Entreprises

Adamantem, pépite de l’industrie 4.0

Industrie. Installée à Gueux et développant un procédé technique innovant Adamantem est un exemple d’industrie verte du futur.

Lecture 4 min
Catherine Vautrin, Anael Tasserit et Charles Nardini, lors de la visite d’Adamantem par la présidente du Grand Reims. Jacques Rivière

Tout d’abord, parlons un peu technique. Le PVD (Physical Vapor Deposition, ou dépôt physique en phase vapeur) est un procédé de traitement de surface, innovant et en plein développement, assurant aux objets qui en sont recouverts une finition plus esthétique et surtout une meilleure résistance à l’usure (donc une durée de vie supérieure). Cette technique est notamment très utilisée dans les domaines de la mode, du luxe, et de la robinetterie sanitaire haut de gamme. En France, une seule entreprise est spécialisée dans ce traitement de surface. Il s’agit d’Adamantem, installée à Gueux.

Trois marchés complémentaires

Anael Tasserit,41 ans, ingénieur Arts et Métiers, originaire de la région, a fondé Adamantem en 2018, avant de l’installer à Gueux en 2019. L’entreprise emploie actuellement 5 personnes et son développement en phase industrielle depuis le début 2021 est très prometteur.

« Nous travaillons pour deux des trois plus grandes maisons françaises de luxe, explique Anael Tasserit, avec l’ambition de compter bientôt la troisième parmi nos clients. Pour l’une d’elles nous produisons actuellement 25 000 pièces par semaine, avec la perspective de passer à 60 000. Si nous comptons également parmi nos donneurs d’ordre 80 % des plus importants robinetiers français, nous intervenons aussi pour le plus grand robinetier italien. »

« Ces trois marchés (mode, luxe, robinetterie) se complètent de façon cyclique, précise Charles Nardini, directeur associé, ce qui nous permet d’avoir toujours deux marchés opérationnels sur les trois. » Les clients d’Adamantem sont pour l’heure en France, en Belgique et en Italie, avec des perspectives en Suisse.

2 M€ d’investissements à venir

Moyennant quoi, en janvier, une deuxième machine (16 tonnes l’unité !) sera installée dans les 600 m2 de l’entreprise. « Elle nous permettra de réaliser 30 % de gains de productivité », assure Charles Nardini. Trois salariés seront embauchés à cette occasion. Une troisième machine (et trois nouvelles embauches à la clé) devrait arriver au cours du deuxième semestre 2022. « Et il nous faut déjà envisager de nous agrandir ou de déménager, car nos locaux actuels seront alors à leur capacité maximum », indique Anael Tasserit.

Cette perspective est en cours d’étude avec la mairie de Gueux, et Catherine Vautrin, présidente de la Communauté urbaine du Grand Reims venue visiter « cette pépite du territoire », a proposé l’aide de ses services pour orienter Adamantem vers les structures de financement à même de l’accompagner dans son développement. Après un investissement initial de 2,5 M€, l’investissement supplémentaire en cours se chiffre en effet à 2 M€.

Industrie éthique et durable

Adamantem, qui tient son nom d’un mot latin qualifiant les propriétés du diamant (éclat, dureté, longévité…), répond également aux exigences de son fondateur en faveur du développement d’une industrie éthique et durable. A ce titre, le procédé PVD repose sur des phénomènes physiques permettant d’éviter l’utilisation de produits chimique polluants comme le chrome et le cyanure. « Cela intéresse aussi nos clients dans le cadre de leurs bilans carbone », ajoute Charles Nardini. Avec Adamantem, l’industrie 4.0 est déjà à Gueux.