Une très bonne saison touristique pour Épernay et sa région
Tourisme. Le tourisme sparnacien et plus largement champenois reprend des couleurs. Après une très belle année 2022 en termes de fréquentation touristique, 2023 relève du millésime. De quoi envisager positivement l’avenir avec de nouveaux projets toujours plus pétillants.
Les professionnels du tourisme d’Épernay et sa région peuvent faire sauter les bouchons de champagne. Outre un ressenti très positif de la part des commerçants, restaurateurs et hôteliers, les chiffres viennent confirmer une reprise touristique, avec un fort retour des Étrangers, clientèle privilégiée de la région. En effet, la région d’Épernay enregistre une augmentation de 3,2 % de la fréquentation touristique entre 2022 et 2023, avec 5 millions de nuitées enregistrées. « La fréquentation du mois de mai a été tirée par les ponts et une météo favorable, quand le mois de juillet a également enregistré une hausse par rapport à 2022 », précise Laurence Prévot, Directrice de l’Office de tourisme d’Épernay. Les nuitées de touristes hexagonaux sont quasi stables entre 2022 et 2023, mais les nuitées étrangères sont, elles, en hausse de 6% tirant ainsi les bons chiffres.
Concernant les touristes français, deux tiers sont issus du Grand Est ou des régions limitrophes. Les clients étrangers proviennent pour la première place, des Pays-Bas, puis du Royaume-Uni et enfin, en troisième position, d’Allemagne. Si l’on fait un focus sur la ville d’Épernay, du 1er janvier au 31 octobre, plus d’un million de nuitées ont été enregistrées, soit +13% par rapport à 2022 et, fait intéressant, 610 000 de ces nuitées sont le fait de touristes étrangers, soit 61% d’entre-elles. De mai à fin août, ce sont 1,5 million de touristes qui sont venus visiter la capitale du champagne (+1% par rapport à 2022) dont 7% de plus d’Étrangers. 3 millions au total sur l’année dont 1,7 venus de l’étranger.
De nombreux projets pour 2024-2025
En ce qui concerne les meublés de tourisme, l’offre est en forte augmentation avec +28,4% de volume de locations. Un volume qui prend toute son importance dans le dynamisme touristique puisque le durée moyenne de nuitée, à 1,6 n’augmente pas vraiment. « D’un point de vue développement durable, il vaut mieux avoir quelqu’un qui reste plus longtemps que quelqu’un qui revient souvent. N’oublions pas que dans l’empreinte carbone liée au tourisme, 70% provient des déplacements », insiste Benoit Gangneux, Directeur du pôle Observatoire de traitement de la data touristique à l’ART Grand Est. « Les leviers pour faire venir plus de personnes, je n’y crois pas trop car cette durée moyenne, à l’observatoire du Tourisme, on l’a toujours vue baisser, rarement augmenter. Il vaut mieux augmenter les raisons de visites plutôt que la durée moyenne de séjour. »
Une stratégie qu’ont bien compris les professionnels du tourisme. « Au national, nous avons une hausse de 3% de l’offre classée », indique Luc Jaeckel, manager hospitality chez KPMG. « Les longs courriers avaient du mal à revenir sur le territoire en 2022 et aujourd’hui, on observe clairement leur retour. En cause notamment, des assurances qui ne voulaient plus couvrir la destination France, comme au Japon par exemple ». Les offres plébiscitées sont ainsi celles qui sont « packagées », avec des projets qui « montent en gamme et qui valorisent une expérience sur le territoire ».
Les projets sur le territoire sont donc des projets haut-de-gamme avec 550 nouvelles chambres prévues d’ici à 2026 dans la Marne. Citons le Radisson Reims 4*, le Tribute Portfolio by Marriott Épernay 5*, le Barn à Commétreuil, 4*… Pour Laurence Prévot, « l’augmentation de la fréquentation, nous l’obtiendrons avec la multiplication des expériences à vivre sur le territoire. La DMS, durée moyenne de séjour, peut évoluer si on étoffe l’offre. Quand de nouvelles offres arrivent sur le territoire, avec des expériences immersives, telles que la Route Bas Carbone, avec nos 5 Bulles vertes. On ne l’a pas fait par hasard. Certes, car cela correspond à une attente du client, mais aussi cela apporte un focus sur notre territoire. Avec différents moyens de mobilité, comme le vélo électrique qui devient véritablement un élément d’animation du territoire. »
Angélique Klein, d’ABC Champagne Tour en témoigne : « Nous proposons des demi-journées en vélo électrique, soit 25 km avec des étapes dans trois domaines viticoles différents. Notre clientèle est surtout étrangère et nous aimerions conquérir plus de clients français ! » Même son de cloches du côté de My Vintage Tour Company : « Nous proposons des tours de la Champagne de 2h à toute la journée en véhicules de collection (Estafette Renault, 2CV ou 4L). Notre clientèle est composée de beaucoup d’Américains, Australiens, Américains du sud aussi… Pour 2024, nous sommes déjà très demandés. »
Et s’il y a plus d’offres, les prix sont aussi plus élevés, avec une augmentation moyenne de + 9,51% à environ 135 euros en moyenne la nuit. « Il y a un enjeu dans l’élasticité tarifaire de savoir jusqu’à combien le client est prêt à absorber de hausse », confie néanmoins Luc Jaeckel.