2 millions d’euros pour former et passer la crise
Industrie. L’UIMM déploie le dispositif « Mesures urgentes » accessible en Champagne-Ardenne via l’OPCO2i pour former au lieu de licencier.
Faire le dos rond le temps d’un carnet de commandes en berne en formant son personnel. « Nous avons négocié, à l’UIMM, pour accompagner nos adhérents sur comment passer un contexte économique difficile avec des mesures d’urgence autour de la formation », explique Fabien Forgeot, vice-président de l’UIMM Champagne-Ardenne et président du comité local. Avant, lorsqu’il y avait une tension sur l’activité, les entreprises engageaient des plans de licenciement et quand cela redémarrait, elles peinaient à trouver des compétences. « Aujourd’hui, elles ont la volonté de garder les compétences au maximum », explique Sébastien Guenet, délégué général de l’UIMM Champagne-Ardenne. « Nous avons mis en place des fonds de formation supplémentaires pour que les entreprises puissent passer ces difficultés le temps qu’il faudra pour qu’elles retrouvent leur personnel formé et prêt à relever les défis ».
Après une enquête auprès des adhérents et l’identification des secteurs les plus en difficulté comme la mécanique, la métallurgie, la fourniture aux travaux publics, le machinisme agricole, un accord a été signé avec les organisations syndicales, CGT ; CFR-CGC et FO qui représentent les salariés. La commission paritaire nationale emploi formation a ensuite approuvé la demande prévisionnelle de financement des actions de formation exceptionnelle de 2 millions d’euros pour deux ans, validée par l’OPCO2i. L’accord porte sur la Champagne-Ardenne. Des formations qui concernent autant la production que les fonctions supports. « L’assistante de la supply chain a peut-être besoin d’évoluer en compétences et peut être intéressée par une formation en anglais, commerce international, bureautique et cela peut être le moment de former ces personnes-là ». L’occasion de monter en compétence ou d’effectuer une conversion pour accompagner la réindustrialisation du territoire.
Préparer la réindustrialisation
L’industrie française a besoin de recruter 150 000 personnes d’ici à 2030. L’actualisation des compétences pour suivre l’évolution technologique est aussi un facteur clé de succès. Une politique qui doit rassurer les investisseurs et leur donner confiance. « Il faut mettre en place les dispositions politiques et fiscales pour que l’industrie soit compétitive et ait de la visibilité sur du long terme », poursuit Fabien Forgeot. « Les plans d’investissement des industries se font sur dix ans, on ne peut pas changer les règles comme cela ».
Le dispositif Mesures d’urgence est ouvert aux entreprises de moins de 50 salariés, mais également aux grands groupes selon des critères de l’OPCO2i. La prise en charge de la formation peut être partielle ou totale selon la situation de l’entreprise. L’objectif étant de pouvoir aider le maximum d’entités. « C’est un accompagnement au niveau de la formation professionnelle. Il est essentiel de ne pas détruire l’emploi, l’important, c’est de redémarrer. Il faut juste passer le cap. »