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« Fil vert » des bas et collants Le Bourget

Environnement. L’entreprise Le Bourget, bientôt centenaire, se lance dans la production de produits durables.

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Photo de collants
(Crédit : Shutterstock)

Dans deux ans, la société des bas et collants Le Bourget fêtera ses 100 ans, à Fresnoy-le-Grand, dans l’Aisne. Mais elle ne fait pas du tout son âge. Reprise en 1999 par une entreprise italienne CSP International installée près de Mantoue, elle se montre toujours très créative, cultivant la réputation et l’attrait de ses produits, tout en restant fidèle au « made in France ».

Consciente, comme bien d’autres, de sa « responsabilité environnementale », elle ouvre un nouveau chapitre de son histoire, celui des produits durables. Le projet, déjà bien avancé, est de recycler les bas et collants usagés. Cent millions de paires sont jetées chaque année en France, soit à peu près 7 300 tonnes. La difficulté vient de la matière elle-même, mélange de polyamide et d’élasthanne, deux dérivés de la pétrochimie. Il faut les séparer afin de pouvoir refaire du fil recyclé.

Des chercheurs et une start-up auxerroise, Ecollant, ont conjugué leurs efforts avec succès. Ils ont mis au point un procédé qui ne serait ni polluant ni hors de prix. Il faut maintenant passer à l’étape industrielle, ce qui peut s’avérer compliqué et coûteux. Pour y parvenir, Le Bourget s’est associé avec la jeune entreprise de l’Yonne.

La hausse des produits pétroliers rend leur projet encore plus intéressant : ils pensent parvenir à tirer du fil recyclé des vieux collants récupérés fin 2024 ou début 2025. Et commencer à produire avec celui-ci dans la foulée.

La primauté du savoir-faire

Lorsque Jean-Pierre Saltiel a créé Le Bourget en 1926, il a été attiré dans l’Aisne par le savoir-faire local dans le domaine de l’industrie textile. C’est là aussi, dans ses ateliers, qu’a été inventé un tissage spécial rendant les collants bien plus résistants. En 2011, la marque Well a rejoint Le Bourget, élargissant leur périmètre à la lingerie et au bodywear. L’ensemble a fusionné pour former CSP Paris Fashion Group, filiale française du groupe italien. Elle fournit à celui-ci environ 60 % de ses 95 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Elle emploie autour de 350 personnes, essentiellement dans les deux sites de production qu’elle a conservés, à Fresnoy-le-Grand, où se concentrent la recherche et développement, l’administration et les services commerciaux, et à Le Vigan (Gard), surtout pour la fabrication. Ce choix, alors que tant d’autres concurrents se sont délocalisés en Asie, est une reconnaissance du savoir-faire acquis et développé par les travailleurs du textile dans ces régions. C’est aussi un gain de temps considérable et une économie de transport précieuse pour la planète.