Actualité économique dans la région : retour sur l’année 2023 (Janvier-Avril)

JANVIER

Charbonneaux-Brabant défie les crises (8002)

Pour le grand public, un des faits marquants de l’année 2022 aura été la pénurie de moutarde dans les rayons des hypermarchés. Spécialiste de la fabrication de moutarde avec Clovis, qui est l’une de ses marques phares, l’entreprise Charbonneaux-Brabant a forcément été impactée par cet événement. « L’année 2022 a été à la fois exceptionnelle, marquée par une hausse des prix des matières premières et des emballages, mais aussi par les pénuries de graines de moutarde », résume Valéry Brabant, son Pdg. Avec trois nouvelles acquisitions officialisées en 2022, l’entreprise rémoise comprend aujourd’hui 450 collaborateurs répartis sur 10 unités industrielles, huit en France et deux en Italie. Charbonneaux-Brabant a ainsi officialisé le rachat d’un vignoble de 25 hectares bio dans le sud de la France.

« C’est une exploitation que nous connaissons déjà bien puisque nous achetons son vin depuis des années pour en faire nos vinaigres. Notre enjeu avec cette acquisition c’est de travailler nos filières, un peu comme nous le faisons avec les graines de moutarde ou les moûts de raisin. »

Les artisans confrontés à de multiples hausses (8003)

Début 2023, les entreprises sont soumises à une augmentation exponentielle des prix de l’énergie. Ceux-ci ont atteint un niveau record en août 2022, à 1 000 euros le mégawattheure (MWh) pour redescendre fin 2022 aux alentours de 320 euros. Face à cette flambée de l’énergie, les artisans, boulangers en tête, ont dû s’adapter. « En une année, la farine a augmenté de 30%, les œufs ont pour ainsi dire doublé et le sucre après avoir pris +50% voire +80% entame une légère baisse. Idem sur le beurre, qui dépend aussi du type de beurre avec lequel on travaille, AOP ou non », détaille le président de la Fédération marnaise de la Boulangerie.

Le Champagne franchit la barre des 6 mds€ de chiffre d’affaires en 2022 (8004)

On s’y attendait, les chiffres des expéditions totales de Champagne en 2022, dévoilés par le Comité Champagne le 18 janvier ont confirmé les prévisions : les expéditions sont encore en hausse par rapport à l’année 2021 (+1,6%) et s’élèvent à 326 millions de bouteilles. Des résultats qui « confirment le dynamisme global du marché du Champagne, tant en volume qu’en valeur », souligne-t-on du côté de l’interprofession champenoise qui précise d’ailleurs qu’outre ces volumes, la valeur des expéditions dépasse, pour la première fois, les 6 milliards d’euros. Si la France, avec 138,4 millions de bouteilles, affiche un léger repli (-1,7%), l’export progresse quant à lui de 4,3% en un an avec 187,5 millions de bouteilles expédiées.

FÉVRIER

L’hôtel Radisson de Reims sera livré début 2024 (8005)

Annoncé en 2022, l’ensemble immobilier de 8 000 m2 situé sur la ZAC Sernam Boulingrin prend forme. La poursuite de la reconversion de l’ancienne friche ferroviaire Sernam compte un projet d’envergure porté conjointement par Nacarat, le GROUPE FIC et Nord-Est Aménagement Promotion. La parcelle de 1 235 m2 accueillera des cellules d’activités et de commerces acquis par le GROUPE FIC, des surfaces de bureaux pour la Foncière SOFIM et un hôtel de 4 000 m² de l’enseigne Radisson. La première pierre de l’ensemble immobilier a été posée le 25 janvier 2023, le projet devant être livré début 2024.

Le groupe turc Kösedag s’implante à Vitry-le-François (8006)

L’entreprise spécialisée dans la fabrication de clôtures, va s’implanter à Vitry-le-François en y installant son premier site de production sur le sol européen, au sein des anciens entrepôts de la faïencerie Sarreguemines. Début de la production espéré fin 2023. Essai doublement gagnant pour Vitry-le-François qui était en concurrence avec la ville de Lyon notamment, où le groupe turc a déjà des bureaux. Mais la physionomie de la friche, l’état des bâtiments et la possibilité d’aller vite dans l’installation pour un début de production espéré en fin d’année 2023, ont permis de convaincre l’entreprise basée à Istanbul qui a investi dans ce projet plus de 20 millions d’euros. 34 emplois devraient naître de cette implantation avec des postes qualifiés de soudeurs et opérateurs industriels, la plupart des opérations étant automatisées.

Clarins valide son implantation à Troyes (8007)

Clarins voulait aller vite et pouvoir lancer, dès le mois de février, les premiers travaux. Troyes remporte la compétition puisque le groupe français a officialisé son choix le 8 février, en annonçant le lancement des travaux d’ici la fin du mois pour une mise en production prévue à l’automne 2024. Côté investissements, le groupe Clarins chiffre son engagement global à 135 millions d’euros pour ce qui sera sa deuxième usine de production de cosmétiques, après celle de Pontoise. Côté emplois, il est prévu une cinquantaine de créations pour le démarrage de l’usine, et plus de 300 à terme lorsque les 21 lignes de production seront opérationnelles dans cette usine d’une surface de plus de 26 000 m².

Neoma « engage le futur » dans son plan stratégique 2027 (8007)

Pour le dixième anniversaire de la création de Neoma Business School, l’école a dévoilé son plan stratégique en trois axes, qui trace sa feuille de route jusqu’en 2027. Avec l’excellence académique (Academic excellence) comme premier pilier du plan stratégique, l’objectif est clair : augmenter les facultés de l’école, ce qui devrait se traduire par une augmentation sensible du nombre d’enseignants chercheurs de 200 aujourd’hui à 250 dans cinq ans. Deuxième pilier du plan, la partie Society concerne directement les aspirations sociales et sociétales de l’école et de ses étudiants. Enfin, le troisième pilier, baptisé Engage for students, vise à conforter la posture pionnière de l’école en matière de technologies immersives.

MARS

Le bailleur Clésence se dote d’un nouveau siège social (8009)

Première filiale régionale d’Action Logement (AL), l’entreprise sociale pour l’habitat (ESH), qui compte près de 50 000 logements et résidences collectives dans neuf départements des Hauts-de-France et de l’Île-de-France, n’en a pas pour autant oublié ses origines axonaises. Lors de l’inauguration de son nouveau siège social, le 1er février dernier, la présidente du conseil d’administration, Pascale Sébille, n’a pas manqué de souligner, le lien « charnel » qui unit le bailleur social à la ville de Saint-Quentin. Implantés au cœur de la zone d’activité du Bois de la Chocque, les 4 550 m2 de bureaux ont été bâtis « sur le site d’anciennes constructions à vocation sociale et sanitaire – un orphelinat, un hospice et un sanatorium – ayant vu le jour en 1886. Un site chargé d’histoire en adéquation avec les valeurs d’utilité sociale de Clésence. » Un bâtiment pour lequel 15 M€ ont été investis sous forme de prêts bancaires, dont un « prêt vert » auprès de la Banque postale – le premier souscrit par une entreprise dans la région Hauts-de-France.

L’agriculture marnaise s’expose sur le SIA (8010)

Réunis sous la bannière de la Région Grand Est, plusieurs producteurs marnais ont exposé les savoir-faire locaux au Salon International de l’Agriculture où la Chambre d’agriculture de la Marne a aussi présenté l’initiative « Agriculture, cœur de nos territoires ». Dans la Marne, l’agriculture représente 68% de la superficie départementale pour plus de 7 800 exploitations professionnelles et près de 66 000 hommes et femmes qui travaillent dans ce secteur d’activité. La Marne est aussi le premier département producteur de céréales, betterave, luzerne et escourgeon, qui compte également 500 élevages professionnels, toutes filières confondues. Quant à la viticulture, elle représente plus de 6 milliards de chiffre d’affaires sur l’AOC Champagne.

Intelcia comptera près de 700 postes de téléconseillers fin 2023 (8010)

Intelcia continue sa montée en puissance dans les Ardennes. Disposant déjà de 530 postes de travail à Charleville-Mézières (400 comme prestataire de l’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS) au sein de l’immeuble Terciarys et 135 dans sa propre antenne créée sur le site en délégation implanté au siège de la CCI des Ardennes pour les titres de séjour et visas), le spécialiste de la relation client externalisée va désormais se déployer à Sedan, où il comptera d’ici dix mois 150 téléconseillers et managers.

Après avoir ouvert temporairement en novembre 2022, une structure de 32 téléconseillers dans le cadre prestigieux du Palais des Princes afin de répondre à l’augmentation de ses activités carolomacériennes, l’espace arrive à saturation. Intelcia a dans le même temps fait savoir qu’il allait créer 120 autres emplois supplémentaires dans la cité de Turenne.

L’effet Papillons Blancs sur l’économie locale (8011)

Les Papillons Blancs en Champagne ont été créés en 2018 à la suite de la fusion de deux structures de Reims et d’Epernay. L’association compte quatre pôles : Travail et Insertion professionnelle, Hébergement et Soins, Enfance et Inclusion Scolaire et enfin Habitat et Intégration dans la cité. « Aujourd’hui nous accompagnons près de 1 000 personnes réparties sur 28 établissements et services, avec 650 salariés », précise Stéphane Fisse, le directeur de la structure champenoise.

Une arène de jeux en réalité virtuelle arrive à Troyes (8012)

Encore plus réaliste que le jeu vidéo, le e-sport VR (réalité virtuelle) est une véritable révolution qui prend progressivement sa place en France. À l’origine, la start-up française, EVA (E-sport virtual arena) qui a mis au point un système de « free roaming », autrement dit de jeu en déplacement libre et en réalité virtuelle. Le complexe étant ouvert sept jours sur sept, une équipe d’au moins six personnes est en cours de constitution. L’arrivée du complexe de loisirs sur la zone de Marques Avenue permettra aussi de donner un second souffle à des bâtiments à la recherche de nouvelles affectations et d’une clientèle renouvelée.

Y Schools inaugure un nouveau campus à Reims (8012)

C’est un peu plus d’un an après son implantation, en septembre 2021, que le nouveau campus de Y Schools Reims a été inauguré. 87 étudiants y sont accueillis au sein de six formations différentes, allant du BTS eu BAC +5 dans des domaines aussi variés que la gestion des PME et des ressources humaines, la négociation et la digitalisation de la relation client ou encore le développement commercial ou le management d’affaires avec comme ambition d’atteindre 350 étudiants. L’école s’adapte au bassin d’emploi dans lequel elle vient s’implanter. À Reims, la demande était plutôt sur des compétences de RH et de comptabilité / gestion. 70 à 80% des intervenants sont d’ailleurs des professionnels, exerçant en entreprise.

AVRIL

L’aviation décarbonée en démonstration à Reims (8014)

Edeis, gestionnaire de 16 aéroports régionaux, organisait en partenariat avec la Fédération Française Aéronautique (FFA) le tour de ses aéroports de l’Est en avion 100% électrique du constructeur Pipistrel. La première étape s’est effectuée à l’aéroport de Reims Champagne, à Prunay en avril. Tout premier avion 100% électrique certifié en Europe, il est utilisé depuis deux ans par les aéroports du groupe Edeis, essentiellement à destination de l’apprentissage. En effet, d’une autonomie de 45 minutes de vol soit environ 200 km, à une vitesse d’environ 160 km/h, il s’avère être imbattable au niveau du rapport coût à la minute de vol. Une recharge pleine coûte 2,70 euros quand un litre de carburant a le même coût. Sachant que pour un avion biplace de ce type, il y a un réservoir de 150 litres…

Les Coqs Verts veulent réveiller l’économie avec Bpifrance (8015)

Jour E, c’est l’événement créé par Bpifrance pour réunir en un même lieu au cours d’une seule journée, les acteurs de l’économie engagés et impliqués dans la transition écologique et énergétique. PME, start-ups, intervenants, conseillers, institutionnels, financeurs… plus de 1 200 inscrits pour une cinquantaine d’ateliers, conférences et masterclass sous l’œil bienveillant du Coq Vert Bpifrance, symbole de ralliement des entreprises engagées dans la démarche. C’est notamment le cas de Lebronze Alloys, groupe industriel spécialisé dans la production de produits semi-finis et finis en alliages techniques (cuivre et nickel). L’entreprise a engagé ses 800 collaborateurs, dont 550 en France sur ses trois sites de Suippes (Marne), Bornel et Breteuil (Oise), dans une démarche de développement durable.

Rapprochement officiel des CCI Marne et Ardennes (8016)

Annoncée en septembre 2022 au « stade d’idée », la création d’un nouvel établissement, fruit du rapprochement entre la CCI Marne en Champagne et la CCI des Ardennes a officiellement vu le jour en avril 2023, après les votes à l’unanimité en Assemblée générale des CCI concernées et de la CCI Grand Est validant la modification du schéma directeur. Prochaine étape, l’élection d’un nouveau président et l’installation par le préfet des membres élus, avant la fin de l’année 2023.

Sun Deshy, exemple d’accessibilité aux Fonds Européens d’Aides au Développement Rural (8016)

Sun Deshy, groupe agricole, né de la fusion en 2006 des trois coopératives marnaises de Francheville, Noirlieu et Soudron, est un exemple d’intervention de l’Union Européenne en matière de subvention, ici par le biais du dispositif FEADER, Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural. Si son activité principale est la déshydratation de la luzerne, Sun Deshy produit également des granulés de pulpes de betteraves, du maïs déshydraté, de la paille défibrée et plus récemment du bois-énergie en granulés. La production globale annuelle tout produit est aux alentours de 150 000 tonnes. La société coopérative emploie un effectif moyen de 120 salariés et vient de réaliser un chiffre d’affaires de 40,3 millions d’euros en 2022, bilan incluant 20% à l’exportation et une hausse de 12,5% de l’activité sur un an.

Mob-ion réinvente le scooter électrique pour relever le défi chinois (8017)

Cette jeune PME a trouvé le moyen de développer et produire un scooter plus durable que les autres modèles sur le marché, pour la plupart chinois, et de ce fait bien moins coûteux à terme. Repérée et soutenue par l’Ademe et différents acteurs publics, elle s’installe en 2020 à Guise, dans le voisinage du célèbre Familistère. Son partenaire industriel local ayant été terrassé par l’épidémie, Mob-ion reprend l’usine de 24 000 m² et y développe une méthode innovante : le scooter, de conception robuste, est rendu aisément démontable pour récupérer les pièces, les réparer et les réutiliser dans un nouveau produit ou bien les recycler. Mob-ion est engagée dans un partenariat avec l’entreprise Tiamat, située à Amiens, qui développe des cellules ion-sodium à recharge ultra-rapide et susceptibles de supporter 8 000 cycles. Elles sont impliquées dans un consortium avec le CNRS et le CEA pour leur expertise dans l’analyse de cycle de vie (ACV) des batteries. L’objectif fixé est de les utiliser dans les scooters les premières années, puis de s’en servir pour stocker de l’énergie, avec une durée de vie globale de 14 ans.