20 millions d’euros pour créer un centre d’oncologie
Santé. Le ministère de la Santé a sélectionné un projet présenté par le Centre hospitalier intercommunal Nord Ardennes qui consiste à réaliser un lieu dédié à la cancérologie à Charleville-Mézières.
« Les patients auront dorénavant de véritables spécialistes sur place qui ne traiteront que de l’oncologie dans un même et unique endroit. Par ailleurs, ce projet va aussi nous permettre d’être dotés d’un « Tep scan », un appareil d’imagerie, complexe et très coûteux utilisé dans pratiquement tous les diagnostics de détection du cancer et nécessitant un personnel très pointu. Les Ardennais pourront donc désormais effectuer cet examen à Charleville-Mézières sans être contraints de se déplacer à Reims, ce qui constituait parfois une démarche compliquée avec des situations d’inconfort pour les usagers et leurs familles », résume Thomas Tallec, le directeur du Centre hospitalier intercommunal Nord Ardennes (ChiNA) qui se satisfait aussi de la présence dans ce dispositif d’un acteur privé de la radiothérapie avec un appareil de dernière génération.
Le futur bâtiment de deux étages sera édifié sur un terrain d’une superficie de 4 500 m² servant jusqu’alors de parking. Il prendra place dans l’enceinte même de l’hôpital Manchester derrière la partie principale de l’établissement à laquelle il sera accolé par une passerelle. À terme, cette structure pourra traiter, à pleine capacité, 45 patients par jour en chimiothérapie et faire travailler une centaine de salariés dont une large partie sera recrutée d’ici 2026 pour être totalement détachée sur ce centre de prise en charge du cancer. Le ChiNA a déjà procédé au recrutement d’un médecin nucléaire, de deux oncologues, d’un infirmier spécialisé en cancérologie et d’un médecin à mi-temps, expert en soins palliatifs. En attendant l’embauche d’hématologues.
L’ARS, principal financeur
En attendant la négociation d’une aide complémentaire, ce programme de 20 millions d’euros d’investissements (sans compter les coûts d’équipements) – le plus important de la décennie dans le département – bénéficiera d’une aide conséquente de l’Agence Régionale de Santé qui interviendra à hauteur de 12 millions d’euros auxquels s’ajouteront 3 millions d’euros pour l’acquisition du Tep scan.
« L’équipe qui a participé à la constitution de ce dossier a obtenu une belle récompense de ses efforts. Beaucoup d’hôpitaux avaient candidaté et il y a eu peu d’élus. Nous avons aussi perçu les fruits du travail de réorganisation ayant abouti au doublement du nombre de chimiothérapies, passé en trois ans de 3 700 à 7 000 », estime Thomas Tallec dont l’établissement est le seul du Grand Est à présenter des comptes à l’équilibre.
Ouverture en septembre 2027
La première pierre de cet Oncopole devrait être posée en juillet 2025, la fin du chantier étant programmée deux ans plus tard pour une ouverture possible en septembre 2027. « Avec ce futur centre et son matériel haut de gamme qui était d’une absolue nécessité, nous allons disposer d’un moyen efficace pour que la forte mortalité par cancer (82 personnes pour 100 000 habitant) diminue dans les Ardennes et améliorer des indicateurs de santé, actuellement préoccupants comme une espérance de vie plus faible que dans 90 % des départements et une surmortalité. Quand les soins sont ainsi coordonnés avec les outils nécessaires et dernier cri, les chances de guérir sont largement supérieures. »
Lauréat de l’appel d’offres auquel 22 candidats avaient répondu, l’agence d’architecture et d’ingénierie Chabanne a été retenue par un jury de soignants. Cet organisme a déjà réalisé le pôle chirurgical et interventionnel de Bordeaux, le centre de recherche en santé intergénérative de Grenoble, le centre médico-chirurgical de Montmorillon, et l’hôpital de proximité et l’Ephad de Belley ainsi que le centre de cancérologie de la Sarthe.