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ARMYTEC 3D, un GIE au service de l’industrie de la Défense

Défense. ARMYTEC 3D, c’est le nom donné à un Groupement d’intérêt économique (GIE) composé de quatorze PME à majorité ardennaises qui veut s’installer sur les marchés de la Défense.

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Photo de Guillaume Malherbe
Guillaume Malherbe est chargé de la gouvernance d’ARMYTEC 3D (Crédit : PR)

Lancé en juillet 2022 à l’initiative de cinq industriels locaux, ce Groupement d’intérêt économique (GIE), après avoir signé ses premiers contrats, a dû se structurer à partir de 2023 pour pouvoir répondre à de grands projets actuellement en gestation dans la future Loi de Programmation Militaire qui sera mise en place en 2024.

« Pour répondre aux appels d’offres et espérer prendre des commandes chez les donneurs d’ordre de rang 1, il fallait atteindre une taille optimale en fédérant plusieurs sociétés acceptant d’investir en commun afin de peser dans les consultations », explique le président Guillaume Malherbe, dirigeant de Pragma, un cabinet de conseil spécialisé dans les affaires militaires en France comme à l’export qui aura désormais son siège à Charleville-Mézières. Ce GIE créé le 21 septembre, réunit 14 associé-actionnaires, plus de 1 000 collaborateurs, quatre centres de R&D et génère 180 millions d’euros.

Leader français dans la production de pièces mécaniques et premier territoire de forges et de fonderies, les Ardennes grâce à l’éventail de ses compétences techniques et technologiques peut se mettre au service de l’industrie de la Défense. « Grâce à cette cohésion, nous sommes en mesure de mettre la qualité au centre des débats et de répondre à une demande qui va exploser avec la politique de réarmement en cours où l’économie de guerre nécessitera de produire plus, plus vite et moins cher. »

Douze PME ardennaises sont adhérentes du Groupement Industriel et Logistique de Défense : 3D Metal Industrie et ses six fonderies partenaires (La Fonte Ardennaise, les Fonderies Nicolas, Vignon et Rollinger, FTA Design Solutions et RM Technologie) mais aussi Forges et Tréfilerie de Vireux, ARTI à Prix-lès-Mézières, Amphénol Air LB à Wé, Turquais Bouclerie à Haraucourt et Transport Logistique Simon à Rethel.

Les Aciéries Hachette et Driout de Saint-Dizier, la Société des Forges de Froncles (Haute-Marne) et La Forge présente à la fois à Châlons-en-Champagne (Marne) et Guignicourt (Aisne) et SD Mécanique Générale (Aube) complètent ce groupement.

Mobilisation de l’UIMM

Ces sociétés aux compétences multiples (fonderie, forge, bouclerie, usinage, chaudronnerie, tôlerie fine et connecteurs électriques) sont en mesure d’assurer une grande maîtrise des flux de pièces et sous-ensembles mécaniques pour des contrats qui peuvent parfois s’étaler sur sept ou dix ans.

L’UIMM Champagne Ardenne soutient ce processus long et complexe et a mobilisé son réseau en tenant des réunions en amont avec la Direction Générale de l’Armement et le Ministère des Armées. « Notre engagement est de fournir une solution pour chaque besoin en matière de mécanique, de connectique électrique et de logistique en apportant une grande qualité et une réactivité dans des délais très courts », souligne son délégué général, Sébastien Guenet.

« Notre ambition est d’être un acteur majeur de la Base Industrielle et Technologique de Défense (BITD) en devenant un partenaire de confiance sur les grands contrats verticalisés liés au Maintien en Conditions Opérationnelles (MCO) comme des premières montes et les pièces unitaires de maintenance et de rechange. » Celui-ci a rappelé au passage que la récente école d’ingénieurs cybersécurité créée par l’UIMM sur le Campus carolomacérien « prenait tout son sens » pour les entreprises souhaitant travailler sur les marchés de la Défense où la démarche cybersécurité est imposée.

L’importance de la fabrication additive

Dans ce challenge, ARMYTEC 3D entend valoriser l’écosystème de fabrication additive (impression 3D) apportée par l’entreprise warcquine 3D Métal Industrie qui sera couplée à la production traditionnelle par moulage afin d’exécuter de grands contrats multi-métiers. C’est un autre atout important et non négligeable dans la manche d’ARMYTEC 3D pour contribuer à la souveraineté nationale qui est désormais une priorité gouvernementale. « On doit transformer cette volonté de l’Etat de réindustrialiser en France en opportunité », conclut Sébastien Guenet.

Le général Charles Palu, 40 ans de service actif, est aussi intervenu pour dire tout le bien qu’il pensait de la démarche d’ARMYTEC 3D, capable « grâce à ses multi-compétences humaines, techniques et industrielles et sa réactivité, d’apporter des réponses adaptées, des solutions concrètes et un flux de production régulier à l’économie de guerre et à l’obsolescence du matériel militaire ».