « préserver son activité métallurgique, ses compétences, des emplois et le savoir-faire dans les Ardennes. »

Forgex-France s’est assurée de disposer dès son entrée en production de l’existence d’un parc matière suffisant pour assurer la continuité de la production et éviter tout retard et défaut de livraison. En 2010, Forgex-France en rachetant l’usine Raguet à Monthermé avait contribué à sa transformation en maintenant 50 employés et en réalisant de gros investissements. Et après avoir connu des années difficiles, ce site a développé son business sous le nom de Forgex.