300 000 euros d’aides de l’État à Helliogreen Industrie
Énergie. Lauréate de la dernière revue du fonds « Investissements industriels dans les territoires », Helliogreen Industrie s’est vue attribuer un montant de 300 000 euros par l’Etat pour le développement d’un processus industriel de production.
Helliogreen est spécialisée dans la conception, l’installation et la maintenance de turbines hydroélectriques ainsi que de tous supports électriques permettant de produire de l’électricité à partir des cours d’eau. Incubée chez Rimbaud Tech en 2018, la start-up carolomacérienne est dotée d’un démonstrateur sur la rivière La Vaux, à Signy-l’Abbaye lui ayant permis de roder son prototype. Axé sur le principe de ‘‘la vis d’Archimède’’ et améliorée par la géométrie multi filet qui absorbe plus d’eau que les vis traditionnelles, le concept breveté par la SAS ardennaise offre, outre son caractère modulaire et respectueux de l’environnement, une augmentation de la capacité volumétrique de 25% et une production supérieure d’énergie renouvelable par rapport aux solutions standards.
Nécessitant peu de travaux de génie civil, le procédé mis en place par l’entreprise présidée par l’ingénieur-entrepreneur Renaud Mignolet « préserve par ailleurs, la flore et la faune, tout en favorisant la migration des poissons ».
« La robustesse de notre solution et sa simplicité d’entretien intéressent également des pays en voie de développement »
Ce qui lui a valu d’être validé par l’Office français de la biodiversité et de recevoir le label Solar Impulse. Sa gamme comprend actuellement cinq turbines adaptées à des débits d’eau allant de 250 litres à la seconde à 3 m3. L’une d’elles a déjà été commercialisée auprès d’un particulier, Régis Jacobé, propriétaire d’un moulin à Saint-Amand-sur-Fion (Marne). Travaillant en étroite collaboration avec 3D Metal Industries, Helliogreen Industrie en appliquant la technologie de la fabrication additive à la réalisation de vis d’Archimède veut révolutionner le domaine de l’hydroélectricité en optimisant la production d’énergie verte.
Une turbine de 100 tonnes sur la friche La Macérienne
Ce qui a abouti, en février 2021 au moulage d’une vis hydrodynamique de 2,65 mètres de diamètre et de plus de deux tonnes dans les locaux de la fonderie sedanaise AFS, laquelle avait coulé 3,5 tonnes de métal en fusion. C’est la première fois qu’une pièce d’une telle envergure était conçue en fonderie à partir d’un moule issu d’une imprimante sable 3D. Quatorze autres vis seront coulées ici pour aboutir à formation d’une turbine hydroélectrique destinée au Cabaret Vert.
Une innovation technologique performante, synonyme de meilleur rendement, qui va favoriser l’aménagement de nombreuses chutes d’eau.
In fine, un joli bébé de 100 tonnes sera posé sur un bras de Meuse de Charleville-Mézières près du site de la friche La Macérienne afin de permettre à Flap, l’association organisatrice du Cabaret Vert, de produire chaque année entre 450 et 500 MWh d’électricité. Soit l’équivalent de la consommation électrique moyenne de 100 ménages ardennais, chauffage compris.
« La robustesse de notre solution et sa simplicité d’entretien intéressent également des pays en voie de développement », assure Renaud Mignolet qui a l’ambition d’industrialiser un concept qui a pris une véritable dimension locale avec la participation successive de plusieurs PME : Vauché, Bestel, les fonderies Vignon, Beroudiaux et la Rocroyenne d’Aluminium, Electronic Engineering, RM Technologies ou Platinium 3D. « Ce projet 100 % ardennais symbolise le savoir-faire industriel de notre département », assure le fondateur d’Helliogreen.