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Action Logement : se loger pour travailler !

Logement. Les Rencontres Territoriales d’Action Logement Grand Est, début décembre à Épernay, rassemblaient les acteurs de la vie économique régionale sur le thème des problématiques actuelles du logement pour l’emploi.

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De gauche à droite, Johnny Huat, Nadia Bouyer, Virginie Coppens Menager, Fabien Petit, Daniel Cerutti, Franck Leroy, Bruno Arcadipane, Philippe Lengrand.
À l’occasion des Rencontres Territoriales Grand Est, Action Logement a signé deux conventions, avec France Travail et la Région Grand Est. De gauche à droit on reconnaît Johnny Huat (directeur général de Plurial Novilia), Nadia Bouyer (directrice générale d’Action Logement Groupe), Virginie Coppens Menager (directrice régionale France Travail), Fabien Petit (président de Plurial Novilia), Daniel Cerutti (président du Comité régional d’Action Logement Grand Est), Franck Leroy (président de la Région Grand Est), Bruno Arcadipane (président d’Action Logement Groupe), Philippe Lengrand (vice-président d’Action Logement Groupe). (Crédits : JR)

« En France, un recrutement sur 5 n’aboutit pas pour une question de logement du salarié. » Constat posé par Daniel Cerutti, président du Comité régional d’Action Logement Grand Est. « La crise actuelle du logement touche des salariés en CDI, disposant de salaires corrects, et qui ne trouvent pourtant pas à se loger. Et pour les jeunes, il est parfois plus difficile de trouver un logement qu’un emploi », ajoute Philippe Lengrand, vice-président d’Action Logement Groupe. Virginie Coppens Menager, directrice régionale Grand Est de France Travail, rappelle que la région compte 7,3 % de chômeurs (contre 7,1 % au plan national), soit plus de 400 000 demandeurs d’emploi, alors même que 54 % des employeurs expriment leurs difficultés à recruter et à trouver les compétences dont ils ont besoin. À ce titre, le logement constitue l’une des données permettant un retour à l’emploi, d’une part, et permettant aussi aux employeurs de trouver les compétences qu’ils recherchent, d’autre part. Bruno Arcadipane, président d’Action Logement Groupe (et vice-président du Medef) : « Nous faisons face à une concurrence mondiale – parfois même franco-française. Si vous ne fournissez pas de logements aux salariés (mais également des écoles pour leurs enfants, et les services qui vont autour, comme ce qui touche à la santé, par exemple…), vous n’aurez plus de dossiers d’implantation de grosses entreprises. C’est tout un écosystème qui doit être relancé. »

À l’unisson

Or, « investir dans le Grand Est a du sens », assure Franck Leroy, président du Conseil Régional, puisque « la Région fait partie du Top 10 des Régions les plus attractives d’Europe (sur 252 !) ». C’est le résultat d’une stratégie collective et de la capacité des acteurs (État, Région, organismes logeurs, de formation, etc.) à se mettre à l’unisson. « L’unisson », c’était bien le fil conducteur des Rencontres Territoriales d’Action Logement, le 6 décembre dernier à Épernay, avec pour titre « Emploi et logement : les clés de l’attractivité territoriale » et sous-titre « Agir ensemble pour le lien emploi-logement en Grand Est ». Rien de plus explicite, en somme ! Rencontres territoriales qui réunissaient donc élus locaux et régionaux, acteurs du monde économique, du logement et de l’emploi, afin de débattre et d’échanger sur les perspectives et les moyens d’actions en faveur de l’attractivité des territoires.

850 M€ réinvestis dans le Grand Est

Le logement est donc l’un des éléments – souvent essentiel – de cette attractivité. En la matière, comme le soulignait Franck Leroy, « Action Logement a une vraie expertise du lien emploi/logement », tant il est vrai que depuis plus de 70 ans le Groupe est un acteur majeur du logement social et intermédiaire en France, dont il facilite l’accès pour favoriser l’emploi. Toutefois, après une année 2024 particulièrement difficile pour le secteur de la construction, la crise économique ne fait qu’accroître l’inquiétude pour les mois à venir, avec en perspective « la perte de plus de 250 M€ de volumétrie financière », selon Bruno Arcadipane. Pour autant, le Groupe Action Logement entend conserver la dynamique qui lui a fait acquérir 34 400 logements en vente en l’état futur d’achèvement (VEFA) pour soutenir – et sauver – les promoteurs immobiliers ! « Nos ressources proviennent des entreprises [1], nous devons leur apporter le service qu’elles sont en droit d’attendre », assure le président Arcadipane. Il faut savoir qu’Action Logement Grand Est collecte 100 M€, mais réinvestit 850 M€ sur le territoire (grâce au fonds de péréquation du Groupe permettant d’intervenir en faveur des territoires en difficulté), dont 730 M€ sont destinés à la construction, et 120 M€ aux aides aux salariés (aides, directes, subventions, prêts 1 %...).

Deux conventions

À l’occasion de ces Rencontres Territoriales Grand Est, deux conventions ont été signées entre Action Logement et ses partenaires. La première, avec France Travail, a pour objet le développement des connaissances croisées des deux acteurs sur l’emploi et le logement, afin de faciliter l’accès au logement des publics cibles (notamment les travailleurs saisonniers), et d’accompagner les territoires dans le déploiement de projets emploi-logement. La seconde, avec la Région Grand Est, vise à améliorer l’offre et l’accès au logement des salariés et des personnes en accès à l’emploi, afin d’accompagner le développement économique et de renforcer l’attractivité du territoire régional. Jacques Rivière

[1* Les entreprises qui emploient 50 salariés et plus ont l’obligation d’investir dans la construction de logements en versant une cotisation appelée « participation des employeurs à l’effort de construction (PEEC) » – connue également sous le nom du 1 % logement –, cette cotisation correspondant à 0,45 % de la masse salariale.