2021 : une année faste pour Bpifrance
Investissement. Comme chaque année, Bpifrance a tenu sa conférence de presse de bilan d’activité. Et le moins que l’on puisse dire est que celui de 2021 est excessivement positif, avec des chiffres aussi bien de garantie, de financements que d’investissements, « exceptionnels ». Et s’il ne fallait en retenir qu’un : en 2021, 50 milliards d’euros ont été injectés dans les entreprises pour renforcer la sortie de crise.
Si depuis deux ans, dans le langage sanitaire, « être positif » n’est pas de bon augure, lorsqu’il s’agit de qualifier un bilan bancaire, cette expression retrouve en revanche tout son bienfait. Car le bilan 2021 de Bpifrance est positif, très positif même ! Et Nicolas Dufourcq, Directeur général de Bpifrance ne s’en cache pas. « Les résultats sont bons ! » assène-t-il, en développant quelques « faits marquants » de l’année. « Avec le Plan de Relance ainsi que la mise en place de France 2030 par le gouvernement, les transformations ont été importantes et les volumes considérables. » Bpifrance s’est ainsi ‘‘mise en marche’’ avec ses différentes tournées : French Lab Tour, Entrepreneuriat pour tous, Deeptech Tour…
« Plus que jamais, nous sommes une banque nomade à la rencontre des Français », insiste Nicolas Dufourcq. En 2020, la banque a lancé le mouvement de la French Touch, qui a pris son envol en 2021 : « Un ensemble d’entreprises, de PME, de producteurs audio, de design, de jeux-vidéos et de luxe est en train d’advenir. Nous incarnons cette communauté d’entrepreneurs. On a cassé les silos des grandes verticales de l’industrie où chaque milieu parlait avec chaque milieu. Aujourd’hui, c’est un véritable écosystème qui est né », constate- t-il.
1 million de créations d’entreprises en 2021
Autre « fait marquant » et pas des moindres, la création du groupe Stellantis, fondé le 16 janvier 2021, résultant de la fusion du groupe PSA et de Fiat Chrysler Automobiles et dont Bpifrance détient 7,5% du capital. Le lancement de deux nouveaux prêts d’honneur a aussi été annoncé par le directeur général de Bpifrance, venant soutenir le record absolu d’un million de créations d’entreprises en France en 2021. Bpifrance s’est ainsi mobilisé aux côtés de 30 réseaux d’accompagnement à la création avec 1 900 implantations sur le territoire, pour « sensibiliser, informer, orienter, accompagner et financer les porteurs de projets ».
Avec eux, et dans le cadre du Plan de Relance, l’organisme bancaire a lancé via une plateforme digitale, le Prêt d’honneur Création- Reprise et le Prêt d’honneur Renfort. « Bpifrance soutient ce mouvement grâce à sa boîte à outils dont les prêts d’honneur sont une des composantes. En 2020, nous avons accordé 1 000 prêts d’honneur, en 2021, 8 000 et en 2022, pour un montant de 51 millions d’euros, nous ambitionnons d’en accorder 40 000 ! »
Transformer les créations scientifiques en start-up
Voilà pour les faits marquants de l’année. Mais si ceux-ci ont pu être mis en oeuvre et rencontrer un tel succès, c’est grâce aux six « Plans » développés par Bpifrance.
• Le Plan Deeptech tout d’abord, plan fondamental lancé en janvier 2019 « et qui consiste à se dire qu’il faut accélérer la création de start-up issues de la création de laboratoires de la science française, mais surtout transformer cette science en entreprises plutôt qu’en licences accordées à des entreprises étrangères ». 50 start-up ont bénéficié de ce plan en 2019, 200 en 2022, et Bpifrance se fixe comme objectif d’atteindre les 500 start-up en 2022. « Le Plan Deeptech a été renforcé avec une enveloppe substantielle de 270 millions d’euros qui va nous permettre de monter en puissance. Le but est bien de soutenir plus de startup pour monter plus de projets et les concrétiser ensuite, en usine de fabrication. » Un milliard d’euros a ainsi été débloqué en 2021, soit 30% de croissance par rapport à 2020, 401 M€ en Fonds de fonds, 287 M€ en investissements directs et 372 M€ en financement innovation.
• Le Plan Touch. Un des enjeux majeurs de ce plan est d’accompagner l’émergence d’entreprises qui inventent les Industries Culturelles et Créatives (ICC) de demain. Pour cela, Bpifrance finance désormais l’innovation créative, « avec le souhait fort de contribuer à une plus grande diversité de l’offre artistique et culturelle française ». Cette nouvelle forme d’innovation s’inscrit dans un continuum de financement et vient compléter l’ensemble des dispositifs existants. Ce plan représente 1,4 Md€ en 2021.
• Le Plan French Lab connait quant à lui une croissance de 30% « hors Plan d’urgence ». 1,2Md d’investissements, 2,8 Mds de financements dans l’industrie « que l’on finance massivement », insiste Nicolas Dufourcq et 1 milliard de garanties. « Nous avons investi dans les malteries, avec Soufflet, dans la création d’usine d’insectes avec Agronutris », précise-t-il, pour les exemples locaux notamment.
• Le Plan Climat est « beaucoup plus qu’un plan, c’est la transformation radicale de Bpifrance. Tous nos comportements changent. On examine désormais les dossiers avec un score climat, les salariés sont formés… Et puis, nous sommes partis pour être pendant 15 ans au moins, une banque militante, où nous allons aider les entreprises à se transformer. » 2021 c’est ainsi 1 milliard de « prêts verts », « pas faciles à faire », concède le Directeur général. Bpifrance a aussi créé une communauté d’entrepreneurs, celle du « coq vert », constituée de 500 entrepreneurs. « Une grosse partie de la Deeptech c’est la Green tech », précise Nicolas Dufourcq pour annoncer qu’en 2021 « Bpifrance a investi 165 millions en fonds propre et 600 millions d’euros de financements octroyés. » En 2022, les investissements vont se poursuivre, largement portés dans le domaine des énergies renouvelables, solaire et éolien.
• Le Plan Tourisme, moins important en termes de chiffres mais néanmoins structurant, représente 120 millions d’euros d’investissements et 500 millions d’euros de financements, dans des projets aussi variés qu’un parc animalier dans le Limousin (Parc Zoo du Reynou) ou une infrastructure touristique dans le monde du vin, à Beaune, en Bourgogne (Voco Beaune).
• Dernier Plan, « le Plan du moment », de l’aveu même de Nicolas Dufourcq, c’est le Plan start-up industrielles. « Ça marche toujours de la même façon ; on octroie un prêt, puis un capital et ensuite de l’accompagnement et du conseil. Si l’entrepreneur est compétent, cela produit Agronutris, qui est une start-up industrielle pour laquelle on construit aujourd’hui des usines de milliers de mètres carrés. Et cela, comme modèle, on veut que ça prospère. » Ainsi, Bpifrance se fixe un objectif ambitieux : Construire 100 usines de ce type par an. « On met les moyens. On peut monter sur des prêts à 15 millions d’euros sur 10 ans ! »
En conclusion, avec un trait d’humour, Nicolas Dufourcq affirme que « ces plans, c’est du sérieux ! ». En effet, tous les indicateurs sont au vert : +14% de garantie des banques françaises, +27% de l’activité de crédit (15,8 Mds€ injectés dans des développements de projets d’entreprises) +45% de financement de l’innovation en 2021 (4,41 Mds€) +113% d’accompagnements (916 nouvelles entrées dans les accélérateurs), +20% pour Bpifrance Créations.