37 M€ pour transformer le centre hospitalier Belair
Santé. Ayant pour vocation de prendre en charge l’ensemble des pathologies psychiatriques du département des Ardennes, l’établissement carolomacérien va repenser et moderniser l’ensemble de ses structures.

Avec la pose de la première pierre de sa reconstruction, le centre hospitalier Belair de Charleville-Mézières, seul établissement public de santé mentale des Ardennes, a pris l’envol de sa modernisation. « La réhabilitation complète de cinq unités d’hospitalisation de 100 lits représente un jour historique qui montre la détermination de nos équipes à mener à bien et à valider dans un délai record ce projet d’envergure dans un environnement pourtant très complexe. C’est pourquoi, cette cérémonie concrétise un petit exploit. Mais il fallait passer par ce chantier colossal pour donner un coup de fraîcheur à un établissement voulu par le conseil général dès 1957 et créé il y a 56 ans, en 1969 », se félicite Thomas Talec, directeur du centre hospitalier Nord Ardennes. Cette étape lançait officiellement sur le terrain le premier pas de la première phase du schéma directeur hospitalier, un document qui projette l’avenir du CH Belair pour la prochaine décennie.
57 bâtiments répartis sur 30 hectares
Dans un parc arboré remarquable, 37 millions d’euros toutes dépenses confondues vont ainsi être investis dans un premier temps pour mettre un terme à un accueil hôtelier devenu inadapté, à une dispersion de… 57 bâtiments sur un espace de 30 hectares, à des locaux trop énergivores et à l’amélioration de réseaux (eau, chauffage, électricité) vieillissants. Tout en optimisant la qualité des soins, les conditions de travail des agents et l’accélération de la transition énergétique.
Ainsi, ont d’ores-et-déjà été actés par le Conseil de Surveillance et l’ARS : la création d’une zone d’unités d’admissions complètes aigüe de psychiatrie adultes et enfants de 100 lits et l’édification d’un village médico-social après la reconstruction d’un foyer d’accueil médicalisé de 18 places pour personnes lourdement handicapés ainsi que le remodelage d’une Maison d’accueil spécialisée de 60 lits. Les espaces de vie des deux lieux seront partagés.
Ces deux premières phases déboucheront sur le regroupement, en un même lieu de sept unités (admission, accueil, bureau des entrées et cinq unités de soins) permettant de passer de 35 à 90 chambres individuelles sur une superficie de 7 500 m² (contre 5 600 m² actuellement). Suivront la transformation des zones de restauration en espaces de vie et en nouvelles chambres individuelles, portées à onze dans quatre futures résidences. L’ARS et la région Grand Est ont contribué à ce programme avec l’octroi de 7,1 millions d’euros pour l’une et 579 000 € pour l’autre via le Fonds Feder.
Les lauréats de ces deux marchés distincts ont été l’agence AAA Paris Group et Haïku Architecture. Ce lourd chantier devrait s’étaler sur 30 mois avec une réception des travaux pour ces deux premières phases prévue en 2027. Les troisième et quatrième tranches, encore à l’étude, consisteront à réhabiliter une zone d’hospitalisation longue durée et à restructurer une zone psychosociale.
Besoin de spécialistes
« Cette tournure historique aura un impact très positif sur le parcours des patients ainsi que sur la qualité des soins et permettra un renforcement de la prise en charge médicale et psychosociale de la population ardennaise », insiste Hikmat Hachem, Président de la commission médicale du CH Belair. Lors de l’inauguration, Boris Ravignon, a profité de l’occasion pour déplorer la pénurie de médecins psychiatres. Quinze au total au sein du CH Belair mais dont une bonne moitié est proche de la retraite. « Il faut que l’État fasse ce qu’il fait sur la partie immobilière pour les soignants ».
« Ce n’est pas qu’un sujet financier, nous devons générer de l’attractivité dans ce secteur, car c’est une spécialité délaissée par les étudiants », lui a répondu Christelle Ratignier-Carbonneil, la directrice générale de l’ARS Grand Est.