Collectivités

Une économie numérique relativement peu présente dans le Grand Est

Nouvelles technologies. Le poids de l’économie numérique régionale est inférieur à la moyenne de province. Les emplois salariés du secteur progressent moins qu’ailleurs. Ils sont occupés majoritairement par des hommes et des jeunes de moins de 30 ans à haute qualification. 18% des salariés exercent dans les pays frontaliers.

Lecture 5 min
Le secteur de la programmation-conseil rassemble la moitié des emplois numériques. (Crédits : DR)

En 2020, 31 500 emplois relèvent de l’économie numérique régionale. En six ans, ces emplois ont progressé de 5%, contre une quasi-stagnation de l’emploi dans l’ensemble de l’économie régionale. Ce dynamisme est cependant inférieur à celui de la France de province (+14%), notamment en Corse, Pays de la Loire, Occitanie, Bretagne et Nouvelle-Aquitaine. Cette hausse modérée de l’emploi est surtout portée par les activités informatiques et la réparation (+21%). Le secteur de la programmation - conseil rassemble la moitié des emplois numériques. Dans les autres secteurs du numérique, fabrication et vente de TIC, Technologie de l’Information et de la Communication les emplois diminuent, plus fortement dans le Grand Est (-13%) qu’en province (-5%).

10e région pour le poids du numérique

L’économie numérique ne pèse que 2,1% du total des emplois régionaux, contre 3,1% en province. Seules la Bourgogne-Franche-Comté, la Corse et la Normandie font moins bien. L’écart entre le Grand Est et la province est de 15 000 emplois. Cette part moindre dans le Grand Est vient surtout de la faiblesse relative des activités de l’informatique et de la réparation. Sur ce dernier point, l’écart avec la province correspond à 12 000 emplois. 38% des emplois de la région sont concentrés dans la zone d’emploi de Strasbourg, 75% si l’on ajoute les zones de Nancy, Metz, Mulhouse et Reims. Les zones d’emploi de Nancy, Metz et Reims sont davantage spécialisées dans les télécommunications. Un tiers des emplois de Mulhouse est dédié à la réparation du matériel informatique et de communication. La fabrication d’équipement dédiés aux TIC est bien implantée à Romilly-sur-Seine et Sedan (Axon Câble, Amphénol, Nexans Interface).

Une majorité de salariés dans des petites entreprises

Neuf emplois sur dix de l’économie numérique régionale sont des salariés. Dans le Grand Est les entreprises employeuses (12,3 salariés en moyenne), sont plus petites qu’ailleurs (15,5 salariés). La moitié des emplois est portée par des entreprises de moins de 50 salariés, contre 40% en province. Seuls 16% travaillent dans des établissements d’au moins 250 salariés. C’est la proportion la plus faible de France. Les salariés du numérique sont majoritairement des hommes (70%). La proportion de femmes (30%) est moindre que leur part dans l’économie générale (43%). Dans la région, la féminisation est plus prononcée dans les industries de fabrication des TIC, soit 46% et 10 points au - dessus de la province. 30% des salariés ont moins de 30 ans dans le secteur de la programmation-conseil, secteur très masculin. Cette proportion de jeunes est de 25% dans l’ensemble de l’économie générale.

Un salarié sur deux est un cadre

Avec 45% de cadres et professions intellectuelles supérieures, le niveau de qualification est particulièrement élevé dans l’économie numérique. Cette proportion n’est que de 12% dans l’ensemble de l’économie. Cette prédominance de cadres est cependant 10 points au - dessous de la moyenne de province. L’Ile-de-France se démarque avec 74% de cadres parmi ses salariés du numérique. Les salaires sont plus élevés dans le secteur des télécommunications. Le salaire moyen du secteur est de 17,9€ de l’heure contre 14,4€ dans l’ensemble de l’économie et plus de 20€ dans les télécommunications. Ces salaires s’expliquent par la forte proportion des cadres. Cependant, les salaires versés dans l’économie numérique régionale sont plus bas que ceux de la province, à l’exception pour le secteur particulier de la réparation du matériel numérique. Enfin, parmi les actifs résidant dans le Grand Est et travaillant dans le numérique, 18% travaillent au Luxembourg, en Allemagne en Suisse ou en Belgique et près de 3% en Ile-de-France. Une moyenne supérieure à celle des actifs transfrontaliers de l’économie générale.

Source : Analyses INSEE, novembre 2024