Collectivités

Une rentrée sereine avec de nombreux défis

Éducation. Vincent Stanek, le nouveau Recteur de l’Académie de Reims a fait un point sur la situation dans les écoles, collèges et lycées de l’Académie, en ce début d’année.

Lecture 5 min
Photo de Vincent Stanek à l'Académie de Reims
Vincent Stanek (au centre), le nouveau recteur de l’Académie de Reims, a détaillé les nouvelles orientations de la rentrée 2023-2024. (Crédit : ND)

C’est une équipe de l’Académie de Reims renouvelée qui a fait sa rentrée. Accompagné de Valérie Pinset, nouvelle Secrétaire générale de l’Académie et des Directeurs académiques des services de l’éducation nationale (DASEN) des départements de la Marne, les Ardennes, l’Aube et la Haute-Marne, le nouveau Recteur de l’Académie de Reims, Vinent Stanek, a donné ses orientations pour l’année 2023.

Concernant le très médiatique sujet de l’interdiction de l’Abaya, décidé par le fraîchement nommé ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, qui répondait à une demande de clarification par les principaux et proviseurs de collèges et lycées, Vincent Stanek indique que la rentrée s’est « très bien passée » et que les cas de refus se sont « comptés sur les doigts d’une main ».

« Un résultat obtenu par une politique de fermeté et de clarté, mais en privilégiant toujours le dialogue et la pédagogie ». Le recteur a en outre souligné que l’Académie se distingue par sa formation sur la laïcité à destination de son personnel. « L’année dernière, l’intégralité de nos effectifs a été formée sur ce sujet, soit 19 000 personnes. La formation s’étale sur trois ans et cette année sera consacrée à la prévention de la radicalisation, à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme ainsi qu’au développement de l’esprit critique. » Un point incontournable pour celui qui est aussi agrégé de philosophie.

Importance de l’attractivité des territoires

Concernant les effectifs de professeurs, et conformément au vœu de Gabriel Attal, chaque classe de l’Académie avait un professeur devant elle le jour de la rentrée. « Dans le second degré, nous dénombrons 0,1% de postes vacants », précise néanmoins le recteur. « Ce sont sur des postes de professeurs de lettres, d’histoire-géographie et de langues qu’il y a le plus de difficulté à recruter », détaille Valérie Pinset.

« Certaines zones géographiques souffrent aussi d’un déficit d’attractivité. » Convaincre un professeur de venir s’implanter dans une zone rurale ne se décrète pas tout seul, cela doit faire l’objet d’un « travail en lien avec les collectivités », reconnaît Vincent Stanek. Ce sujet rejoint d’ailleurs celui de la carte scolaire, pour lequel les premières données démontrent une baisse sensible du nombre des effectifs dans les classes, et encore plus en zones rurales. « Ce qui va être en contradiction avec cette volonté post-covid de vouloir retrouver un cadre de vie plus paisible », note le recteur. Ainsi, dans l’Académie, globalement, on compte une baisse de 1 600 élèves par rapport à la rentrée 2022.

Pour autant, le taux d’encadrement (nombre de professeurs pour 100 élèves) continue lui « à évoluer », avec une moyenne de 6,57 contre 5,93 à l’échelle nationale. « La baisse de la démographie nous préoccupe. Il faut continuer à travailler sur l’attractivité des territoires », souligne Vincent Stanek en prenant en exemple l’école élémentaire de Tagnon, dans les Ardennes, visitée le jour de la rentrée. « C’est une école extrêmement moderne et bien équipée. C’est vers ce genre de modèle qu’il faut tendre, pour fidéliser aussi bien les professeurs que les habitants. »

Le recteur compte aussi mettre en place, dans les semaines qui viennent, une grande enquête afin de récolter auprès des personnels les compétences que ces derniers estiment avoir. « Nous avons de plus en plus de professeurs qui en sont à leur seconde vie professionnelle. Il faut que nous mettions en valeur les compétences acquises par ces derniers au cours de leur précédente carrière », insiste-il.

« Pour fidéliser les personnes sur les territoires, il faut en premier investir dans l’outil de travail, ensuite avoir une réflexion sur l’attractivité avec la disponibilité des logements et des services comme le font certaines entreprises, à l’instar d’Axon’Cable à Montmirail, et enfin, faire la publicité des métiers et du cadre de vie. » S’inspirer de ce qui se fait dans le monde entrepreneurial en somme.