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Artémise se branche sur les batteries usagées

Recyclage. La PME auboise, déjà spécialiste du traitement des néons et lampes usagés veut se développer autour d’un marché prometteur.

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Jean-Marie Bailly explique les étapes de recyclage des néons. Laurent Locurcio

C’est une usine unique en France et qui traite annuellement 2 600 tonnes de néons, lampes au mercure et à économie d’énergie. « Selon le type de source lumineuse, nous atteignons un taux de valorisation supérieur à 85 % et qui atteint 97 % pour les néons », précise Jean-Marie Bailly, président d’Artémise. L’usine implantée aux frontières de l’Aube, à Vulaines où elle est située à proximité d’une sortie d’autoroute, est le fruit d’années de recherches. « La priorité était de séparer l’homme des machines au maximum car il y a des produits qui posent problème dans les lampes », ajoute-t-il. Avant d’ouvrir cette usine en 2014, il est allé aux quatre coins de la planète pour voir ce qui se faisait de mieux.

Depuis, l’entreprise dirigée par Laure Clerget est devenue indispensable à la filière française d’élimination de ces déchets bien particuliers. En premier lieu, il faut trier les lampes usagées qui sont envoyées à l’usine par l’organisme collecteur. Ensuite, une série de procédés vont permettre de séparer les divers matériaux de la lampe, le verre, les parties métalliques et des composants tels que le mercure ou encore les terres rares. La PME auboise va revendre les matériaux séparés et nettoyés qui rejoindront la filière industrielle pour de nouveaux usages. Seulement une petite partie de déchets est acheminée dans des sites agréés.

En recevant la visite des chefs d’entreprise du Medef Aube, Jean-Marie Bailly n’a pas manqué d’évoquer sa stratégie. En matière de recyclage, il faut toujours posséder un coup d’avance. Dans le cadre d’une thèse à l’UTT, l’entreprise s’était penchée sur les techniques de recyclage des lampes LED. Cependant, ces produits qui remplacent désormais les lampes à économie d’énergie, varient encore beaucoup sur le plan technologique. Dans ce contexte, il serait risqué de monter une unité de recyclage de LED tant que la technologie évolue.

Extension en vue

En revanche, un autre marché semble plus mûr. « Nous faisons partie d’un consortium de recherche avec l’université de Lorraine et l’UTT pour étudier les possibilités de recyclage de batteries lithium-ion », précise le président d’Artémise. L’objectif est de construire, d’ici cinq ans, sur le site de Vulaines, une unité industrielle capable de recycler les batteries de vélos électriques, trottinettes, de matériels électro-portatifs ou encore d’ordinateurs portables. Une activité de recyclage qui compte peu d’acteurs alors que le gisement à venir de batteries de ce type est énorme.

Un gros travail en matière d’hydrométallurgie reste à faire pour mettre au point les procédés de séparation des nombreux composants d’une batterie. Les impératifs en termes de sécurité doivent également être pris en compte. Mais l’espoir est là et Artémise qui dispose de réserves foncières sur son site actuel pourrait réaliser une extension pour lancer cette nouvelle activité.