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Avec sa troisième manufacture, Hermès réaffirme son attachement ardennais

Luxe. Une troisième manufacture Hermès va ouvrir à Charleville-Mézières ainsi qu’un atelier de réparation de sacs à Bogny-sur-Meuse.

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Photo de Hermes qui pose la première pierre
La manufacture carolomacérienne, dont les travaux sont déjà bien engagés, sera répartie sur trois ensembles pour une superficie totale de 20 000 m2. (Crédits : DR)

Après Bogny-sur-Meuse (2004) et Tournes/Cliron (2023), Hermès a posé la première pierre de sa troisième maroquinerie ardennaise. Dans la lignée de celles de L’Isle-d’Espagnac (Charente) et Loupes (Gironde) dont les ouvertures sont prévues en 2025 et en 2026, Charleville-Mézières sera la 26e manufacture Hermès sur le territoire français. C’est au sein de la friche Deville, sur une superficie de 20 000 m2 que 270 artisans et 30 à 40 encadrants (responsables d’ateliers, techniciens, logisticiens et RH) produiront, à partir de 2027, des sacs de différentes collections iconiques de la Maison Hermès (Birkin, Kelly, Constance, Lindy et Faubourg Express).

La manufacture sera installée dans un bâtiment de 6 000 m² et organisée en huit ateliers de table et de coupe et accueillera aussi les activités de piquage à la machine et des fonctions logistiques. Le bâtiment art deco existant le long de l’avenue Forest, conçu en briques et aux pignons remarquables, abritera la partie tertiaire et administrative, les fonctions supports et le restaurant d’entreprise.

Fidèle à ses ambitions RSE, Hermès a annoncé que cet édifice « intelligent » à énergie positive produira plus d’énergie qu’il n’en consommera pour son fonctionnement car il sera raccordé au réseau de chaleur urbain de la ville, alimenté en énergies renouvelables. Il sera aussi équipé de 1 400 m² de panneaux photovoltaïque en toiture et aura recours à des matériaux isolants, des ossatures en bois et un enduit intérieur de terre naturelle. C’est le cabinet lillois Coldefy, déjà concepteur des ateliers de Tournes/Cliron, qui a été chargé de l’esthétique architecturale.

« Notre philosophie est de faire du beau dans du beau et de permettre à nos artisans de faire les plus beaux sacs du monde dans les meilleures conditions de travail », déclare Maxence Baseden, le directeur général du pôle artisanal maroquinerie-sellerie d’Hermès devant la façade-témoin.

660 collaborateurs dans les Ardennes

Photo de Hermes qui pose la première pierre
La manufacture carolomacérienne, dont les travaux sont déjà bien engagés, sera répartie sur trois ensembles pour une superficie totale de 20 000 m2. (Crédits : DR)

« L’aventure ardennaise initiée par notre comité exécutif à partir de 2019 et concrétisée dès 2021 dans la vallée de la Meuse a permis, au fil des années, de bâtir un socle de compétences et de savoir-faire, d’enrichir le nombre de modèles fabriqués, de développer, en 2009, le métier de coupe, de mettre en valeur les cuirs et les peaux que nous achetons. Cela nous a aussi permis d’installer, en 2021, « L’Ecole Hermès des savoir-faire » (voir encadré) sur la zone du Val-de-Vence et enfin de créer, en 2023, l’atelier de la Sormonne ». Une organisation en « pôle maroquinier » dans les Ardennes, qui s’articule autour de trois manufactures à taille humaine situées à moins de 30 minutes en voiture les unes des autres avec un directeur de pôle et des responsables de production. Un concept où tout le monde se connait et qui favorise une circulation du personnel entre les trois unités. Maxence Baseden a également fait savoir qu’un atelier de réparation de sacs sera créé à Bogny-sur-Meuse.

Une nouveauté qui aboutira avant la fin de l’année et pourrait à terme concerner 25 à 30 artisans supplémentaires qui assureront les réparations du quotidien sur des sacs âgés ou ayant subi des accidents de la vie nécessitant un entretien. « Il faut savoir qu’en maroquinerie, nous réparons 50 000 articles par an dans nos 20 ateliers existant dans le monde ». Hermès compte actuellement 660 collaborateurs dans les Ardennes : 270 à Bogny-sur-Meuse, 180 à Tournes/Cliron, 135 en formation au Val-de-Vence et 75 encadrants répartis sur trois sites.

Le groupe de luxe a par ailleurs annoncé que 40 % des entreprises appelées à travailler sur les travaux du site seront ardennaises.