Collectivités

Une convention-cadre pour les transitions agricoles

Région. L’Etat, la Région et la Chambre régionale d’agriculture s’engagent dans une convention-cadre de six ans en faveur de l’agriculture de demain. Valoriser, Innover, Réunir pour l’Agriculture du Grand Est, un programme qui compte engager 5 000 exploitations régionales d’ici à 2025.

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Les sur faces agricoles représentent 52% du territoire du Grand Est.

Le Grand Est (29 370 exploitations) occupe une place majeure au sein de l’agriculture française avec des atouts dans la grande culture, la polyculture-élevage et la viticulture. Il s’agit d’une agriculture puissante, dynamique et variée mais qui doit faire face à des zones plus fragiles (notamment faible potentiel des sols et faiblesse démographique) dites intermédiaires.

Retrouver des modèles viables, à tout point de vue, est un des enjeux clés pour régénérer le développement agricole et rural de ces zones intermédiaires. Parce qu’elle occupe 52% du territoire régional, qu’elle utilise des ressources naturels (sol, eau, air et soleil), qu’elle émet des gaz à effet de serre (13 millions de tonnes équivalent CO2 par an dans le Grand Est), l’agriculture est soumise à des enjeux forts, complexes et interdépendants.

Les enjeux de l’agriculture de demain

Ces enjeux sont globalement économiques, alimentaires et environnementaux. Dans le premier cas, il s’agit d’améliorer et de sécuriser le revenu des agriculteurs, d’investir dans des outils productifs servant une meilleure compétitivité, d’optimiser la recherche de valeur-ajoutée, d’adopter des solutions technologiques comme le numérique (capteurs, réseaux de télécommunication, applications, robotique). Dans le deuxième cas est posée la question de la souveraineté alimentaire, notamment par la structuration de filières, comme celle des protéines végétales, capables de réduire les dépendances des productions régionales à l’importation de produits.

La valorisation des co-produits et la complémentarité des productions sont des axes forts d’intervention sur ce sujet. La production locale accrue d’énergies renouvelables (photovoltaïque, méthanisation, production de biocarburants…) est une des solutions pour atteindre plus d’autonomie et plus de valorisation. Dans le troisième cas, il s’agit de la préservation des ressources naturelles par l’adoption des pratiques agroécologiques (gestion des cycles du carbone, de l’azote, de l’eau, de la biodiversité, de la durabilité, des sols agricoles et de leurs fonctionnalités). La Région souhaite instaurer auprès des agriculteurs une dynamique de massification des alternatives et des solutions limitant les impacts environnementaux. La dynamique annoncée est à la fois globale et territorialisée.

Un projet virage pour 5000 exploitations régionales

Trois leviers d’actions interdépendants sont les marqueurs transversaux des ambitions du Grand Est pour les secteurs agricoles : soutenir la compétitivité pour assurer la performance économique, lancer un programme de transition numérique des exploitations et des entreprises, accélérer le virage des filières visant à l’excellence environnementale. Ces priorités seront scellées dans des contrats de filière co-construits avec la profession agricole.

L’objectif est d’engager plus de 50% des exploitations dans une démarche de transition. Dans l’esprit du Business Act Grand Est, la Région estime que l’heure est à l’efficience de l’intelligence collective, à la synergie des plans et des dispositifs pour accompagner efficacement les porteurs de projets. Ainsi, le Programme VIRAGE, Valoriser, Innover, Réunir pour l’Agriculture du Grand Est, a pour objectif d’accélérer et d’amplifier, à partir d’innovations, les contributions de l’agriculture aux enjeux de demain. 5 000 exploitations agricoles vont bénéficier de ce programme d’ici à 2025.

Un partenariat tripartite à l’origine de la convention

D’ores et déjà engagés ensemble dans le cadre de programmes structurants en faveur des enjeux de transitions pour l’agriculture régionale, l’Etat, la Région Grand Est et la Chambre régionale d’agriculture du Grand Est sont les partenaires de la convention-cadre Virage, document qui reconnaît le rôle pivot des réseaux des chambres départementales d’agriculture. La Région apporte son expertise technique et transversale en matière de politiques publiques, lesquelles sont évidemment susceptibles de participer au financement de l’animation du dispositif et des projets inhérents.

Ce partenariat a vocation à s’inscrire dans la duré et dans une durée de six ans (31 décembre 2027) pour cette première convention. Dès validation d’un projet le Comité de financeurs (DIRECCTE, BPI France, ADEME, Grand Enov, Banque des Territoires, agences de l’eau …) construira sa meilleure stratégie de financement.