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Altermaker, la solution pour concevoir des produits vertueux

Durabilité. La start-up troyenne qui va fêter ses dix ans travaille avec les grandes marques pour les aider à concevoir des produits responsables.

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Photo de Guillaume Jouanne et Florian Bratec
Les CEO d’Altermaker Guillaume Jouanne et Florian Bratec. (Crédits : MBP)

Altermaker aide les entreprises à concevoir ou reconcevoir des produits plus vertueux avec moins d’impact sur l’environnement. Altermaker fournit un logiciel destiné au concepteur produit, designers, chef de produit ou le service R&D. L’entreprise entre la nomenclature de ses produits dans le logiciel, avec les masses, les matières, comment et où c’est fabriqué. Ensuite, elle décrit le cycle de vie du produit avec les transports, l’usage et la fin de vie. Le logiciel va mettre en évidence les points d’amélioration possible pour agir sur le produit. « C’est vraiment le cycle de vie complet avec des bases de données qui ressort. Le logiciel va calculer l’impact potentiel sur le changement climatique, sur la pollution de l’eau, sur l’épuisement des ressources. Il met un panel d’indicateurs à disposition pour reconcevoir le produit », explique Guillaume Jouanne, CEO.

En 2015, à la création de la société, la question environnementale émerge, mais la prise de conscience se fait au moment de la Covid. « Les gens ont eu du temps pour se poser la question, tant au niveau personnel que professionnel. Depuis, nous constatons une accélération. Il y a de plus en plus de réglementations. Nous entrons clairement dans le dispositif européen de la CSRD. Des secteurs sont plus en avance que d’autres, mais aucun n’est épargné ». La Corporate Sustainability Reporting Directive vise à améliorer et à harmoniser la divulgation des informations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) par les entreprises.

Altermaker a choisi de ne pas se spécialiser, les solutions répondent donc à tous les secteurs. Maped, Manitout, But, JC Decaux, BIC, Schneider Electric ou plus localement Festilight, Magiline… 200 entreprises, dont 80 % en France, utilisent la solution d’Altermaker pour évaluer et apporter des corrections à leur offre.

La solution environnementale de demain

Altermaker propose deux solutions. Ecodesign Studio, la version standard et ergonomique avec une formule d’abonnement qui permet de s’approprier le logiciel et qui représente environ 40 % de l’activité. Il répond aux besoins du plus grand nombre et offre aussi la possibilité au client de monter en compétence avant de se diriger vers un développement sur mesure qui représente 60 % de l’activité.

« Nous avons des outils pour tous les secteurs que nous faisons évoluer au fur et à mesure. Comme pour le Groupe Casino, dès qu’un nouveau produit agroalimentaire est référencé, un questionnaire se crée et est envoyé à leur fournisseur par exemple. Nous rencontrons aujourd’hui une massification de la demande où l’entreprise veut connaître tout de suite les impacts de tous ses produits. Cette question pose pas mal de questions méthodologiques et techniques qui sont très intéressantes. » Les demandes d’adaptation et de développement permettent ainsi à Altermaker « de se renouveler » et de progresser en enrichissant son offre pour améliorer son interface. « Une nouvelle version doit sortir en 2025 qui intègre l’amélioration de la partie analyse de résultats ».

À 42 ans, Guillaume Jouanne est originaire de région parisienne. Il a étudié à l’UTT, il revient à Troyes pour suivre sa conjointe nommée à l’UTT. Il développe alors la branche troyenne du cabinet de conseil en éco-conception d’EVEA. Florian Bratec, 37 ans est également diplômé de l’UTT. Il a ensuite rejoint le Comité départemental du tourisme et a notamment travaillé sur l’étiquette environnementale des hôtels. En décembre 2015, les deux ingénieurs décident de s’associer pour créer Altermaker. Ils font partie de la première promotion de Scal’E-nov. La startup hébergée à la Technopole de l’Aube est devenue une entreprise de 13 personnes avec trois alternants et atteint sa taille optimale « nous sommes passés de 5 à 13 en un an et demi ! ». Les deux tiers de l’effectif sont dédiés au développement et l’amélioration des logiciels de calcul de l’empreinte environnementale des produits pour les industriels. Sans faire de levée de fonds, les dirigeants ont choisi d’attaquer directement le marché. Les années montrent qu’ils ont eu raison. Pour ses dix ans, Altermaker, qui a maintenant fait ses preuves, va quitter la Technopole pour rejoindre de nouveaux locaux rue Jeanne d’Arc, au centre de Troyes, au printemps.