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Ardennes : le surendettement touche 746 personnes

Finances. Dans les Ardennes, le nombre de dossiers déposés auprès de la commission de surendettement départemental s’est élevé à 641, soit une progression de 12,5 % par rapport à 2023.

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Photo de François Marbaix et Salma Azzioui
François Marbaix et son adjointe, Salma Azzioui. (Crédits : PR)

La tendance est supérieure à celles observées au niveau régional (+10,3 %) et national (+ 10,8 %). Cinq millions d’euros de dettes (23% du montant total des dossiers clos) ont été effacés, contre 8 millions d’euros en 2023. Le montant moyen de cet encours est de 16 757 euros. « À cause d’une grande précarité, de fragilités sociales prégnantes et d’un manque de capacité financière dû à des ressources très souvent insuffisantes et trop limitées, environ 1 081 euros de moyenne mensuelle, ce territoire est vraiment très impacté par le surendettement, d’autant que les ménages ou les personnes seules ont dû faire face au choc inflationniste, notamment dans l’alimentaire et l’énergie », résume François Marbaix, le directeur local de la Banque de France.

Ici, le surendettement recouvre trois types de situation. Primo, celle des ménages confrontés à des fragilités structurelles et à des problématiques individuelles (familiales, sociales et économiques). Secondo, des foyers aux ressources limitées et dont l’équilibre budgétaire peut être remis en cause par des causes externes ou des évènements imprévus comme la perte d’emploi, une séparation, un problème de santé ou la montée des prix.
Enfin, le surendettement actif qui concerne des ménages ayant un comportement budgétaire imprudent ou non maîtrisé au niveau de leur consommation. « La typologie des personnes surendettées n’a guère changé. On a à faire à des profils plutôt standards par rapport à ce qu’on peut constater au niveau national. » Il est à noter que, dans les Ardennes, il s’agit d’une majorité de primo-dépôts dont 68 % n’avaient jamais eu affaire au surendettement.

Toutefois, l’endettement contracté par l’ensemble des ménages surendettés s’établit à 16,8 millions d’euros, autrement dit, une réduction très caractéristique de 24,5 % sur un an (moins 27,5 % depuis 2029). Il se répartit de la façon suivante : 76 % résultent de dettes financières, 12,2 % de charges courantes et 11,8 % d’autres dettes principalement familiales. L’endettement médian global s’élève à 15 996 euros (17 845 dans le Grand Est et 18 087 euros en France métropolitaine). C’est le plus faible de la région. 65% des déposants ont entre 25 et 54 ans, 76 % sont des locataires et la majorité font partie de la population active puisque 70 % d’entre eux ont un contrat de travail mais pas forcément à temps plein. 30 % sont en CDI et 30 % en recherche d’emploi.

Le surendettement concerne aussi un taux de pensionnés de 22%. Face à ce problème, la Banque de France qui anime un conseil départemental de l’inclusion financière(CDIF) essaie d’accompagner les ménages les plus fragiles en faisant connaître les dispositifs d’inclusion financière et cibler au mieux les préoccupations et les attentes des ménages touchés.